Les freins restrictifs et l’allaitement

Les freins de langue, lèvre et buccaux restrictifs

Qu’est-ce que c’est ?
Un frein restrictif réduit la mobilité de la langue et/ou de la lèvre. On l’appelle aussi ankyloglossie. Il peut attacher la langue à la mâchoire inférieure, la lèvre supérieure à la gencive, la lèvre inférieure à la gencive, l’intérieur de la joue à la gencive. Il y a sept types de frein.

Les freins sont connus depuis longtemps, et Elizabeth Coryllos, une IBCLC spécialiste des freins cite un texte japonais écrit en 1025 avant JC qui mentionne l’importance de couper les freins. Elle explique aussi qu’en Grèce Antique il était question d’une sorcière jaune qui coupait avec son ongle le frein des bébés qui ne prenaient pas assez de poids, tétaient peu et développaient un ictère important.

Mais pourquoi alors si peu de monde s’y intéresse aujourd’hui ? En effet, les sages-femmes pouvaient les couper autrefois, mais elles n’ont plus le droit de le faire aujourd’hui, et rares sont les ORL et dentistes formé.e.s à détecter et couper les freins, en particulier les freins de lèvre postérieurs.
Une hypothèse ? on considère que le lait artificiel est un équivalent du lait maternel, et que pouvoir allaiter un bébé (dans de bonnes conditions qui plus est) n’est pas important, puisqu’il suffirait de renoncer à l’allaitement et donner un biberon. Ou bien, il y en a de plus en plus et la perspective de devoir réaliser des frénotomies très régulièrement effraie.

Les freins gênants n’affectent pas que le déroulement de l’allaitement mais touche à de nombreux domaine : l’alimentation en général, la digestion, l’hygiène dentaire, la parole…

Pourquoi a-t-on alors des freins ? Ce serait dans la plupart des cas une malformation génétique donc héréditaire. En anglais on parlerait de midline defect, qui aurait dû disparaître lors de la croissance in utéro.

 

Le problème avec les freins
“il n’y a pas de frein” / “ce frein n’est pas restrictif”

Les professionnel.le.s ne sont pas formé.e.s ou très rarement, ou bien sont dans le déni de l’incidence des freins restrictifs. C’est le cas en maternité aussi. Donc il faut réussir à se faire confiance et à suivre son instinct, et trouver une personne compétente et à l’écoute, pour s’assurer qu’une évaluation de la restriction ait été fait de manière sérieuse, en passant les doigts sous la langue ou une sonde cannelée.
De même, la majorité des ORL, pédiatres ou autres professionnels refusent de couper les freins, en disant que cela ne se fait plus, que ce n’est pas nécessaire, qu’ils ne sont pas restrictifs. Il arrive qu’ils ne soient pas capables d’identifier un frein postérieur car ils ne reçoivent pas particulièrement de formation. Les chiropracteurs qui sont les mieux placés pour aider avec le système de compensation et aux tensions qui correspondent aux freins ne sont pas plus formés que les autres professionnels aux freins et ont une philosophie conservatrice. Ils n’aborderont que très rarement la frénotomie comme une solution envisageable.
Malheureusement, il n’y a pas de formation centralisée et claire sur les freins. Il y a très peu de documentation en français mais davantage en anglais. Il n’y a que très peu d’études sur les conséquences des freins restrictifs sur le long terme et sur les freins dit ‘postérieurs’.
Ce qui complexifie la tâche est qu’il n’y a pas un seul frein semblable. Il y a une grande variété de type de freins, de restriction, d’asymétrie, de souplesse ou non, de subluxations, donc chaque bébé/personne est à prendre au cas par cas. Alors que les freins antérieurs, qui donnent la forme d’un cœur au bout de la langue sont évidents, les freins postérieurs sont bien plus difficiles à voir et à évaluer.
Le manque de connaissances et le manque de volonté ont pour conséquence un manque de soutien flagrant et des familles qui ne savent plus vers qui se tourner pour obtenir de l’aide.

 

“L’allaitement n’en vaut pas la peine” / “ce n’est pas un problème de ne pas allaiter” / Les conditions de l’allaitement ne sont pas importantes”

La majorité des professionnels considèrent de manière arbitraire qu’un frein de lèvre ne justifie jamais une frénotomie. De même si la prise de poids du bébé est satisfaisante, on refuse de couper le frein de langue, car ‘il n’y a pas de problème’. On occulte les autres difficultés, symptômes, et le système de compensation mis en place par le bébé. Il n’y a pas de projection dans l’avenir de l’allaitement qui peut s’achever prématurément.
En effet, de manière général, l’allaitement est peu valorisé et soutenu en France. En cas de difficultés, il suffirait de sevrer.

De même, les mères n’ont parfois pas de soutien ni de compréhension de la part de leur conjoint, de leur famille, et se retrouvent seules avec leur bébé dans cette situation pourtant dure à vivre et qui est source de stress pour les deux membres de la dyade.
Pourtant, les freins restrictifs ont des conséquences qui s’étendent bien au-delà de l’allaitement. Ils peuvent avoir des répercussions sur la déglutition, la digestion, la respiration, le sommeil, la parole, la dentition, les tensions physiques et la santé générale.

Les différents types de freins
– les freins de langue
– les freins de lèvre
– le frein buccal : joignant gencive et intérieur de la joue.

 

 Freins de langue restrictifs

D’après le Dr Ghaheri, un ORL étatsunien, tous les freins de langue, même antérieurs ont une partie postérieure, qui nécessite d’être coupée si on veut améliorer la mobilité de la langue. Donc tous les freins de langue sont des freins postérieurs, qui ont parfois une partie antérieure apparente.

Freins labiaux restrictifs

Les freins labiaux semblent avoir moins d’impact que les freins de langue sur l’allaitement. Cependant ils peuvent empêcher le bébé d’avoir une ouverture de bouche suffisante, gêner la succion, causer des grèves, interagir avec le travail de la langue qui ne peut pas se positionner, causer des douleurs importantes, et forcer le bébé à mettre en place un système de compensation. De plus, un frein labial supérieur peut jouer sur l’emplacement des dents et des caries.

Freins buccaux restrictifs

Ils peuvent causer des tensions dans la bouche, intéragir avec la déglutition et le développement des mâchoires, du palais. Il est très rare qu’ils soient coupés en France, mais c’est le cas aux USA.

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