Frénectomies en Belgique – Interview de la dentiste Van Belle

Voici l’interview de la dentiste Charlotte Van Belle qui réalise des frénectomies à Gand, en Belgique, dans son cabinet médical Respire qui se focalise sur les voies respiratoires, donc une approche non pas orthodontique qui s’intéresse à l’esthétisme, mais plutôt orthotropics, c’est à dire à la physiologie et donc la qualité de vie. Un point sur orthotropics et orthodontique ici.

Les freins restrictifs ont en effet un impact sur la respiration et la bonne oxygénation du cerveau et du corps.  Pour comprendre comment cela fonctionne : ici, ici et ici

Un interview en 17 questions ! et ici un témoignage de frénectomie dans son cabinet.

  1. Qu’est ce qui vous a fait vous intéresser aux freins?

J’avais des problèmes de respiration moi-même. Ma recherche pour des solutions m’a emmené en Amérique du Nord pour une formation sur la thérapie myofonctionelle. La seconde partie de la formation était sur les freins restrictifs. Je ne comprenais pas comment on pourrait parler de freins restrictifs pendant 3 jours. Honnêtement, j’avais à peine entendu parler des freins restrictifs.

Ces 3 jours, et les 4 jours sur la thérapie myofonctionelle, ont changé ma vie privée et professionnelle.

 

  1. Comment vous êtes-vous formée?

Après cette première formation j’ai commencé à faire des frénectomies chez les adultes et les enfants. Je voyais de plus en plus de bébés autour de moi avec des problèmes d’allaitement et d’autres problèmes. J’ai essayé de trouver des docteurs à qui je pouvais référer ces bébés mais je ne trouvais personne. J’ai rencontré Michelle Price Emanuel ( ergothérapeute qui se trouve sur instagram @tonguetiebabies @tummytimemethod) à une autre formation sur la respiration et les comorbidités des troubles oro-myofonctionels. Elle m’a convaincu de venir à Boston avec elle pour suivre une formation sur les frénectomies au laser chez les bébés. Après elle m’a mise en contact par Facebook avec Caroline De Ville ( www.auseinendouceur.com , IBCLC et médecin de famille) et quelques semaines plus tard, Caroline m’a aidé avec ma première frenectomie.

 

  1. Depuis quand pratiquez-vous?

Je suis dentiste depuis 2010, je fais des frénectomies depuis 2 ans.

 

  1. Pour le matériel comment avez-vous choisi?

Pour les premières frénectomies chez les adultes et les enfants j’utilisais le Biolase Epic diode laser. C’est un laser très économique et efficace. Par contre, pour moi, trop lent pour traiter des bébés. À Boston, nous avons eu l’oportunité de tester une dizaine de différents lasers. J’ai décidé d’acheter le Waterlase, parce qu’il est très précis. Il ne ‘coupe’ que jusqu’à 1mm de la pointe. Le risque d’endommager d’autres tissues est minimale.

 

  1. D’après vous quelle tranche d’âge est la plus favorable à la frénotomie?

Le plus tôt possible. Après cela dépend de plusieurs facteurs bien sur. Quels sont les symptômes, est ce que les parents sont forts motivés, est ce que le bébé a déjà été traité par un ostéopathe, chiropracteur, ou eu du travail énergétique,… personnellement je trouve que cela devient bien plus compliqué après 10 mois.

 

  1. Réalisez vous aussi des frénotomies chez les enfants? Chez les adultes?

Oui, j’essaie d’éviter l’âge de 1 à 4 ans parce que c’est plus désagréable pour l’enfant, il se rend déjà plus compte de ce qu’il lui arrive, et bonne chance à demander à un enfant de 2 ans d’ouvrier la bouche et ne pas bouger. En plus les exercices après sont difficiles à faire donc il y a plus de chance de rattachement.

 

  1. Combien de patients avez-vous vu depuis le début de votre pratique?

Je n’en ai absolument aucune idée! Peut être une centaine de bébés et le double d’adultes? J’apprends encore toujours quelque chose de nouveau après chaque frenectomie.

 

  1. Qu’est ce qui fait que la frénotomie fonctionne? Qu’elle ne fonctionne pas?

La préparation, les soins après, la motivation des parents et de leur entourage et la prise en charge multidisciplinaire.

Et bien sur les capacités (médicales et humaines) du docteur et son équipe.

 

  1. Quels soins recommandez-vous avant et après la frénotomie?

Beaucoup de peau à peau, le tummy time, sleeping tongue posture hold ( YouTube: Sleeping tongue posture hold ), les massages, des exercices de stretching, voir un ostéopathe, chiropracteur, ergothérapeute, thérapeute énergétique, une consultante en lactation,… c’est énormément de travail et il est important d’expliquer au parents avant que ce n’est pas facile mais que cela vaut la peine. La frenectomie n’est pas une thérapie miracle, elle ne traite que la partie anatomique. Après c’est la rééducation de la langue, de l’allaitement, du corps total du bébé , des parents, … qui fait le résultat.

Imaginons que la fonction de la langue est une locomotive et le but de la frenectomie est de donner plus de puissance a cette locomotive pour aller plus vite. Maintenant imaginons qu’une grossesse difficile, un accouchement difficile, des tensions dans le corps du bébé, la manque de temps sur le ventre, une posture bouche ouverte, une respiration buccale, une mauvaise technique pour l’allaitement, une langue qui ne bouge pas du tout, etcétéra sont des wagons. Donner plus de puissance à cette locomotive aura bien plus d’effet quand on enlève d’abord quelques wagons.

 

  1. Que trouvez-vous le plus facile dans la réalisation d’une frénotomie? Le plus dur?

Le plus difficile est de savoir quel est le bon moment de réaliser la frenectomie. Bien sûr que souvent les parents quand ils viennent me voir veulent le faire le plus vite possible, mais comme je l’ai déjà expliqué, parfois il faut d’abord enlever quelques wagons.

Le plus facile c’est de recevoir la nouvelle que le bébé va mieux après.

 

  1. En cas de deuxième frénotomie pour un même patient, appliquez-vous les mêmes tarifs?

D’habitude non, mais cela dépend vraiment d’un cas à l’autre. J’essaie tout d’abord de comprendre pourquoi : est ce que ma frenectomie n’était pas complète? Est-ce que les parents ont suivi mes conseils? Est ce qu’il y a d’autres problèmes (plus de wagons) qu’il faut résoudre avant de tenter une deuxième frenectomie,…

 

  1. D’après vous pourquoi parle-t-on si peu des freins?

Je pense que c’est surtout un manque d’éducation sur le sujet et le fait de ne pas encore avoir intégré un système multidisciplinaire pour traiter les bébés qui fait qu’on a pas toujours le résultat désiré. Quand on coupe les freins sans préparation et sans soins après on voit souvent pas de résultat. Cela confirme alors ce que les professionnels qui ne ‘croient pas aux freins’ disent et la frenectomie récupère une mauvaise réputation au passage.

 

  1. Quels sont les objectifs de ‘Respire’?

Traiter chaque personne d’une façon multidisciplinaire, personnelle et surtout avec un grand accent préventif.

 

  1. Qui fait partie de votre équipe?

Tout d’abord mon partenaire Mathias qui s’occupe de la organisation journalière. Sans lui il n’y aurait pas Respire. Nous travaillons aussi avec deux IBCLC’s qui sont spécialisées en freins restrictifs. En externe nous travaillons avec des ostéopathes, chiropracteurs, thérapeutes énergétiques, médecins naturels, logopèdes, sage-femmes, doulas, consultantes en lactation, psychologues,… nous espérons un jour avoir chaqu’un de de ces spécialistes dans notre clinique.

 

  1. Quels professionnels faut-t-il rassembler autour de la frenotomie?

Tout ceux donc je parlais ci-dessus et les docteurs, pédiatres et ORLs.

 

  1. Quels sont les tarifs pour une frenotomie chez vous?

350€ n’importe le nombre de freins et 25€ pour la consultation de contrôle après une semaine. On veut éviter que les parents doivent ´choisir’ quels freins on va couper pour des raisons financières.

 

  1. Est-ce que vous avez beaucoup de retours de parents? Vous les revoyez une fois après?

D’habitude on fait un contrôle une semaine après l’intervention. Si ils viennent de loin et sont référé par quelqu’un spécialisé en freins, parfois c’est cette personne qui fait le contrôle et m’envoie des photos et un compte-rendu. Si il y a un doute que le frein soit réformé, ou si il y a des problèmes qui persistent je les vois plus souvent.

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