Allaiter est politique

Vous avez envie d’allaiter votre bébé car vous avez des exemples de mères allaitantes dans votre entourage, ou vous savez que le lait maternel n’a pas d’équivalent et que c’est le seul aliment adapté pour un bébé, , ou bien cela vous semble évident, ou encore votre médecin/entourage vous y encourage, ou encore vous n’imaginez pas une seule seconde donner des préparations commerciales pour nourrisson à votre bébé mesurant les impacts que cela peut avoir sur sa santé.

Vous pensez donc qu’allaiter votre bébé est un choix personnel, intime.

Pourtant votre souhait, votre allaitement ont des implications politiques.


Photo Jacques Léonard

  1. Allaiter c’est résister. C’est en effet un choix à contre courant. En allaitant on peut d’ors et déjà supposer qu’on entre dans une sorte de résistance dans une société où la majorité des femmes n’allaitent pas, et quand elles allaitent c’est pour une très courte période. la majorité des allaitements qui existent s’arrêtent vers les 3 mois du bébé, et il y a une infime quantité d’allaitement après les 6 mois du bébé, malgré les recommandation de l’OMS. En allaitant, vous faites exister de manière concrète aux yeux des autres que c’est une possibilité. Vous voilà activiste, en montrant une nouvelle possibilité. C’est un choix qui n’est pas bien voire mal accompagné par le monde médical de manière générale. C’est à dire que vous recevez généralement peu ou pas de soutien. Vous devenez donc une militante de votre propre projet. Et vous allez potentiellement servir d’exemple et de ressource pour d’autres femmes.
  2. Allaiter est féministe : Cela suppose se réapproprier son corps, l’investir, sortir de l’hypersexualisation et objectification. Il n’est plus un objet de désir, de convoitise, il n’est plus une marchandise, il n’est plus honteux, pas ressemblant aux stéréotypes de beauté. Il est rempli de sens, investi d’une mission, . Cela peut permettre de se sentir bien dans sa peau, et engendre la production d’hormones de bien être, qui vont aider la mère à ressentir du bonheur, de la joie, de manière physique. C’est une forme de décolonisation, d’indépendance. Aussi le fait de pouvoir mener à bien son projet est aussi moralement très satisfaisant, valorisant, et permet d’embrasser pleinement notre corps, de le faire exister.
  3. La propagande anti-allaitement. La raison pour laquelle si peu de femmes allaitent en France est politique : le manque de soutien, d’accès à de l’information n’est pas un hasard. C’est le résultat de lobbying : une pression exercée par des entreprises qui ont de très gros moyens sur les normes sociétales. Nestlé en particulier, mais d’autres entreprises aussi, ont utilisé d’énormes sommes d’argent et ressources, pour faire baisser le taux d’allaitement dans le monde entier, et en France. Pourquoi? Simplement si les mères allaitent, ils ne peuvent pas vendre leurs produits, c’est donc une opportunité financière qui leur échappe. Il est donc dans leur intérêt de transformer les bébés en consommateurs. Comment ont-ils fait? Ils ont donné de l’argent pour diffuser de la propagande (publicités), pour influencer comment les médecins sont formés et le discours qu’ils vont avoir. 4. Actuellement en france un médecin reçoit 1h de formation sur l’allaitement en 8 ans d’études), diffuser l’idée que les préparations commerciales pour nourrisson sont un équivalent au lait maternel, voire meilleures que le lait maternel (publicité, présence et distribution de produits de leur marque gratuitement à des professionnels, dans les maternités). Diffuser aussi l’idée qu’allaiter est pénible et difficile, et l’associer à de nombreuses notions négatives. Ils ont réussi à faire disparaître la culture de l’allaitement dans de nombreuses sociétés. Et plusieurs gouvernement de différents pays luttent pour récupérer cette culture pour le bien de leurs citoyens (Finlande, Inde…) avec ou sans succès.
  4. Allaiter est un choix santé. Cela signifie que les bébés allaités ont moins de risque de tomber malades, ils vont éviter de nombreuses infections, et être allaité permetau microbiote, cerveau et reste du corps de se développer à leur plein potentiel. Cela va donc à court terme et à long terme réaussi un impact sur la santé de la mère. Cela réduit donc le suivi méfical et les dépenses santé pour la société. A prendre en compte également, l’allaitement a de nombreux bienfaits pour la santé de la mère, récupération plus rapide post partum grâce à son influence sur les hormones, réduit le risque de dépression post partum, réduit le risque de cancer du sein.
  5. lois et mesures sociales : Pouvoir allaiter et dans de bonnes conditions dépend de mesures sociales : en fonction des ressources financières à disposition de la mère, elle pourra allaiter plus ou moins longtemps, en fonction aussi de la durée des congés maternité/parental, possibilité de ne mas retourner au travail, du remboursement de la location de tire-lait, de la pause pour tirer son lait au travail etc donc des lois qui dépendent des propositions et votes des politiciens.
  6. Emprunte écologique neutre. Dans une société où l’effondrement climatique est en marche, où les humains dépassent plus que ce que la planète peut produire, et polluent notamment avec les industries, allaiter est un geste écologique. Cela permet de limiter la fabrication d’une pollution supplémentaire. Pas de fabrication d’aliment, biberon ou autre contenant, pas de chauffe, pas de lavage (même si matériel présent en cas de tire-allaitement, l’impact est moindre. La fabrication de lait artificiel, à base de lait de vache, soja, haricots a une empreinte écologique très importante.
  7. Pauvreté et dépendance à un produit manufacturé : En cas de pauvreté, allaiter augmente l’espérance de vie des bébés, contrairement à une dépendance à un produit manufacturé. Il suffit que la mère puisse se nourrir pour que la production soit maintenue, et le bébé ne va pas manquer de lait si la famille n’a pas les moyens d’acheter un produit supplémentaire. Il n’y aura aussi pas de risques inutiles pris : eau non potable qui peut causer diarrhée et mort, infections soit bactéries présentes dans l’eau, ou les contenants, absence de la protection présente dans le lait maternel.
  8. Catastrophes naturelles, famines, guerres. En cas de pénuries, catastrophes naturelles, guerres, allaiter augmente la durée de l’espérance des bébés. Allaiter fait en effet gagner du temps avant que les effets de la famine/manque d’alimentation conséquent n’est pas immédiat mais met des semaines à impacter la lactation. Le corps de la mère va aller puiser dans ses réserves pour protéger le bébé et lui apporter une alimentation très riche.

Par conséquent le non-allaitement est un piège pour les mères, les familles qui se retrouvent dépendantes à un produit manufacturé qui présente des risques, peut venir à manquer. C’est donc, en quelque sorte, criminel, puisque cela met la vie des bébé en danger et fait baisser leur espérance de vie.

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