Le lait maternel et la salive de bébé

article traduit de l’anglais

article original de Katie Hinde ‘Breast milk and Baby Spit’ : http://mammalssuck.blogspot.fr/2016/01/breast-milk-baby-spit.html

L’été dernier, Angela Garbes m’a interviewée pour écrire un superbe article : le plus j’en apprend au sujet du lait maternel, le plus je suis émerveillé. Un sujet dont nous avons parlé est une chose qu’il est impossible de désapprendre : le back spit backwash (réflexe d’aspiration de la salive). Pendant l’interview, j’ai souligné que la salive du bébé provoque une augmentation des facteurs immunitaires dans le lait est une hypothèse, mais voici ce qui a été prouvé.

1) Les mères ont une augmentation de facteurs immunitaires dans le lait maternel lorsque les bébés sont malades (alors que les mères ne le sont pas)  (Hassiotou et al. 2013; Breakey et al. 2015).

2) Lorsque les bébés tètent, le diamètre du mamelon augmente et il y a un vide créé par une pression négative, apportant des fluides venant de la bouche de l’enfant – un mélange de lait et de salive- à l’intérieur des canaux lactifères. A savoir que le terme technique est ‘retrograde milk flow’ (flux de lait inversé) (Geddes et al. 2008; Geddes 2009; Geddes et al. 2012; Ramsey et al. 2004).

3) Le lait est vivant – avec des cellules immunitaires, des cellules souches et des microbes appartenant au bébé et à la mère. (Hassiotou et al. 2013, Funkhouser and Bordenstein 2013)

De plus, ce que nous connaissons de l’anatomie et de la physiologie des glandes mammaires et de la réponse immunitaire indique que la salive du bébé stimule une réponse immunitaire n’est pas tiré par les cheveux.

En fonction de la maladie, les bébés se débarrassent des agents pathogènes à travers les membranes muqueuses – des saletés respiratoires qui cheminent à travers des nez qui coulent et des bouches qui toussent – se mélangeant dans la salive et la morve lorsque les bébés prennent le sein en bouche pour téter. Ces sécrétions nasales et orales du bébé entrent dans les canaux lactifères du sein emmenant des agents pathogènes avec eux.

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peinture de Kd Neely

Et un composant fondamental d’un système immunitaire qui fonctionne correctement est que l’exposition à des agents pathogènes provoque une réponse immunitaire. Comme toute mère qui a rencontré des mastites peut vous dire, une réponse immunitaire de la glande mammaire est très importante. Et la sélection naturelle a peut-être favorisé une augmentation des molécules immunitaires dans les glandes mammaires et dans le lait parce qu’ils fonctionnaient pour protéger la glandes mammaires, protéger le bébé, ou protéger à la fois les glandes mammaires et le bébé.

Le lait maternel est plein à craquer de molécules immunisantes. Les bébés dépendant du parapluie immunitaire du lait maternel alors que leur propre système immunitaire est en construction et fragile – c’est ce qui fait que le lait maternel n’est pas juste de la nourriture, mais aussi un médicament.

Mais soyez prêt à être encore plus surpris !

Lorsque le lait maternel est mélangé avec la salive du bébé, une réaction chimique se met en place, qui produit de l’hydrogène peroxyde. Oui, le mélange du lait maternel et de la salive du bébé produit une réaction suffisante pour ‘inhiber la croissance de pathogènes opportunistes Staphylococcus aureus et Salmonella spp’ (Al-Shehriet al. 2015) tout en provoquant la croissance de bonnes bactéries. Est-ce que la salive d’adulte mélangée avec du lait maternel crée la même réaction ? non, juste celle du bébé peut le faire.

C’est juste l’une des milliers de manières qui démontre que le lait maternel est un processus biologique dynamique, pas simplement un repas au sein (Raju, 2011).

Pour faire court, le lait maternel et la salive du bébé sont une belle équipe.

Les références:

Al-Shehri, Saad S., et al. “Breastmilk-Saliva Interactions Boost Innate Immunity by Regulating the Oral Microbiome in Early Infancy.” PloS one 10.9 (2015): e0135047.

 

Breakey, A. A., Hinde, K., Valeggia, C. R., Sinofsky, A., & Ellison, P. T. (2015). Illness in breastfeeding infants relates to concentration of lactoferrin and secretory Immunoglobulin A in mother’s milk. Evolution, medicine, and public health, 2015(1), 21-31.

 

Funkhouser, L. J., & Bordenstein, S. R. (2013). Mom knows best: the universality of maternal microbial transmission. PLoS Biol, 11(8), e1001631.

 

Geddes, Donna T., et al. “Tongue movement and intra-oral vacuum in breastfeeding infants.” Early human development 84.7 (2008): 471-477.
Geddes, Donna T., et al. “Tongue movement and intra-oral vacuum of term infants during breastfeeding and feeding from an experimental teat that released milk under vacuum only.” Early human development 88.6 (2012): 443-449.

 

Geddes, D. T. (2009). Ultrasound imaging of the lactating breast: methodology and application. International Breastfeeding Journal, 4(1), 1.

 

Hassiotou, F., & Geddes, D. (2013). Anatomy of the human mammary gland: Current status of knowledge. Clinical anatomy26(1), 29-48.

 

Hassiotou, F., Hepworth, A. R., Metzger, P., Lai, C. T., Trengove, N., Hartmann, P. E., & Filgueira, L. (2013). Maternal and infant infections stimulate a rapid leukocyte response in breastmilk. Clinical & Translational Immunology2(4), e3.

 

Hassiotou, F., Geddes, D. T., & Hartmann, P. E. (2013). Cells in Human Milk State of the Science. Journal of Human Lactation, 0890334413477242.

Raju, T. N. (2011). Breastfeeding is a dynamic biological process—not simply a meal at the breast. Breastfeeding Medicine, 6(5), 257-259.
Ramsay, D. T., Kent, J. C., Owens, R. A., & Hartmann, P. E. (2004). Ultrasound imaging of milk ejection in the breast of lactating women. Pediatrics, 113(2), 361-367.

 

& Seriously check out Dr.Kakulas nee Hassiotou and Dr. Geddes research!

 

 

 

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