Perles de lune, larmes de lait

Allaiter n’est pas toujours facile

Lorsque j’ai senti que le temps de mon deuxième allaitement était compté, j’ai voulu des perles de lait, lumineuses et apaisantes comme la couleur de celui-ci. Puis, ce moment est arrivé et m’a prise de court. Je pensais m’y être préparé, je ne l’étais pas. Comment faire un deuil quand on sait que c’est trop tôt? Ces émotions, intenses et sombres, je voulais continuer de les porter avec moi, ne pas les oublier. Me rappeler à quel point cela avait été important pour moi. Comment allaiter avait été ma vie. Que quelque part cela ne disparaitrait pas complètement ni ne serait réduit à néant. Pas cette image de l’allaitement magique et parfait, mais une gemme à plusieurs facettes, de la confiance et de l’amour mais aussi du stress et des larmes, de la douleur et du désespoir.

Je ne suis pas la seule à avoir eu un allaitement compliqué. Et le poids de cette tristesse et de ses peurs de nombreuses femmes qui allaitent les connaissent. Elles nous marquent et nous transforment. Parce que l’on souhaite pouvoir allaiter plus que tout, et offrir à notre bébé ce lait qui lui est destiné, cette relation qui l’aide à grandir et se sentir en sécurité.

Taire ses difficultés, les occulter, prétendre que l’allaitement ce n’est que du bonheur, que c’est facile, évident, qu’il suffit de vouloir pour pouvoir, c’est abimer encore un peu plus des parcours d’allaitement difficiles et les efforts des mères qui veulent allaiter.

Les difficultés d’allaitement sont une partie de la réalité. L’accepter telle qu’elle est, entière, c’est reconnaitre le droit d’exister aux allaitements pas parfaits. Aux craintes. Aux incertitudes. Aux difficultés. Reconnaitre que certaines femmes doivent se battre pour pouvoir allaiter, que certains bébés ont plus de difficultés que d’autres – et cela parfois même ‘juste’ pour allaiter une courte période. Demander que l’aide et le soutien à l’allaitement soit meilleur. L’exiger. L’obtenir.

Quelle que soit la durée de l’allaitement, celui- ci est bénéfique. Chaque tétée, chaque jour d’allaitement, chaque mois, chaque année.

Parler de ce qui est dur ne signifie pas effrayer.

Nous les femmes, sommes des guerrières. Dans la lumière comme dans l’obscurité. Naviguer parmi les difficultés pour quelque chose qui en vaut la peine nous savons le faire.

La détermination, la résilience, l’amour.

Larmes de lait.

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