A la fin de cet article, une liste des utilisations possibles du tire-lait
pour des informations sur le tirage, voici un article très complet : ici
J’ai longtemps haï les tire laits. Pour moi c’était l’antinomie de l’allaitement. Allaiter c’est tenir un bébé vivant et chaud dans ses bras, un échange de câlins et gestes tendres, le partage de lait à toute heure et en tout lieu, sans anticipation quelconque ni matériel nécessaire.
Un tire-lait est une machine, généralement peu attrayante, froide, parfois bruyante. On a pas réellement envie de la serrer dans nos bras. Elle ne cause pas de pics d’ocytocine lorsqu’on la voit. Le contact avec celle-ci n’est pas source de plaisir
Elle peut même être effrayante. Elle nous confronte à notre corps et à nos capacités de production. Va-t-on être capable de tirer ? Quelle quantité ? Assez ? produit-on assez réellement ?
De nombreuses mères confrontées à l’épreuve du tire lait abandonnent l’allaitement. Elles ne parviennent pas à tirer et pensent par conséquent ne pas avoir de lait. Ce n’est pourtant pas le cas. Tous les tire laits ne se valent pas, il est nécessaire d’avoir la bonne taille de téterelles, d’en faire une habitude, et de travailler sur l’environnement pour y arriver. Un article à ce sujet : ici
J’ai eu la chance de pouvoir allaiter mon premier bébé sans y avoir recours, et cela pour une longue période, malgré la reprise du travail et un frein de langue. Je pensais donc pouvoir m’en passer lors de l’allaitement de mon deuxième bébé. J’avais tord.
Si j’avais su je m’en serai servi depuis le début, afin de mettre en place une lactation suffisamment correcte pour les mois d’allaitement à venir, puisque le corps crée sa base de besoins le premier mois. Je l’aurai utilisée pour compenser les difficultés de succion de ce bébé, compenser les tétées manquées.
Apprendre à utiliser un tire lait et m’en servir correctement est l’une des clés qui m’a permise d’éviter le sevrage de mon fils, vers ses 10 mois. Les tétées se faisaient de plus en plus rares et ma lactation s’était tarie. Lorsque le tire lait louéest arrivé chez moi, j’ai ressenti une bouffée d’amour pour celui-ci. Une bouée de secours. J’ai tiré des semaines et ai travaillé à ce que mon fils reprenne le sein, et à le soulager de tensions.
Je n’ai jamais tiré d’énormes quantités, et il m’a fallu chercher la bonne taille de téterelles, tirer 20 minutes en double pompage. Mais cela a fonctionné.
Il a aujourd’hui plus d’un an et est allaité. Et heureusement.
Voici une liste de situations dans lesquelles un tire lait est un outil utile, voire indispensable
– lors de naissance prématurée et alimentation à la sonde, tirer son lait permet de nourrir le bébé de lait maternel malgré les difficultés
– un nouveau-né qui ne parvient pas à téter et une montée de lait retardée. Tirer permet de remplacer la stimulation et de lancer la lactation pour lui le temps de remédier au(x)difficulté(s)
– un bébé qui tète trop peu : le tire lait permet de compenser pour les tétées manquées et maintenir la lactation le temps de trouver une solution à long terme
– un bébé qui a des freins restrictifs, difficultés de succion, tensions : utiliser un tire lait entre les tétées, après celles-ci permet de maintenir une lactation abondante et de lui faciliter le travail (il peut alors boire au lieu de téter)
– lors de douleurs et crevasses pour la mère lors de tétées, et de l’impossibilité de mettre au sein, le tire-lait permet de maintenir la lactation lors de la guérison
– lors de mastite si le bébé refuse de téter, le tire lait peut être utilisé pour drainer le sein
– lors d’abcès du sein, le tire lait est utilisé pour drainé le sein atteint et permettre la guérison
– lors de l’utilisation de bouts de sein, le tire lait permet de finir de drainer le sein correctement et de ne pas faire baisser la lactation le temps de trouver une solution à long terme
– lors de séparation avec la mère, le tire lait permet de maintenir la lactation pour le bébé, le nourrir de lait maternel et d’éviter les engorgements : reprise du travail, garde partagée etc
– lors de prise de médicaments et d’hospitalisation de la mère : le tire lait permet de maintenir la lactation
– lors d’hospitalisation du bébé : le tire lait permet de nourrir un bébé avec son lait
– lors de difficultés mécaniques que la dyade n’arrive pas à surmonter (freins restrictifs, fente palatine, fente labiale, syndrome de pierre robin, malformation), le tire lait permet à la mère de donner son lait à son bébé malgré tout.
Cependant, on se doit de toujours donner les outils et moyens à notre disposition pour permettre à la mère d’allaiter au sein lorsque c’est son choix.
Le tire-allaitement exclusif n’est que rarement ce qu’une mère s’était imaginé et son premier choix.