Laisser pleurer – les conséquences

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Pleurer n’est pas une chose négative. En plus d’être un moyen d’expression c’est un moyen de communication pour le bébé qui ne dispose pas encore du langage verbal. Les pleurs sont porteurs d’un message, mal être, douleur, angoisse, dans tous les cas un besoin de sécurité et protection. Pleurer est un réflexe de survie crée par notre espèce et c’est la raison pour laquelle entendre un bébé est tellement irritant. Ce son est fait pour provoquer une réaction immédiate, et la biologie a bien fait son travail.

Si au lieu d’y répondre et d’aider bébé à se sentir en sécurité et rassuré, on décide de ne pas y répondre, on crée un sentiment d’insécurité et d’abandon que le bébé, du fait de son cerveau immature n’a pas les moyens de relativiser. Lorsqu’un bébé naît, il n’a pas le cerveau d’un adulte car celui-ci est en formation. Une partie du cerveau, appelée l’amygdale est arrivé à maturité, car elle est celle qui enregistre la peur et le danger, assurant des réflexes de survie au bébé. Le lobe préfontal, et le cerveau parasympathique, qui permettent de relativiser les émotions et sentiments intenses ne sont encore qu’en train de bourgeonner.

Ce stress déclenche une production de cortisol en excès dans le cerveau, qui, plus la situation se répète, plus va se répandre rapidement et en excès dans le cerveau, créant sur le long terme un niveau de tolérance au stress très faible. Les neurosciences vont même jusqu’à expliquer que lors des premières années de vie, les connexions entre neurones étant en train de se mettre en place ou de disparaître en fonction de si elles sont utilisées ou non, un bébé qui va vivre de manière répétitive des situations stressantes va conserver les connexions qui correspondent au stress et à l’angoisse et non à l’estime de soi, la confiance et à la résilience. A long terme, le stress vécu influence même la forme des gènes (cf l’épigénétique).

Le bébé arrête de pleurer non pas parce qu’il a réussi à se rassurer seul ou qu’il a compris mais parce qu’il est épuisé ou qu’il se résigne à ne pas établir de connexion avec ses parents. Pour pouvoir survivre, le bébé va se mettre dans un état ressemblant à de la paralysie mentale, se couper de ses émotions, et construire une image de lui selon laquelle il a peu de valeur car il n’obtient pas de réponses aux signaux qu’il envoie. Cela abime sa relation aux autres, au monde, à lui-même car il ne peut établir une relation de confiance et de sécurité. (Cf l’attachement secure).

Les méthodes telles que le 5-10-15 sont des méthodes de laisser pleurer. Elles n’enseignent pas au bébé la gestion de la frustration et de la résilience, mais qu’il ne peut pas compter sur la réaction de ses parents et qu’il ne peut pas avoir une relation stable et de confiance au monde.

Le laisser pleurer n’apprend pas au bébé à gérer le stress, la peur, la douleur, l’inconfort ou l’angoisse. Il lui apprend qu’il n’y a pas de relation de confiance, qu’il ne peut pas compter sur une réaction et qu’il n’est donc pas en sécurité, ni protégé, ni digne de telles choses.

Si vous souhaitez enseigner la résilience à votre enfant, donnez-lui de l’amour et répondez-lui lorsqu’il communique.

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