La barrière intestinale et le microbiote

La barrière intestinale

C’est un ensemble de systèmes dont le but est d’empêcher l’entrée d’antigènes alimentaires dans l’organisme. Si elle ne fonctionne pas, des antigènes se retrouvent dans le sang, et on peut voir apparaître des allergies alimentaires. Elle est composée d’une barrière non immunologique et d’une barrière immunologique.

Un antigène est une macromolécule qui peut être reconnue par les anticorps / cellules faisant partie du système immunitaire. Sa reconnaissance peut déclencher une réaction allergique.

1. la barrière non immunologique : elle est constituée par des composants physiques

  • L’acide gastrique qui permet une stérilisation du bol alimentaire et diminue la quantité d’antigènes bactériens
  •  les enzymes protéolytiques pancréatiques qui dégradent les protéines pour en faire des polypeptides
  • le mucus intestinal qui tapisse les villosités et microvillosités et dont le rôle est de piéger les antigènes alimentaires pour qu’ils ne pénètrent pas dans les cellules intestinales. Les personnes qui sont atteintes d’entéropathies allergiques peuvent manquer de mucus.

2. la barrière immunologique
Cette barrière est constituée de lymphocytes qui au contact de l’antigène vont produire des immunoglobulines pour s’opposer au passage des protéines (IgA) mais aussi pour amorcer une série de réactions en chaîne pour activer la tolérance alimentaire. Les mécanismes en charge de la tolérance alimentaire sont encore méconnus.

Les lymphocytes de l’intestin situés dans les plaques de Peyer ont la capacité de migrer vers d’autres muqueuses : bronches, glandes salivaires, glandes mammaires pendant la lactation, tractus urinaire et génital, et même la peau, ce qui laisse supposer l’existence d’un autre système appelé MALT (ou Mucosa Associated Lymphoid Tissue) qui interviendrait dans la tolérance orale

 

Le microbiote intestinal
C’est un éco-système comportant des dizaines de milliards de micro-organismes (bactéries, virus et champignons). Il y a plus de 500 espèces de bactéries différentes. Le microbiote a le rôle d’un véritable organe car il intervient dans de très nombreuses fonctions. Il est altéré dans le cas de certaines maladies.

Le microbiote n’est pas homogène, sa composition varie. L’estomac héberge peu de bactéries à cause de l’acide gastrique. Les premiers segments de l’intestin grêle, duodénum et jéjunum sont pauvres en bactéries. Plus on s’approche de l’iléon terminal, plus la population bactérienne augmente. Dans le cölon la quantité de bactéries est beaucoup plus importante mais ce ne sont pas les mêmes.

Ses fonctions

  • Développement physiologique : épaisseur, vascularisation des villosités intestinales, renouvellement des cellules intestinales
  • L’organisation du système immunitaire : il est moins actif sans microbiote
  • L’acquisition de la tolérance alimentaire
  • Rôle dans le métabolisme nutritionnel : il va digérer certains aliments qui vont devenir absorbables par l’intestin.

 

LE MALT (Mucosa Associated Lymphoid Tissue)

« Le MALT  (Mucosa Associated Lymphoid Tissue) est l’ensemble des tissus lymphoïdes non encapsulés dans des organes et associés aux muqueuses. Ce système permet la protection des muqueuses, qui sont des sites stratégiques pour l’entrée des pathogènes.
Les amygdales font parties du MALT, et on trouve aussi ce type de tissu dans les bronches, les intestins et le tractus uro-génital.
Les plaques de Peyer sont le MALT situé dans la partie basse de l’intestin grêle (figure 7). Au niveau de l’épithélium de ces structures, on trouve les cellules M (cellules Microfolds), capables de transférer les pathogènes et antigènes présents dans la lumière de l’intestin vers le tissu lymphoïde sous-épithélial. Cette zone contient des cellules présentatrices d’antigènes, ainsi que des lymphocytes T et des lymphocytes B organisés en follicules, comme dans la rate et les ganglions. Les cellules dendritiques ayant capturé les antigènes, et les lymphocytes sensibilisés par des antigènes au niveau des plaques de Peyer migrent alors dans les ganglions mésentériques. Les lymphocytes activés rejoignent alors les sites effecteurs que sont les villosités intestinales. »
Source : http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/immunite-et-vaccination/thematiques/cellules-immunes-et-organes-lymphoides/fiches-organes-et-tissus-lymphoides/les-plaques-de-peyer

 

Voici différents acteurs du MALT

Galt : Gut Associated Lymphoid Tissue – Les tissus lymphoïdes des intestins
Balt : Bronchus Associated Lymphoid Tissue– Les tissus lymphoïdes des bronches
Nalt : Nasal Associated Lymphoid Tissue – Les tissus lymphoïdes du nez
Calt : Conjonctival Associated Lymphoid Tissue – les tissus lymphoïdes de la conjonctive
O-malt : Organized (tonsils) Associated Lymphoid Tissue – les tissues lymphoïdes des amygdales
L-alt : Larynx Associated Lymphoid Tissue – Les tissus lymphoïdes du larynx
Salt : Skin Associated Lymphoid Tissue – les tissus lymphoïdes de la peau

 

Les plaques de Peyer

« Les plaques de Peyer sont l’un des sites d’induction de la réponse immunitaire dans l’intestin.
Les plaques de Peyer sont des acteurs majeurs du tissu lymphoïde associé à la muqueuse intestinale (MALT, mucosa associated lymphoid tissue). Il s’agit d’agrégats de follicules lymphoïdes principalement retrouvés dans l’iléon et le côlon. Les plaques de Peyer sont impliquées dans l’échantillonnage d’antigènes présents dans la lumière intestinale et dans leur présentation au système immunitaire sous-jacent. Cette fonction est rendue possible par la présence, au niveau de l’épithélium recouvrant les plaques de Peyer, de cellules spécialisées appelées cellules M. Les cellules M ont un fort pouvoir de transcytose, ce qui permet aux antigènes présents dans la lumière intestinale de traverser la barrière épithéliale. La présentation antigénique aboutit à l’activation de lymphocytes T et B et à la mise en place d’une réponse immunitaire adaptative. »
Source : https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2011/06/medsci2011276-7p572/medsci2011276-7p572.html

 

Le lait maternel

Il contient des oligosaccharides qui n’existent pas dans les préparations commerciales pour nourrissons. Ces oligosaccharides ont des effets sur le développement de la flore bifidogène et sur l’immunité dans les infections, inflammation et l’allergie.

 

groupe d’informations : ‘Allergies : bébé, enfant, adulte’  https://www.facebook.com/groups/2406502122782691/

Source :  L’alimentation personnalisée : allergies et intolérances alimentaires, comment adapter son alimentation grâce au système vasculaire, Dr Raphaël Nogier, 2012

 

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