Lorsque l’on a un bébé, notre attention et notre temps se structurent autour de ses besoins, en particulier ses tétées et son sommeil, il signale, on lui répond et on peut alors savourer ce temps ensemble sans se soucier d’autre chose.
Cependant, si on a un.e plus grand.e à la maison qui ne tète/pas, cette structuration du temps peut se complexifier et devenir un véritable jonglage, épreuve de force.
Il est courant que le plus grand ressente de la jalousie, se sente délaissé en particulier lors des tétées qui sont un moment d’échange très particulier.
Ce n’est pas une raison pour ne pas permettre au plus petit d’être allaité, ou d’écourter son allaitement.
Il a besoin de recevoir du lait maternel, il n’existe aucune alternative équivalente en terme de nutrition et d’apports en anticorps, enzymes, cellules souches etc.
De même le contact physique avec la mère, le fait de téter le lait, contribuent au développement du cerveau, au bien-être du bébé, sa sécurité. Le bébé a besoin d’être choyé.
Enfin, ce passage de la vie de 3 à 4 ou plus, allaitement ou non, ne se fait jamais sans accroc, c’est un nouveau rythme, un bouleversement dans l’organisation, où l’enfant va chercher et trouver sa place.
C’est d’ailleurs une raison de penser à l’espacement des naissances, pour que les besoins de enfants ne soient pas identiques, et pouvoir se consacrer au mieux à chacun.
Voici donc quelques astuces pour que cela se passe au mieux.
Verbaliser sur ce qu’il se passe. On croit souvent que les enfants sont trop jeunes pour comprendre ou que ce que l’on leur a dit est perdu. Cela leur permet d’intégrer une information, de la digérer, de se l’approprier, d’avancer. La posture de l’adulte ouverte et transparente est un point d’appui, quelque chose sur lequel construire leur nouvelle réalité. Rassurer sur le fait d’être aimé.
La tétée peut être un moment de câlins avec l’aîné dans la mesure où tout se passe bien, un moment d’échanges et de secret, de contact.
Le portage -physiologique- le portage en écharpe, permet au plus jeune de rester collé et de se sentir sécurisé, et à la mère d’avoir les mains libres et un bébé apaisé donc la possibilité et la disponibilité de s’occuper du plus grand pour passer de bons moments. Maximiser les bons moments en dehors des tétées aident à ce que celles ci soient bien vécues, car ces moments renforcent la relation, le sentiment de confiance, l’impression de compter.
Proposer des activités / jeux pendant les tétées. Par exemple chanter une chanson ensemble, jeux de devinette, histoire, atelier dessin proche de l’endroit où on s’installe pour allaiter, etc.
Si le père/deuxième parent est présent, quelqu’un de l’entourage, laisser l’enfant indiquer un souhait d’activité, s’engager dans du temps de qualité au moment des tétées du petit.
On peut aussi décider que le lieu où s’installe la tétée soit un espace de jeu, qui permet à l’aîné.e de s’occuper.
Anticiper et proposer des ‘deals’ ou arrangements avec les plus grands avant la tétée. Par exemple, au moment où bébé dormira on fera ci et ça.
Donnez des responsabilités au plus âgé.e pour qu’il ou elle se sente valorisé.e dans son rôle de grand frère ou grande soeur. Par exemple « est-ce que tu voudrais m’aider en mettant la table, pliant du linge, ranger les jouets…. » tout en restant avec lui/elle.
Délaisser tout ce qui n’est pas urgent, indispensable, déléguer les tâches dans la maison pour pouvoir se consacrer aux enfants.
Être patient avec soi-même, ses enfants. Il est normal que tout ne fonctionne pas à la perfection, ne ressemble pas à l’image parfaite qu’on avait de la situation.
Il faut du temps, de la patience, de l’amour et beaucoup d’écoute.