A toi qui me regarde téter.
A toi qui regarde ma mère allaiter.
Je suis en train de me nourrir. J’ai faim et j’ai soif. J’ai besoin de gras, de sucres, de protéines. Des calories qui flambent. Mon corps en réclame pour pouvoir grandir, pour prendre des forces.
Ce liquide chaud est délicieux, sucré mais gras aussi, il coule doucement dans ma gorge. Mes joues et ma langue réalisent un mouvement rythmique pour que je puisse en prendre autant que nécessaire. Cela muscle ma langue, permet à ma bouche et à mon visage de se développer au mieux.
J’aime ce lait. Il est bon, rassasiant. Il vient nourrir chaque cellule de mon corps, apporte de l’énergie à mes organes, mes muscles, mon cerveau. Il permet à de nouvelles connexions de s’établir.
Je me nourris aussi de la chaleur de ma mère, du contact avec sa peau. J’entends les battements de son coeur, et je me sens lové, aimé. A ma place, dans la tendresse et l’amour. Là où j’ai été 9 mois. Dans l’abri qui me permet de croître, un port d’où l’on part et où l’on revient après de nouvelles découvertes et aventures. Cela me donne de l’équilibre. La sécurité d’avoir une existence qui compte, qui est reliée aux autres, qui a du sens et de la valeur.
Je suis un bébé. Je suis un enfant.
J’ai besoin de ce lait, j’ai besoin de cet amour, n’importe où, n’importe quand.
Alors, toi aussi, regarde nous avec amour et comprends à quel point cette relation est importante. Elle ne sera pas éternelle mais elle est si précieuse.
Image de @space.for.women
la main posée contre ton sein, une promesse contre une tendresse.
Vagues de lait qui irradient mon corps de chaleur humaine.