Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation, je suis une maman.
Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie le comité de correction de tout cœur.
Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://www.drghaheri.com/blog/2014/10/8/the-difference-between-a-lip-tie-and-a-normal-frenulum
Merci à lui !
La grand majorité de ceux qui lisent les posts sur ce site ont un intérêt à cause des problèmes liés à l’allaitement. J’ai souligné beaucoup de ces symptômes auparavant : douleurs, mauvais gain de poids, mauvais mécanismes de prise du sein, reflux etc. Alors que notre prise de conscience vis-à-vis des freins de langue et des freins de lèvre augmente, de plus en plus de mères vont partager leur histoire. On sous-estime souvent le pouvoir de partager un statut facebook, d’aimer une page facebook ou de twitter de l’information.
Quelquefois, des parents vont tomber sur de l’information sur les médias sociaux qui vont piquer leur intérêt, même s’ils ne vivent pas de problèmes particuliers avec l’allaitement. L’une des manières les plus communes est lorsqu’ils vont voir une photo d’un frein de lèvre. J’ai déjà écrit auparavant au sujet de comment les freins de lèvre peuvent affecter l’allaitement ici upper lip ties (ULT) can affect breastfeeding. Des photos de freins de lèvre serrés ou épais semblent apparaître de toute part. De manière assez courante, les parents vont voir ces photos et aller regarder sous la lèvre de leurs bébés. Certains sont surpris de trouver ce qu’ils pensent être un frein de lèvre. Certains viendront me voir pour avoir un traitement, d’autres m’enverront un email. Heureusement ce post clarifiera certaines incompréhensions afin d’éviter des inquiétudes.
Ceux d’entre nous qui diagnostiquent et traitent fréquemment des freins de lèvre supérieurs utilisent un système de classification qui décrit où le frenulum s’attache. Le type 1 de frein de langue est assez rare (cela indique très peu voire aucune attache). Au jour d’aujourd’hui, j’ai vu plus de 1500 bébés et je n’ai toujours pas vu de type 1. Un type 2 va s’insérer quelque part sur la gencive au-dessus du bord de celle-ci. Un type 3 s’insère à la bordure de la gencive, adjacent à une structure appelée la papille antérieure. Enfin, un type 4 s’enroule autour du palais dur.
Frein de type 2 (pas de restriction noté – bon retroussement)
Frein de type 3 (restriction centrale notée)
Frein de type 4 (restriction centrale notée, un os encoché est présent)
Ce système de classification décrit uniquement l’anatomie. Cela ne détermine pas la sévérité, comme les stades de cancer. Un type 4 n’est pas ‘pire’ qu’un type 3. Ce qui compte est le degré de restriction. Ce degré de restriction peut être déterminé par le toucher de la lèvre et essayer de le surélever, en imitant le retroussement de la lèvre nécessaire au sein. Aussi, une IBCLC (international board certified lactation consultant) peut évaluer la position de la lèvre au sein.
La première chose importante à comprendre est donc, que la classification utilisée pour décrire la manière dont le frenulum labial est attaché à la gencive peut décrire des freins labiaux normaux également. Souvent, je vais recevoir un email me demandant mon opinion sur un frein labial de type 3 chez un bébé dans une situation où il n’y a pas de problème d’allaitement. Dans ce cas, le bébé a un frenulum de type 3.
Cette vidéo montre comment un frenulum normal peut avoir une manière d’être attaché de type 3 mais ne cause pas de restriction – le bébé dort lors de l’examination.
Pour illustrer cette distinction, nous examinerons une étude faite en Suède par To illustrate the distinction, Flinck et al. Cette étude a examiné 1021 nourrissons qui ont été étudiés pendant 8 mois pour enregistrer des résultats normaux sur l’oralité. Gardez à l’esprit que ces bébés n’avaient pas de problèmes particuliers, ils étaient juste étudiés. Parmi ces 1021 bébés, seulement 68 (or 6.7%) avaient des insertions buccales de frenulum (cela signifierait une attache de type 1 ou 2) 782 (76.7%) avaient une attache de type 3 et 170 (16.7%) une attache de type 4.
En gardant cela à l’esprit, je continue d’affirmer que l’endroit où le frenulum est attaché à la gencive ne peut pas être un facteur décisif si oui ou non le frein est serré. Si c’était le cas, l’étude de Flinck justifierait le traitement de 93% des bébés, et on sait que ce nombre ne peut pas être correct.
Si des restrictions sont notées, et que la restriction vient du frein lui-même alors le traitement est justifié. Mais dans quels autres cas le traitement serait envisageable en dehors de problèmes d’allaitement ? Les deux cas les plus courants sont des caries dentaires ou les dents du bonheur (diastème).
L’étude la plus importante concernant le frein labial et des caries précoces a été réalisée par le Dr Larry Kotlow( The most important paper) ,. Dans cette étude, il associe la présence d’un frenulum labial proéminent maxillaire à des caries sur les deux dents placées de chaque côté du frenulum (les incisives centrales et latérales maxillaires). Les mécanismes probables de ces caries précoces est qu’un frenulum important peut permettre l’accumulation de débris qui ne peuvent pas être nettoyé automatiquement, laissant à la bactérie un réservoir pour se nourrir. Dans mon expérience, les frenula qui ont l’apparence de capuchons (comme un auvent sur un patio) sont ceux qui posent le plus de risques. Parce que la majorité des enfants ont des frenula de type 3 ou 4. Mais la majorité d’enfants n’ont pas de carie précoce. Je ne traite pas en prévention. Je pense que ce n’est pas de la bonne médecine. Mais une fois que les caries sont là, il faut traiter.
La question la plus courante que l’on me pose est au sujet du diastème central ou écart entre les deux dents de devant.
Certains parents sont inquiets au sujet des dents du bonheur – ils m’ont amené des bébés auparavant dans symptômes – pour leur faire une frénotomie. Couramment, l’écart entre les deux dents de devant arrive lorsque les deux dents de devant sortent. Encore une fois je n’aime pas faire de frénotomie à ce moment là. L’espace peut être temporaire. Plus des dents sortent, plus les incisives se placent en avant, et l’écart peut disparaître sans qu’on n’ait besoin d’intervenir. Je préfère attendre que toutes les dents soient sorties pour décider de faire une frénotomie. Evidemment, il y a des exceptions – un frenulum très épais ou un frein de langue serré qui tire sur la gencive suffisamment fort pour causer une entaille sur le bord de la mâchoire causera toujours un espacement, et le traitement de celui-ci est envisageable.
D’autres cas dans lesquels le traitement peut aider est quand l’enfant a mal à la suite de traumas répétitifs – qui peut arriver lors des repas ou du brossage de dents. Cependant il est important de comprendre qu’un frein de lèvre ainsi qu’un frenulum normal peuvent causer un espacement entre les dents. C’est souvent plutôt une question de tissu qui cause l’espacement, même s’il n’y a pas de tension. Enfin, il est important que les parents comprennent que couper un frenulum qui cause un espacement peut ne pas permettre de refermer cet espacement. L’espacement des dents est plus complexe que la simple présence ou absence d’un frenulum bas. Si les parents veulent couper un frein pour éviter un appareil dentaire, je leur explique qu’il n’y a pas de garantie de résultat à cause des facteurs variables d’un espacement anormal.
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Un frenulum normal peut être un mainteneur d’espace entre les dents et peut causer un trou entre celles-ci, comme des portes d’ascenseur qui se referment sur vous. La simple présence de tissu (comme l’homme avec la chemise rouge) peuvent maintenir les dents écartées. Un frein de lèvre, qui peut aussi avoir une masse anormale, peut ajouter de la tension pour maintenir les dents écartées. Un frein normal ou un frein serré et épais peuvent tous les deux causer les dents du bonheur.
Alors que certains diront qu’il est question de sémantique, je pense que c’est une distinction importante à faire. Quand les parents comprennent que ce que leur enfant a est considéré normal, cela rend le choix de ne pas le traiter beaucoup moins stressant.
Mon but est de m’assurer que l’on fait des frénotomies pour les freins qui en ont vraiment besoin et pour les bonnes raisons.