Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation, je suis une maman.
Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie le comité de correction de tout cœur.
Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/3/22/rethinking-tongue-tie-anatomy-anterior-vs-posterior-is-irrelevant
Merci à lui !
Il n’y a pas de doute que les enfants avec des freins de langue ont de plus grandes chances d’avoir des difficultés d’allaitement. En essayant de comprendre comment traiter au mieux les enfants avec des freins de langue, les professionnels ont développé un système de classification pour décrire les freins de langue.
La majorité des professionnels utilisent une classification avec 4 grades de freins. En général, le grade 1 et 2 sont considérés comme étant des freins antérieurs, alors que 3 et 4 sont des postérieurs. Contrairement aux stades du cancer, où le stade 1 est le degré moindre de la maladie et le stade 4 le plus grave, cette graduation ne s’applique pas pour les freins de langue. Enfant, la classification des freins est simplement une description d’où l’attache est implantée sous la langue. J’ai vu des bébés avec des freins de type 4 qui avaient de gros soucis d’allaitement, et des bébés avec des freins de type 1 qui tétaient normalement, et l’inverse. Le problème avec le mot ‘postérieur’ est que les gens peu familiers avec cette classification peuvent penser que le frein se trouve à l’arrière de la gorge, au niveau des amygdales. Des termes descriptifs plus appropriés seraient freins de langue sous muqueuses ou cachés, mais on est malheureusement coincés avec le terme postérieur.
Frein de langue de type 1. C’est la classique langue en forme de cœur que beaucoup de docteurs pensent être le seul frein de langue. L’attache s’insère dans le bout de la langue.
Frein de langue de type 2. Considéré comme étant un frein antérieur, l’attache s’insère juste derrière le bout de la langue. On ne voit pas de langue en forme de cœur, mais l’attache est toujours clairement visible.
Frein de langue de type 3. Classé comme un frein de langue postérieur, la distinction entre celui-la et le type 4 est que celui-ci a encore une fine membrane présente.
Frein de langue de type 4. Pas de membrane fine présente, donc c’est le type de frein que l’on rate le plus souvent. Le bout et les côtés s’élèvent, mais le milieu ne peut pas.
Malheureusement, je me rends compte que même si la majorité des professionnels de santé s’occupent des freins de langue, la procédure est souvent incomplète. Ce post décrit comment s’occuper d’un frein de langue pour libérer complètement les tensions de la langue.
Après avoir traité un millier de bébés avec des problèmes d’allaitement, il est devenu clair pour moi que notre compréhension précédente de l’anatomie de la langue est inexacte. Dans ma formation, on nous a seulement appris comment libérer la membrane fine d’un frein de langue si une restriction était notée (et cela dans l’apprentissage de la parole, pas de l’allaitement). La majorité des professionnels qui ont fait des frénotomies ont aussi tendance à juste enlever cette membrane frontale. Les parents sont impressionnés par le manque de saignement et les professionnels le font sans problème parce que cela ne comporte aucun risque. Ils reconnaissent rarement la possibilité qu’il y ait un frein de type 3 ou 4 parce que la membrane que l’on peut voir avec un frein de langue de type 1 ou 2 est toute petite ou absente. J’affirme que la présence ou l’absence d’une membrane fine n’est pas un critère si le bébé a des problèmes pour téter. Pourquoi ? Cela revient aux mécaniques de l’allaitement. Et un post précédent a montré que le mouvement fondamental dans l’allaitement est l’élévation de la langue.
Dans mon expérience, tout frein de langue antérieur a un frein de langue postérieur à l’arrière de celui-ci. Pour reformuler, tout frein de langue qui gêne l’allaitement est un frein de langue postérieur. Certains d’entre eux ont aussi une fine membrane antérieure, mais il y a toujours une partie postérieure. Je vais utiliser l’analogie d’un bateau à voile pour décrire les freins de langue.
Imaginez que la voile est un type 1 ou 2 de frein de langue. Cette voile est visible. Mais derrière la voile il y a un mat qui doit aussi être traité
Dans cet exemple, la voile est baissée. La seule chose que l’on voit est le mat. L’absence de la voile n’affecte pas la présence du mat.
Il faut comprendre ce concept si on souhaite comprendre comment traiter de manière efficace un frein de langue dans le cadre de l’allaitement. Traiter uniquement la voile (le frein antérieur) peut suffire à traiter les enfants plus âgés avec des difficultés d’élocution, mais traiter juste la partie avant du frein n’est pas suffisant pour aider le bébé avec des problèmes d’allaitement. Les données radios montrent que le bout de la langue doit avancer légèrement et ensuite s’élever pour coller le sein contre le palais. Ce mouvement peut être aidé par le fait de couper le frein antérieur, mais les radios montrent aussi que le milieu de la langue doit être complètement libéré pour pouvoir s’élever vers le palais. Si la langue est seulement libérée au-devant (la voile est coupée) et qu’il reste la partie postérieure (le mât), alors le milieu de la langue ne va pas s’élever et la prise du sein sera problématique. Cette analogie est aussi valable pour un bébé avec un frein de langue postérieur (seul le mât étant un problème). Avec ces bébés, l’avant de la langue peut s’élever juste assez, mais la restriction à l’arrière ne permettra pas au milieu de la langue de s’élever, affectant ainsi la prise.
La plaie en forme de diamant que l’on voit avec une libération suffisante.
Il est absolument essentiel que le professionnel coupe la partie postérieure du frein de langue pour que la procédure soit efficace. Comment peuvent-ils savoir s’ils sont allés assez loin ? Le frein de langue qui a été suffisamment coupé est une plaie en forme de diamant. S’il n’y a pas de diamant, alors la frénotomie est incomplète.
La manière alternative de savoir s’il n’y a plus de frein est de couper jusqu’à ce que le muscle soit apparent. C’est la raison pour laquelle j’affirme que l’outil utilisé pour la frénotomie est sans importance : que cela soit les ciseaux ou le laser, tant que le diamant est visible, alors je sais que le frein a été complètement libéré. Cette technique devrait être l’objectif de tous.