Une équipe est nécessaire pour améliorer les conditions de l’allaitement après une frénotomie de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/3/13/it-takes-a-team-to-improve-breastfeeding-after-a-tongue-tie-procedure

Merci à lui !
Bien trop souvent, les patients viennent me voir après que le frein de langue ou de lèvre a été diagnostiqué en pensant qu’une intervention va immédiatement changer la manière dont leur bébé tète. Rarement, surtout avec le nourrisson (moins de deux semaines), c’est possible. La majorité du temps cependant, ce n’est pas le cas.

 

Parce que les bébés s’entraînent à téter in utero, un bébé avec des restrictions à l’intérieur de la bouche peut avoir une prise anormale dès la première prise du sein. Si on s’occupe correctement de ses restrictions, la seule chose que cela fait est de permettre au bébé d’avoir le potentiel anatomique pour une prise normale du sein.

Si ce bébé a des habitudes qui interfèrent avec l’allaitement normal, il se peut qu’il y ait peu d’amélioration.

Un exemple que je cite souvent est inspiré du Dr Brian Palmer: si je vous demande de vous entraîner pour un marathon mais que pendant ces 3 mois, vos chaussures sont attachées ensemble, vous allez développer une manière spécifique de courir. Vous serez peut-être éventuellement capable de finir le marathon en courant de cette manière. Mais si vous détachez les chaussures le matin du départ et qu’on vous demande de courir d’une manière normale, votre entraînement de 3 mois ne vous aura pas servi à grand chose. Vous aurez développé un ensemble de forces musculaires et techniques différentes.

 

Les bébés qui ont des freins tètent en forçant jusqu’au moment où leurs freins sont coupés. Et souvent il y a un manque de coordination musculaire conséquente et des habitudes qui ne leur permettent pas de téter efficacement. Je ne pense pas qu’il soit raisonnable de s’attendre à ce que le bébé tète normalement juste après la procédure. Malheureusement malgré mon conseil de voir une consultante en lactation avec le diplôme ibclc, certaines mères pensent que c’est superflu.

Mon expérience m’a montré qu’il y a un pourcentage plus élevé de bébés qui échouent à améliorer leur succion après une frénotomie quand une ibclc n’est pas impliquée dans la rééducation. Pourquoi est-ce important de voir une IBCLC après la frénotomie?

  • En tant que mère allaitante il est possible que vous n’ayez aucune idée de comment allaiter. Cela ne se veut pas condescendant. Si c’est votre premier enfant, et que votre bébé a des freins causant plusieurs problèmes, il se peut que vous ayez adopté des mécanismes compensatoires pour gérer ces symptômes. De même si vous avez eu plusieurs enfants mais que tous ont le même problème, il y a une chance que vous n’ayiez aucune idée de ce que c’est qu’allaiter normalement et une ibclc peut utiliser son expérience pour vous aider à améliorer la position de bébé au sein et améliorer les résultats.
  • On peut vous avoir donné des bouts de seins au début de l’allaitement pour vous aider à allaiter. Cela peut causer une confusion sein-tétine et réussir à sevrer bébé des bouts de seins (dont la majorité des mamans ne veulent pas se servir) peut être difficile. Souvent, vous aurez besoin d’une ibclc pour vous aider à le faire.
  • S’il y a un important dysfonctionnement au niveau de la succion, le bébé peut avoir besoin d’une rééducation pour téter afin de muscler les muscles qui sont censés fonctionner lors des tétées.
  • Beaucoup de mères utilisent des tires-laits qui peuvent empirer les problèmes avec leurs seins. Une ibclc peut aider à trouver les bonnes téterelles, tire lait et technique pour tirer adaptée à la mère.
  • La plupart des professionnels de santé ne sont pas des ibclc. En tant qu’orl, je connais quelques bases de l’allaitement mais mon expertise n’égale en rien celle de l’expertise d’un professionnel de l’allaitement et il ne serait pas judicieux de se fier uniquement à mon jugement.
  • Cette liste n’est bien évidemment pas complète. Elle a pour objectif de montrer que seule, la procédure peut ne pas suffire à améliorer les problèmes d’allaitement. Je perçois les ibclc comme l’élément majeur du traitement.

 

Qui d’autre peut avoir un rôle à jouer dans la résolution de problèmes spécifiques à l’allaitement?

  • Des chiropracteurs/ thérapeutes du crâne – des tensions importantes peuvent être soulagées grâce à une approche physique. Mon expérience m’a appris qu’il y a une proportion plus importante de bébés avec des freins qui ont aussi des torticolis qui gênent l’allaitement.
  • ORL- si votre professionnel n’est pas un orl, voir un orl pour évaluer d’autres problèmes de la bouche ou de la gorge peut aider. Comme une fente palatine et laryngomalacie qui peuvent aller de paire avec un frein de langue.
  • Des thérapeutes du langage et de la parole – bien qu’ils soient moins souvent consultés que d’autres praticiens, dans une situation où on suspecte un reflux important, de l’aspiration, des difficultés avec les solides, leur expertise permet de définir s’il y a des soucis de déglutition.

 

Comment choisir sa consultante? Les collègues Renee Beebe et Lyla Wolfenstein ont écrit cet article pour vous aider. Alors que certains pensent que s’occuper d’un frein est juste une question de technique adaptée et de cicatrisation, je pense qu’il est vital que vous ayez trouvé votre équipe avant de réaliser la frénotomie, plutôt que de devoir chercher après quelqu’un pour vous aider.

 

 

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