Allaiter un bébé qui a un frein de langue, lèvre restrictifs

Un bébé qui ne sait pas téter, cela existe-t-il ? Malheureusement oui.
Les freins, encore méconnus et auxquels peu s’intéressent, peuvent être la cause de douleurs et crevasses pour la maman allaitante et d’un bébé qui se fatigue au sein, n’arrive pas à le garder en bouche et à prendre du poids correctement. Aucune autre fonction de la langue ne demande autant de force et de souplesse à celle-ci que de téter.


Important :  seul un spécialiste formé peut poser un diagnostic.

pour des infos, de l’aide et du soutien, un groupe très riche : Frénotomie et Freins

Groupe avec des ressources, informations soutien sur l’allaitement ‘Allaiter en maternant’ https://www.facebook.com/groups/122414898390553

techniques pour compenser : ici / la frénotomie : ici

Qu’est-ce que c’est ?

Un frein restrictif réduit la mobilité de la langue et/ou de la lèvre. On l’appelle aussi ankyloglossie. Il peut attacher la langue à la mâchoire inférieure, la lèvre supérieure à la gencive, la lèvre inférieure à la gencive, l’intérieur de la joue à la gencive. Il y a sept types de frein.

Les freins sont connus depuis longtemps, et Elizabeth Coryllos, une IBCLC spécialiste des freins cite un texte japonais écrit en 1025 avant JC qui mentionne l’importance de couper les freins. Elle explique aussi qu’en Grèce Antique il était question d’une sorcière jaune qui coupait avec son ongle le frein des bébés qui ne prenaient pas assez de poids, tétaient peu et développaient un ictère important.

 

Mais pourquoi alors si peu de monde s’y intéresse aujourd’hui ? En effet, les sages-femmes pouvaient les couper autrefois, mais elles n’ont plus le droit de le faire aujourd’hui, et rares sont les ORL ou dentistes formé.e.s à détecter et couper les freins, en particulier les freins de lèvre postérieurs.
Une hypothèse ? on considère que le lait artificiel est un équivalent du lait maternel, et que pouvoir allaiter un bébé (dans de bonnes conditions qui plus est) n’est pas important, puisqu’il suffirait de renoncer à l’allaitement et donner un biberon. Ou bien, il y en a de plus en plus et la perspective de devoir réaliser des frénotomies très régulièrement effraie.

Les freins gênants n’affectent pas que le déroulement de l’allaitement mais touche à de nombreux domaine : l’alimentation en général, la digestion, l’hygiène dentaire, la parole…

Pourquoi a-t-on alors des freins ? Ce serait dans la plupart des cas une malformation génétique donc héréditaire. En anglais on parlerait de midline defect, qui aurait dû disparaître lors de la croissance in utéro.

Le problème avec les freins

 “il n’y a pas de frein” / “ce frein n’est pas restrictif”

Les professionnel.le.s ne sont pas formé.e.s ou très rarement, ou bien sont dans le déni de l’incidence des freins restrictifs. C’est le cas en maternité aussi. Donc il faut réussir à se faire confiance et à suivre son instinct, et trouver une personne compétente et à l’écoute, pour s’assurer qu’une évaluation de la restriction ait été fait de manière sérieuse, en passant les doigts sous la langue ou une sonde cannelée.
De même, la majorité des ORL refusent de couper les freins, en disant que cela ne se fait plus, que ce n’est pas nécessaire, qu’ils ne sont pas restrictifs. Il arrive qu’ils ne soient pas capables d’identifier un frein postérieur car ils ne reçoivent pas particulièrement de formation. Les chiropracteurs qui sont les mieux placés pour aider avec le système de compensation et aux tensions qui correspondent aux freins ne sont pas plus formés que les autres professionnels aux freins et ont une philosophie conservatrice. Ils n’aborderont que très rarement la frénotomie comme une solution envisageable.
Malheureusement, il n’y a pas de formation centralisée et claire sur les freins. Il y a très peu de documentation en français mais davantage en anglais. Il n’y a que très peu d’études sur les conséquences des freins restrictifs sur le long terme et sur les freins dit ‘postérieurs’.
Ce qui complexifie la tâche est qu’il n’y a pas un seul frein semblable. Il y a une grande variété de type de freins, de restriction, d’asymétrie, de souplesse ou non, de subluxations, donc chaque bébé/personne est à prendre au cas par cas. Alors que les freins antérieurs, qui donnent la forme d’un cœur au bout de la langue sont évidents, les freins postérieurs sont bien plus difficiles à voir et à évaluer.
Le manque de connaissances et le manque de volonté ont pour conséquence un manque de soutien flagrant et des familles qui ne savent plus vers qui se tourner pour obtenir de l’aide.

 

“L’allaitement n’en vaut pas la peine” / “ce n’est pas un problème de ne pas allaiter” / Les conditions de l’allaitement ne sont pas importantes”

La majorité des professionnels considèrent de manière arbitraire qu’un frein de lèvre ne justifie jamais une frénotomie. De même si la prise de poids du bébé est satisfaisante, on refuse de couper le frein de langue, car ‘il n’y a pas de problème’. On occulte les autres difficultés, symptômes, et le système de compensation mis en place par le bébé. Il n’y a pas de projection dans l’avenir de l’allaitement qui peut s’achever prématurément.
En effet, de manière général, l’allaitement est peu valorisé et soutenu en France. En cas de difficultés, il suffirait de sevrer.

De même, les mères n’ont parfois pas de soutien ni de compréhension de la part de leur conjoint, de leur famille, et se retrouvent seules avec leur bébé dans cette situation pourtant dure à vivre et qui est source de stress pour les deux membres de la dyade.
Pourtant, les freins restrictifs ont des conséquences qui s’étendent bien au-delà de l’allaitement. Ils peuvent avoir des répercussions sur la déglutition, la digestion, la respiration, le sommeil, la parole, la dentition, les tensions physiques et la santé générale.

Les différents types de freins
– 4 types de frein de langue : ils sont classés en quatre catégories en fonction de leur emplacement.
– 2 types freins de lèvre en fonction de leur emplacement : frein de lèvre supérieure et frein de lèvre inférieur,
– 1 type de frein buccal : joignant gencive et intérieur de la joue.

Les 4 types de freins de langue :

Freins antérieurs

 

Type 1 : le frein est attaché à la pointe de la langue et lui donne une forme en coeur
Type 2 : le frein est attaché un peu en retrait par rapport à la pointe de la langue.
Freins postérieurs Type 3 : le frein va du milieu de la langue au plancher buccal, il est souvent serré et peu élastique
Type 4 : le frein est attaché à la base de la langue, derrière le muscle. Il est d’aspect brillant, souvent plus épais et moins élastique que les autres types de freins.

 

Les freins de type 1 et 2 sont plus faciles à détecter, les types 3 et 4 passant souvent inaperçus. Un bébé peut avoir tous les types frein de lèvre, langue et joue, mais on peut également trouver des bébés qui ont deux freins linguaux : un frein antérieur de type 1 ou 2 et un frein postérieur de type 3 ou 4.

 

Les deux types de freins labiaux

exemple de freins labiaux supérieurs

 

 Freins de langue restrictifs

D’après le Dr Ghaheri, un ORL étatsunien, tous les freins de langue, même antérieurs ont une partie postérieure, qui nécessite d’être coupée si on veut améliorer la mobilité de la langue. Donc tous les freins de langue sont des freins postérieurs, qui ont parfois une partie antérieure apparente.

Freins labiaux restrictifs

Les freins labiaux semblent avoir moins d’impact que les freins de langue sur l’allaitement. Cependant ils peuvent empêcher le bébé d’avoir une ouverture de bouche suffisante, gêner la succion, causer des grèves, interagir avec le travail de la langue qui ne peut pas se positionner, causer des douleurs importantes, et forcer le bébé à mettre en place un système de compensation. De plus, un frein labial supérieur peut jouer sur l’emplacement des dents et des caries.

Freins buccaux restrictifs

Ils peuvent causer des tensions dans la bouche, intéragir avec la déglutition et le développement des mâchoires, du palais. Il est très rare qu’ils soient coupés en France, mais c’est le cas aux USA.

 

Les symptômes de freins restrictifs

La mère qui allaite peut avoir :
– des crevasses et douleurs lors des tétées à cause de la mauvaise prise du sein.
– une candidose à répétition et autres infections du sein à cause des blessures au sein
– un vasospasme au mamelon à cause de la prise serrée
– des canaux lactifères bouchés à répétition à cause du mauvais drainage
– des mastites à répétition à cause du mauvais drainage
– une baisse de la lactation à cause de la mauvaise stimulation et drainage du sein
– une aversion pour l’allaitement

Symptômes possibles de freins restrictifs chez le bébé allaité

  • Un bébé qui glisse sur le sein et n’arrive pas à faire ventouse
  • Un bébé qui lâche et reprend plusieurs fois le sein au cours de la tétée
  • Claquement de la langue lorsque la succion est brisée
  • Petite ouverture de bouche
  • Difficultés à prendre le sein d’un côté
  • Ampoules sur les lèvres car il pince
  • Traces de dents sur le sein et morsures pendant les tétées
  • Tétées très fréquentes mais bébé non rassasié
  • Espacement très important des tétées
  • Bébé qui s’étouffe au sein
  • Bébé qui s’endort au sein très vite
  • Bébé qui s’énerve au sein / refuse de téter
  • Tremblement du menton ou d’autres muscles du visage
  • Creux dans la joue
  • Rots / reflux / rgo
  • Bruits de respiration stridants lors des tétées
  • Muguet
  • Jaunisse
  • Prise de poids insuffisante
  • Prise de poids satisfaisante les premiers mois puis qui baisse ensuite, lorsque la production dépend de la stimulation
  • grèves de la tétée
  • Torticolis, asymétrie, tête plate, tensions physiques

Sous forme détaillée et par catégories voici une liste des symptômes possibles d’un frein de langue

La prise de poids

Il peut prendre très bien du poids grâce au ref.
La prise de poids peut être catastrophique à cause d’une mauvaise stimulation.
Il peut être parfaitement dans les normes.

Apparence et position de la langue

Sa langue peut ne pas monter très haut dans la bouche, et avoir une pointe en forme de cœur.
La pointe peut être ronde, et ne pas former de coeur.
La langue peut aussi parfois toucher le palais et avoir une pointe plutôt mobile, mais on observer comme un trou au milieu de la langue.
La langue se place entre la mâchoire du haut et la mâchoire du bas au lieu de se coller au palais au repos

Caractéristiques physiques possibles

Il a souvent le palais creux ou profond car sa langue n’est pas venue l’aplatir in utéro.
Il a souvent des cervicales qui compensent pour le frein
Il peut avoir un menton retrognate / progathe
Asymétrie, torticolis, tête plate

Succion  

Il a une prise du sein peu profonde, il serre et pince le sein pour maintenir sa position. et sa langue se soulève peu, le bout de la langue vient râper le téton et l’aplatit. Cela occasionne des douleurs et blessures pour la mère.
Il a une prise complètement superficielle et serre le mamelon, pince encore plus fort. Le mamelon est écrasé. La mère peut avoir mal ou non.
Il peut ne pas réussir à voir ventouse, glisser sur le sein, le prendre et le lâcher en permanence et avoir besoin d’aide pour le maintenir.
Il peut avoir des difficultés à coordonner son mécanisme de succion- déglutition – respiration et faire des bruits étranges au sein.
Il ‘aspire’ le lait maternel et sa joue se creuse, alors que si le mécanisme de succion fonctionnait correctement, ce muscle de la joue me serait pas au travail.

Ouvrir la bouche en grand peut lui coûter des efforts importants et il peut avoir des ampoules.
Maintenir le sein contre le palais lui coûte des efforts d’où le claquement pu cliquètement lorsque la succion est brisée et qu’il relâche son ‘étreinte’.

Son menton peut trembler car le système de musculaire de compensation qu’il met en place pour téter lui coûte de trop grands efforts

Comportement au sein et fréquence des tétées

Il peut téter très souvent car il tente de compenser son manque d’efficacité par la fréquence, ça il le fait que s’il a l’énergie de le faire.
Il peut espacer de plus en plus les tétées car elles sont trop fatigantes pour lui, il peut faire des grèves, refuser le sein, car en espaçant, il a de plus en plus faim et se retrouve en hypoglycémie.
Il peut s’impatienter au sein et s’énerver à cause des tensions des cervicales, de la bouche. Il peut se jeter en arrière lors des tétées.
Il peut refuser de téter lorsqu’il n’y a plus de ref ou de débit important car cela est trop difficile pour lui.
Il peut s’endormir très rapidement au sein et avoir besoin de téter à nouveau dès qu’il se réveille parce qu’il est posé

Déglutition et digestion

Il peut s’étouffer au sein car il ne parvient pas à organiser le réflexe de succion-déglutition-respiration.
Il peut s’étouffer tout seul dans sa salive, assis ou allongé.
Il peut s’étouffer plus facilement qu’un autre bébé lors de la prise de médicaments
Il peut avaler de l’air, avoir des rots et des gaz importants, du reflux à cause de l’air avalé et des douleurs au ventre.
Le bébé peut avoir des otites à cause du reflux
Il peut avoir du reflux qui cause un hoquet, et cela même in utéro.

Il peut avoir un fort réflexe nauséeux (grimace de dégoût, langue qui sort) lors des tétées et de la diversification.

Comportement général / santé globale

Tarde à reprendre son poids de naissance
Jaunisse
Manque de sodium
Il peut avoir des pleurs de ‘coliques’ plusieurs heures le soir car il est épuisé de ses efforts de la journée.

Il peut avoir un muguet à répétition.
Bébé stressé /fatigué /nerveux

Tétine, pouce, doigts

Il peut préférer son pouce ou une tétine au sein
Certains bébés qui ont des freins sont incapables de conserver la tétine dans la bouche mais pas tous.

Déglutition autrement qu’au sein

Il peut avoir des difficultés à déglutir au biberon et s’étouffer de la même manière.
Il peut refuser tous les autres contenants que le sein ou il peut faire une confusion très facilement car on lui propose deux systèmes de succion et déjà il n’est pas en mesure d’en maitriser un correctement.

Respiration

Le bébé peut respirer par la bouche au lieu du nez et avoir la bouche ouverte dans son sommeil
Apnée du sommeil possible

Diversification

Il peut refuser la diversification.
Il peut s’étouffer avec les morceaux, ne pas savoir comment les avaler.

Certaines consistances d’aliments peuvent lui donner la nausée.
Il peut avoir un fort réflexe nauséeux (grimace de dégoût, langue qui sort) lors des tétées et de la diversification.

Dents

Lorsqu’il a des dents, il peut laisser des marques dans le sein car il tète avec.
Le placement de ses dents peut être influencer par les freins.
Il peut lui manquer des dents.
Risque de caries avec les dents du bonheur plus élevé.

Les freins restrictifs peuvent entrainer de la malocclusion.

Parole

Il peut avoir des difficultés pour articuler, prononcer certains sons.

Sphère orl

Il peut avoir des problèmes aux amygdales
Il peut avoir du liquide dans les oreilles

 

Quelque fois il est facile d’identifier un frein de langue grâce la forme de cœur étant évidente, mais parfois ce n’est pas le cas. En général, on note une langue ronde, qui ne s’élève pas très haut dans le palais, un palais creux…mais parfois, même avec un frein on est capable de tirer la langue…

Elévation : Est-ce que lorsqu’il pleure sa langue dépasse le milieu de la bouche ?
Latéralisation : Est-ce que lorsque que vous caressez les gencives du doigt votre bébé le suit avec la langue
Extension : si vous appuyez délicatement sur le menton et la lèvre inférieure de votre bébé tire-t-il la langue ?
Coloration blanche : est-ce que lorsque bébé lève la langue vous voyez une membrane qui blanchie à cause de la tension sous la langue ?
Touche le nez : pouvez-vous à retrousser la lèvre supérieure jusqu’à ce qu’elle touche le nez sans que le frein blanchisse ?
Est-ce que les côtés de la langue se soulève mais au milieu de la langue il y a comme un trou ?

Que faire quand son bébé a les symptômes d’un frein restrictif?

 

Pendant que le problème perdure:

  • aider bébé à téter avec plusieurs stratégies et compenser pour sa succion inefficace
  • Lui faire passer du temps à plat ventre : pour muscler thorax, cou et langue
  • traiter les douleurs de la mère
  • Tirer pour maintenir sa lactation s’il ne stimule pas suffisamment.
  • Le complémenter s’il n’obtient pas assez de lait
  • Chercher du soutien et des infos sur le groupe ‘frénotomie et freins : https://www.facebook.com/groups/688846051316769/

S’occuper des tensions et écarter d’autres pistes :

  • voir un chiropracteur formé en pédiatrie pour travailler sur la colonne vertébrale, le système nerveux, le crâne, la déglutition. Les freins restrictifs supposent un système de compensation et des cervicales hyper sollicitées. Parfois un travail sur celles-ci permet de stabiliser la situation.
  • Voir une consultante IBCLC formée en freins

Évaluer la restriction une fois les tensions traitées et après avoir écarté d’autres pistes:

  • est-il toujours contraignant?
  • Restreint-il la mobilité de manière pénalisante (fonctions importantes : téter, déglutir, respirer dans le sommeil, parler, dentition)

Établir un projet et un objectif:

  • quelles fonctions souhaite-t-on ‘rendre’ à la langue? Mobilité pour téter, manger, parler, respiration
  • se renseigner : lire
  • Quels outils?
  • Quels professionnels?
  • Quel laps de temps ? prendre conscience que le facteur temps est important. La patience est nécessaire pour voir des résultats.

Rassembler une équipe pour la rééducation:

  • chiropracteur : il va permettre un suivi des tensions et va réajuster les cervicales lorsque nécessaire. Une séance minimum pré frénotomie et une post frénotomie dans les 10 jours. Mais le plus est le mieux.
  • Consultante ibclc formée : pour voir quels systèmes de compensation mettre en place, comment améliorer la prise du sein.
  • Orthophoniste : pour muscler la langue avec des exercices

Envisager une frénotomie pour diminuer la restriction physique:

  • Anticiper l’intervention et comprendre qu’elle seule ne résout pas le problème et que de la patience peut être nécessaire pour voir de grosses améliorations. La frénotomie n’est pas magique, le frein restrictif est présent depuis longtemps ainsi que les tensions, le système de compensation et les réflexes. Si on ne se sent pas prêt à entreprendre la rééducation et à préparer la frénotomie, autant ne pas la faire.
  • Se renseigner sur les contre-indications à une frénotomie : microsomie craniofacialle (petite tête), une mandibule micrognatique , une craniosténose, une craniosynostose syndromique, syndrome de Pierre Robin, le syndrome de Treacher Collins. Couper le frein de langue va réduire encore davantage les voies respiratoires et peut causer des problèmes majeurs pour s’alimenter et respirer dans ces cas-là.
  • Traiter le syndrome de KISS s’il y en a en simultané pour éviter le ré attachement ou réformation du frein.
  • Réfléchir aux conséquences émotionnelles et physiques : la frénotomie peut causer du stress, de la tristesse, de la colère au bébé (ou personne) qui la vit. De même, réaliser que les soins post frénotomie (massages, étirements) a un coût moral. Avoir un malaise ou s’évanouir lors des soins de la plaie est possible (il y a un lien avec le nerf vagal). Une seule frénotomie par maison à la fois est donc préférable.
  • Élaborer un planning post frénotomie : comment soulager bébé de la douleur, des tensions, s’assurer de pouvoir être présent et disponible en permanence pendant cette période.
  • Choisir un praticien qui ne fait pas d’entaille dans le frein, mais le coupe suffisamment pour que les tensions soient libérées. Celui-ci va prendre le temps de couper toutes les ‘cordes’ qui compose le frein et laisse une grande plaie en forme de losange. Si la plaie est une entaille, le frein se réattache et redevient restrictif très rapidement, sans que rien ne puisse être fait, même avec des soins post intervention.
  • Choisir un chiropracteur : ne pas planifier de frénotomie sans séances chez le chiropracteur au préalable et par la suite. La chiropraxie pré frénotomie permet de faciliter l’intervention en rendant le frein davantage symétrique, et de faciliter l’intervention en travaillant sur la détente du système de compensation autour du frein restrictif. Les muscles sont davantage relâchés, les cervicales, et la chiropraxie post frénotomie permet de soulager les tensions qui explosent. Dans un premier temps, elles disparaissent puis réapparaissent lors du processus de cicatrisation. Pour soulager le corps, rééquilibrer l’énergie et éviter une cicatrisation restrictive. Plusieurs séances avant et après ne sont pas un luxe.
  • Réaliser des étirements de la langue et massage de la plaie pour éviter une cicatrisation restrictive ou un réattachement pendant un mois post frénotomie minimum.
  • Faire des exercices pour muscler la langue avant la frénotomie et après celle-ci au moins deux mois, voir un thérapeute manuel qui pratique la technique myofaciale ou s’entraîner avec des exercices sur youtube (myofacial therapy). Supprimer la restriction n’est pas suffisant, il faut ensuite muscler la langue pour lui rendre ses fonctions.

 

Une frénotomie – lorsqu’est pratiquée une division du frein et que la membrane est coupée pour être assouplie.
Une frénoctomie –  lorsqu’il y a une ablation du frein. Il est complètement enlevé .

Le déroulement de l’intervention

Le praticien vous reçoit et sont évoqués les symptômes qui posent problème dans l’allaitement. Ensuite il vérifie la présence de freins et leur souplesse, et cela si besoin pour les freins postérieurs avec une sonde cannelée. S’il l’estime nécessaire il les coupe au ciseau/ brûle au laser après avoir immobilisé le bébé,  qui est maintenu.
En fonction de l’âge, divers possibilités d’anesthésies sont envisagées.
La plaie de la frénotomie doit avoir la forme d’un losange.
Cela se fait au laser ou ciseau, ce qui est le plus important est l’expertise du praticien non pas son outil pour réaliser la frénotomie.

En pré-opératoire, pour les petits bébés, pas de préparation nécessaire.
En post- frenotomie, le bébé peut reprendre le sein immédiatement, et en fonction de son état et de sa douleur, on peut lui donner un antalgique.

Risque de réattachement et reformation

Il arrive qu’un frein se réattache, soit parce qu’il n’a pas été assez coupé, ou mal coupé, qu’aucun exercice post frénotomie a été réalisé, ou bien en raison d’un blocage des cervicales (tel que le syndrome de kiss).

Et après ? Cicatrisation, rééducation et soutien

Massage pour la cicatrisation

La douleur et la cicatrisation dépendent de l’âge du bébé et de l’épaisseur du frein. Plus il est jeune, plus l’opération est ‘facile’, la douleur moindre et la cicatrisation rapide.
Les orl et les IBCLC recommandent de masser les zones opérées pour faciliter la cicatrisation optimale. Il faut donc passer très régulièrement sur la plaie avec des doigts lavés ou bien des gants, mais aucun autre objet (risque infectieux) pour permettre d’obtenir une cicatrisation souple, faire des étirements de la langue en passant les deux doigts sous celles-ci, comme recommandés notamment par l’ORL Ghaheri.

La douleur et la cicatrisation dépendent de l’âge du bébé et de l’épaisseur du frein. Plus il est jeune, plus l’opération est ‘facile’, la douleur moindre et la cicatrisation rapide.

Les ORL et les IBCLC recommandent de masser les zones opérées pour faciliter la cicatrisation optimale. Il faut donc masser très régulièrement les plaies pour éviter que le frein se rattache, faire des étirements de la langue protocole ici

massage pour la cicatrisation https://www.youtube.com/watch?v=62pZw0LqYv8

Exercices de remobilisation

Il y a aussi des exercices  à effectuer pour que le bébé remobilise les muscles de son visage et de sa langue correctement. Il a en effet pris des réflexes musculaires qu’il doit désapprendre. La durée sur laquelle pratiquer ces exercices varie en fonction de son âge et du type du frein. Un nouveau-né aura beaucoup moins tété qu’un bébé de 2 mois donc le réapprentissage d’une succion correcte sera beaucoup plus rapide, mais il ne faut pas oublier qu’un bébé commence à téter et à mobiliser sa langue (ou non) dans le ventre de sa mère. En général, on dit que la rééducation d’un bébé prend de 3 semaines à plusieurs mois.

exercices https://www.youtube.com/watch?v=-llmAhDoKno

https://www.youtube.com/watch?v=q9Io3Ush-S4

https://www.youtube.com/watch?v=R_qnkhlwl84

Continuer d’aider bébé à recevoir du lait : ici

un article dédié à la frénotomie : ici

 

Témoignage d’une maman dont le bébé a eu une frénotomie au laser à 18 mois https://www.youtube.com/watch?v=FD0QwD2KsPY

 

Sources

En français :

https://www.lllfrance.org/1679-aa-95-freins-de-langue-freins-de-levre-des-freins-a-lallaitement

http://www.asklenore.info/breastfeeding/pdf/fr_limpact_de_lankyloglossie.pdf

https://www.orthodontisteenligne.com/enfants/frenectomie-frenotomie-et-frein-lingual/

 

en anglais :

https://themilkmeg.com/when-unexplained-breastfeeding-pain-is-an-indicator-of-tongue-and-lip-ties/

http://pediatrics.aappublications.org/content/110/5/e63

http://feedthebabyllc.com/tongue-and-lip-tie/

https://www.breastfeedingbasics.com/articles/tongue-tie

https://breastfeedingusa.org/content/article/tell-me-about-tongue-ties

http://santabarbaralactation.com/blog/tongue-tie-what-do-parents-need-know

 

 

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