Protocole de soins post frénotomie de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/aftercare

Merci à lui !

Il y a deux concepts importants à comprendre au sujet des plaies dans la bouche.

  1. N’importe quelle plaie dans la bouche va se contracter vers le centre de la plaie lors de la cicatrisation (d’où l’intérêt de la garder dilatée)
  2. Si vous avez deux surfaces à vif proches l’une de l’autre dans la bouche, elles vont se ressouder.

Je pense que les étirements sont la clé pour obtenir un résultat optimal. Ces étirements ne sont pas censés utiliser de la force ou durer. Il vaut mieux être rapide et précis avec les mouvements. Je pense que se procurer une lampe frontale avec des led (comme pour le camping) permet d’obtenir de meilleurs résultats.

Vous pouvez utiliser du Tylenol, Ibuprofen (si 6 mois ou plus vieux), arnica, Rescue Remedy ou autres mesures pour aider avec la douleur. Avant nous recommandions l’utilisation de Hyland’s teething gel ou Orajel naturals. Depuis octobre 2016, la FDA a demandé que ces gels ne soient plus utilisés. En remplacement une huile de coco bio peut être utilisée dans la bouche pour les étirements.

(note : l’huile de coco, un antibactérien, accélère la cicatrisation, cela peut ne pas être l’effet voulu )

Le risque principal d’une frénotomie est que la bouche guérisse trop vite et que le frein de langue ou de lèvre se reforme, causant à nouveau des limitations de la mobilité et la persistance ou le retour des symptômes. Les exercices plus bas sont plus faciles à réaliser avec le bébé installé dans votre bassin (ou allongé sur un lit) avec ses pieds qui partent à l’opposé de vous.

Etirements

Une petite perte de sang est commune après l’intervention, surtout les premiers jours. Parce que le laser est utilisé, les saignements sont minimes. Lavez vos mains avant de faire les étirements (pas de gants nécessaires). Mettez un peu d’huile de coco sur le bout de votre doigt avant de faire les étirements.

Organisation: FAIRE UN ETIREMENT LE SOIR DE LA FRENOTOMIE. ENSUITE PASSER DIRECTEMENT AU LENDEMAIN MATIN (N’OUBLIEZ PAS QUE C’EST LA SEULE FOIS OU VOUS POUVEZ SAUTER UN ETIREMENT). Mes recommandations sont des faire les étirements 6 fois par jour pendant les 3 semaines post frénotomie, et ensuite passer la quatrième semaine à rapidement passer de 6 à 5 à 4 à 3 à 2 à 1 par jour et arrêter complètement à la fin de cette semaine-là. Je trouve plus facile pour les parents de faire 5 des étirements pendant les périodes d’éveil du bébé et d’en faire un au milieu de la nuit, en faisant attention de ne pas laisser passer plus de 6h entre les étirements. Les moments de changes sont des bonnes périodes pour faire les exercices

 

Courtoisie du Dr. Shervin Yazdi. La plaie est en forme de diamant. Ce diamant a trois dimensions, hauteur, largeur, épaisseur. C’est particulièrement important pour la plaie du frein de langue, qui est plus profonde que la plaie du frein de lèvre. Garder à l’esprit ces trois dimensions est la clé pour une cicatrisation réussie.

La lèvre supérieure est l’endroit le plus simple des deux à étirer. Si vous devez faire les deux, je recommande que vous commenciez par la lèvre. En général les bébés n’aiment ni l’un ni l’autre et peuvent pleurer, donc commencer par la lèvre permet d’accéder au-dessous de la langue plus facilement une fois que le bébé a commencé à pleurer. Pour la lèvre supérieure, placez simplement votre doigt sous la lèvre et remonter aussi haut que possible jusqu’à rencontrer de la résistance des surfaces opposées de la lèvre et de la gencive qu’ils ne puissent se recoller.

La langue devrait être l’endroit suivant à étirer. Insérez vos deux doigts dans la bouche (un dans la bouche qui va en direction de la joue pour élargir la bouche et laissez de la place à l’autre index). Ensuite utilisez les deux index pour plonger sous la langue et la soulever vers le palais. La langue a besoin de trois mouvements d’étirement différents.

  1. Une fois que vous êtes sous la langue, essayer de soulever la langue aussi haut qu’elle peut aller en direction du palais de bébé). Tenez la à ce niveau 1 ou 2 secondes et relâchez. L’objectif est de déplier complètement le diamant de telle sorte qu’il soit quasiment à plat (rappelez-vous que le pli au milieu du diamant est le premier endroit où il va se reformer). La clé pour réussir à réaliser cet étirement est de placer les index suffisamment profondément avant de soulever la langue. Comme un chariot à palettes soulève une palette. Si le chariot ne soulève que l’avant de la palette, l’arrière de celle-ci va pencher en arrière, alors que si le chariot prend la totalité de la palette, il pourra la soulever en intégralité.
  2. Avec un doigt soulevant la langue posez votre autre index sur le milieu de diamant et tournez votre index sur les côtés et utiliser un mouvement de l’avant vers l’arrière pour essayer de garder le diamant le plus profond possible. Utilisez un mouvement pour balayer le diamant en l’étirant. Assurez-vous de commencer l’étirement depuis l’intérieur du diamant.
  3. Massez les deux côtés du diamant (à l’extérieur de celui-ci) pour assouplir la musculature du palais buccal. Vous pouvez utiliser davantage de pression lorsque vous faites ces massages car vous n’êtes plus sur la plaie.

Vidéo des exercices https://vimeo.com/98709935

Technique inadaptée pour étirer la langue

C’est un exemple d’étirement inadapté. Vous voyez comment les doigts sont loin du diamant ? avec la manière dont ces doigts soulèvent la langue, trop de force est dirigée vers les côtés de la langue, et la portion du milieu est toujours épinglée en bas. Cela conduira à une reformation du frein.

Concentrez-vous afin de maintenir vos index ensemble comme s’ils étaient collés – cela vous force à rester au milieu, juste au-dessus du diamant. Alors que vous poussez à l’intérieur du diamant et levez la langue, la partie haute du diamant devrait idéalement s’éloigner de la partie basse du diamant. C’est l’attention utilisée à séparer les plis à l’intérieur du diamant qui permettent aux exercices de fonctionner post frénotomie.

 

Exercices de succion

Il est important de se rappeler que vous avez besoin de montrer à votre enfant que tout ce qu’on l’on fait à la bouche n’est pas associé à de la douleur. De plus les nourrissons peuvent avoir des succions peu efficaces qu’on peut retravailler avec des exercices. Les exercices suivants sont simples et peuvent être faits pour améliorer la succion. Je les commencerai le troisième jour suivant l’intervention, et passerai 30-45 secondes sur chaque exercice avant les étirements (pas besoin de faire ces exercices lors des étirements la nuit)

  1. Massez gentiment la mâchoire d’un côté à l’autre pour que la langue de votre bébé vous suive. Cela aidera à renforcer les mouvements latéraux de la langue.
  2. Laissez votre bébé téter votre doigt et faites un bras de fer, en essayant doucement de retirer votre doigt de la bouche pendant qu’il essaie de l’y maintenir. Cela renforce la langue elle-même.
  3. Laissez votre enfant téter votre doigt et appuyez sur le palais, puis revenez à la langue, tapotez la et appuyez sur le milieu de celle-ci. Ou bien, une fois que le bébé commence à sucer votre doigt, appuyez juste  avec l’arrière de votre ongle. Cela met fin au mouvement de succion pendant que le bébé vous repousse.
  4. Avec un index à l’intérieur de la joue du bébé, utilisez votre pouce pour masser les joues des deux côtés pour atténuer les tensions.

Quelques jours après l’intervention, les plaies auront une teinte jaune ou blanche qui ressemblera à du pus.

5 jours après l’intervention (la couleur jaune fluo peut arriver avec les bébés qui ont une jaunisse et est normale)

 

1 semaine après l’intervention

 

 

10 jours après l’intervention

 

2 semaines après l’intervention. Notez comment le diamant est en train de rétrécir sur les côtés. C’est la progression voulue.

 

 

5 jours après l’intervention

 

1 semaine après l’intervention

 

11 jours après l’intervention

Il est essentiel de faire un suivi avec une consultante en lactation après la procédure pour garantir des résultats optimaux.

Appelez nous dans les cas suivants :

  • Saignements abondants
  • Refus de téter ou prendre un biberon
  • Fièvre de plus de 38.5 degrés celsius

 

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L’importance des soins de la plaie suite à la frénotomie et cicatrisation de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2015/6/21/the-importance-of-active-wound-management-following-frenotomy

Merci à lui !

 

 

L’un des plus communs sujets de discussion concernant les frénotomies est la réformation du frein, lorsque certaines dyades voient une période d’amélioration des symptômes gênants et qu’il y a soudain un retour en arrière par rapport aux progrès et qu’ils se retrouvent au point de départ avec leurs problèmes d’allaitement. Ce post expliquera les principes d’une frénotomie ‘complète’, la biologie de la cicatrisation de la plaie, et la nécessité de soins réguliers de la plaie pour éviter la cicatrisation.

 

Plaies de frénotomie

Une frénotomie complète aura comme résultat une libération complète des tensions causées par l’attache inadéquate serrée et fibreuse. La meilleure manière de savoir si la frénotomie a été complète est de regarder la forme de la plaie. Pour les frénotomies linguales, il doit y avoir la forme d’un diamant pour que la frénotomie soit complète. S’il n’y a pas de forme de diamant, alors la frénotomie n’a pas été complète. Pour la lèvre supérieure, une souplesse maximale de la lèvre centrale devrait être observée et le frein doit être complètement soulevé de la mâchoire.

Si seulement une petite incision est faite dans le frein de langue ou de lèvre, il y a peu de chances qu’il y ait des améliorations car la plaie est petite. Dans les mêmes lignes, si la procédure initiale était incomplète et que cela cicatrise vite, il n’y a pas de reformation – ce n’était simplement pas assez ouvert. Au contraire, une plaie complètement ouverte va se reformer de manière systématique si les soins ne sont pas réalisés de manière régulière. Cette reformation est différente de la cicatrisation que l’on voit normalement. Ce que l’on vise est un bandeau qui soit plus flexible que ce qu’il était avant la procédure.

Ce sketch représente une frénotomie du frein de langue et de soins appropriés, lorsqu’on se sert de son doigt pour délicatement séparé la lèvre de la mâchoire et des soins inexistants ou rares, ou on a laissé trop la lèvre adhérer à nouveau à la mâchoire. Rappelez-vous que si la frénotomie n’était pas complète, de toute manière vous n’auriez jamais pu obtenir suffisamment de mobilité dès le début donc cela peut ressembler à une reformation du frein de lèvre.

La plaie du frein de langue est plus complexe. D’abord, juste entailler un frein antérieur ne permet pas d’améliorer de manière conséquente la fonctionnalité de la langue dans le cadre de l’allaitement. Il y a toujours une partie postérieure, sous muqueuse au frein qui doit être coupée. Si la frénotomie n’est pas faite en entier et que seulement la partie avant du frein est coupée, il n’y a pas de plaie apparente. Pour avoir une frénotomie complète il faut une plaie en forme de diamant. Après une intervention non complète, les étirements sont inutiles parce que la taille de la plaie est minimale donc elle va cicatriser avec peu de tissu cicatriciel. Le problème selon ce scénario est que la tension à l’arrière de langue est toujours présente et que la fonctionnalité de la langue ne s’améliore pas. Ce que nous voulons est une intervention qui libère complètement la tension et un frein qui ne se reforme pas. Cela peut être réalisé uniquement avec des étirements réguliers de la plaie. Voici mon protocole.

Principes de la cicatrisation

Alors que certains des principes de cicatrisation à l’intérieur de la bouche s’applique aussi aux plaies sur la peau, il y a certaines caractéristiques qui sont spécifiques aux plaies dans la bouche. La meilleure description de ces caractéristiques se trouvent dans le livre  “Oral Wound Healing” de Hannu Larjava (2012). Quand une plaie est créée, elle va subir des changements spécifiques et prévisibles dans le but de se refermer. Dans les 24h, les bords de la plaie commencent à migrer vers le centre de la plaie de telle manière que les bords vont éventuellement se ressouder avec de la membrane muqueuse. Cette migration est facilitée par un échafaudage qui se forme au-dessus de la plaie (qui est la couleur blanche/jaune que l’on voit lorsqu’une plaie dans la bouche est en train de cicatriser). En même temps, du tissu de granulation commence à remplir la plaie. Le tissu de granulation sert à reformer le tissu connectant qui permet à la nouvelle plaie d’avoir de la force. Il le fait en faisant migrer des nouveaux vaisseaux sanguins dans la zone et en créant une matrice de fibres qui sont les précurseurs de la formation d’une cicatrice. Cela prend des mois avant qu’une plaie mature se forme. Pendant ce temps, la contraction de la plaie se met en place et le tissu cicatriciel s’organise.

Comment cela s’applique-t-il aux freins de lèvre et de langue ? Quand un professionnel crée une plaie dans la bouche pour libérer le frein, la bouche va essayer de refermer cette plaie. Dans le contexte de frein de langue et de lèvre, on souhaite que les plaies cicatrisent sans structure ouverte plutôt que se reforme. Les freins de lèvre cicatrisent très vite et sont rarement sujets à ce qu’il se passe sous la langue. Il est important cependant de comprendre qu’il y aura une nouvelle attache connectant la lèvre à la mâchoire – cela fait partie de la cicatrisation normale. Pour la langue, durant les premiers 5-7 jours suivant la frénotomie  il y a une plaie souple avec une bonne mobilité, et plus le temps passe, plus le diamant sous la langue va se contracter et devenir ferme. Cela se voit essentiellement 10-20 jours après la procédure. Le tissu cicatriciel se développant à l’intérieur du diamant va s’assouplir à nouveau après 21 jours et cela va prendre plusieurs mois à s’assouplir complètement et à atteindre sa pleine maturité.

Cicatrisation horizontale VS cicatrisation verticale

Rappelez-vous qu’une fois qu’une plaie est créée dans la bouche, le corps va essayer de refermer la plaie et de se contracter vers son centre. Le résultat final est que la lèvre va essayer de se recoller au bas de la mâchoire et que la langue va essayer de se recoller au plancher buccal. L’astuce pour obtenir des résultats probants est d’essayer de guider le tissu, avec des étirements appropriés, à cicatriser de manière à ce que cela maximise les mouvements verticaux. Ces mouvements verticaux sont importants pour le retroussement vers le haut de la langue, et de manière encore plus importante pour le mouvement vers le haut de la langue vers le palais pour former le sceau nécessaire à la génération de vide.

Outils et techniques

A ma connaissance il n’y a pas d’étude publiée qui démontre des résultats de cicatrisation meilleurs avec une technique chirurgicale ou un instrument particulier. Certaines études du laser montrent des bénéfices potentiels quand faites en labo ou sur des animaux mais  jusqu’à présent, il n’y a pas d’étude sur les humains qui montre de différence. Ce qui est important de reconnaître est que l’outil utilisé pour l’intervention importe peu. Ce qui importe est la profondeur de la frénotomie – une frénotomie adéquate résultant en une plaie en forme de diamant, qui a besoin d’étirements quel que soit l’outil utilisé pour faire la plaie.

Pourquoi certaines plaies ne se comportent pas comme on l’attend et font des cicatrices non flexibles ? Voici des raisons potentielles.

  1. La frénotomie était inadéquate dès le début donc des tissus cicatriciels se sont formés au-dessus d’un tissu déjà immobile
  2. Pas de régularité dans la pratique des étirements.
  3. Mauvaise technique chirurgicale – couper trop profond (dommages musculaires) causant une réaction inflammatoire plus forte
  4. L’utilisation de trop de force sur la plaie, soit par le professionnel mal formé qui transforme une procédure de 45 secondes en une exposition plus longue au laser, ou les paramètres du laser ne sont pas adéquats.
  5. des tendances à cicatriser vite du patient.

 

Alors que le succès de la procédure ne vient pas de l’outil utilisé, mon expérience me dit que l’usage de l’électrocautérisation cause plus de dommages (comparé aux ciseaux ou lasers) causant davantage de cicatrisation. Il y a toujours des exceptions à cette règle, donc il est important de choisir son professionnel avec soin.

L’approche la plus optimale de rééducation post frénotomie comprend

  1. e IBCLC, qui va aider à obtenir une meilleure technique de prise du sein et de positionnement ainsi qu’une meilleure succion.
  2. e thérapeute qui va aider à soulager les tensions musculaires qui peuvent gêner à la fois la prise et la cicatrisation.
  3. Le (ou la) professionnel.le qui devrait créer une plaie adaptée et gérer la cicatrisation de telle manière à augmenter au maximum la mobilité de la lèvre et/ou de la langue.

 

Cette approche multidisciplinaire est la clé pour la rééducation suite à une relation d’allaitement problématique.

 

 

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Une équipe est nécessaire pour améliorer les conditions de l’allaitement après une frénotomie de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/3/13/it-takes-a-team-to-improve-breastfeeding-after-a-tongue-tie-procedure

Merci à lui !
Bien trop souvent, les patients viennent me voir après que le frein de langue ou de lèvre a été diagnostiqué en pensant qu’une intervention va immédiatement changer la manière dont leur bébé tète. Rarement, surtout avec le nourrisson (moins de deux semaines), c’est possible. La majorité du temps cependant, ce n’est pas le cas.

 

Parce que les bébés s’entraînent à téter in utero, un bébé avec des restrictions à l’intérieur de la bouche peut avoir une prise anormale dès la première prise du sein. Si on s’occupe correctement de ses restrictions, la seule chose que cela fait est de permettre au bébé d’avoir le potentiel anatomique pour une prise normale du sein.

Si ce bébé a des habitudes qui interfèrent avec l’allaitement normal, il se peut qu’il y ait peu d’amélioration.

Un exemple que je cite souvent est inspiré du Dr Brian Palmer: si je vous demande de vous entraîner pour un marathon mais que pendant ces 3 mois, vos chaussures sont attachées ensemble, vous allez développer une manière spécifique de courir. Vous serez peut-être éventuellement capable de finir le marathon en courant de cette manière. Mais si vous détachez les chaussures le matin du départ et qu’on vous demande de courir d’une manière normale, votre entraînement de 3 mois ne vous aura pas servi à grand chose. Vous aurez développé un ensemble de forces musculaires et techniques différentes.

 

Les bébés qui ont des freins tètent en forçant jusqu’au moment où leurs freins sont coupés. Et souvent il y a un manque de coordination musculaire conséquente et des habitudes qui ne leur permettent pas de téter efficacement. Je ne pense pas qu’il soit raisonnable de s’attendre à ce que le bébé tète normalement juste après la procédure. Malheureusement malgré mon conseil de voir une consultante en lactation avec le diplôme ibclc, certaines mères pensent que c’est superflu.

Mon expérience m’a montré qu’il y a un pourcentage plus élevé de bébés qui échouent à améliorer leur succion après une frénotomie quand une ibclc n’est pas impliquée dans la rééducation. Pourquoi est-ce important de voir une IBCLC après la frénotomie?

  • En tant que mère allaitante il est possible que vous n’ayez aucune idée de comment allaiter. Cela ne se veut pas condescendant. Si c’est votre premier enfant, et que votre bébé a des freins causant plusieurs problèmes, il se peut que vous ayez adopté des mécanismes compensatoires pour gérer ces symptômes. De même si vous avez eu plusieurs enfants mais que tous ont le même problème, il y a une chance que vous n’ayiez aucune idée de ce que c’est qu’allaiter normalement et une ibclc peut utiliser son expérience pour vous aider à améliorer la position de bébé au sein et améliorer les résultats.
  • On peut vous avoir donné des bouts de seins au début de l’allaitement pour vous aider à allaiter. Cela peut causer une confusion sein-tétine et réussir à sevrer bébé des bouts de seins (dont la majorité des mamans ne veulent pas se servir) peut être difficile. Souvent, vous aurez besoin d’une ibclc pour vous aider à le faire.
  • S’il y a un important dysfonctionnement au niveau de la succion, le bébé peut avoir besoin d’une rééducation pour téter afin de muscler les muscles qui sont censés fonctionner lors des tétées.
  • Beaucoup de mères utilisent des tires-laits qui peuvent empirer les problèmes avec leurs seins. Une ibclc peut aider à trouver les bonnes téterelles, tire lait et technique pour tirer adaptée à la mère.
  • La plupart des professionnels de santé ne sont pas des ibclc. En tant qu’orl, je connais quelques bases de l’allaitement mais mon expertise n’égale en rien celle de l’expertise d’un professionnel de l’allaitement et il ne serait pas judicieux de se fier uniquement à mon jugement.
  • Cette liste n’est bien évidemment pas complète. Elle a pour objectif de montrer que seule, la procédure peut ne pas suffire à améliorer les problèmes d’allaitement. Je perçois les ibclc comme l’élément majeur du traitement.

 

Qui d’autre peut avoir un rôle à jouer dans la résolution de problèmes spécifiques à l’allaitement?

  • Des chiropracteurs/ thérapeutes du crâne – des tensions importantes peuvent être soulagées grâce à une approche physique. Mon expérience m’a appris qu’il y a une proportion plus importante de bébés avec des freins qui ont aussi des torticolis qui gênent l’allaitement.
  • ORL- si votre professionnel n’est pas un orl, voir un orl pour évaluer d’autres problèmes de la bouche ou de la gorge peut aider. Comme une fente palatine et laryngomalacie qui peuvent aller de paire avec un frein de langue.
  • Des thérapeutes du langage et de la parole – bien qu’ils soient moins souvent consultés que d’autres praticiens, dans une situation où on suspecte un reflux important, de l’aspiration, des difficultés avec les solides, leur expertise permet de définir s’il y a des soucis de déglutition.

 

Comment choisir sa consultante? Les collègues Renee Beebe et Lyla Wolfenstein ont écrit cet article pour vous aider. Alors que certains pensent que s’occuper d’un frein est juste une question de technique adaptée et de cicatrisation, je pense qu’il est vital que vous ayez trouvé votre équipe avant de réaliser la frénotomie, plutôt que de devoir chercher après quelqu’un pour vous aider.

 

 

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Les frénotomies ne nécessitent pas d’anesthésie générale de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/3/8/tongue-tie-procedures-dont-need-general-anesthesia

Merci à lui !

 

L’un des obstacles les plus importants en traitant les freins de langue et les freins de lèvre est le niveau de confort du professionnel, en particulier s’ils ne font pas beaucoup de frénotomies. Un obstacle supplémentaire est que les professionnels qui sont chargés de s’occuper des bébés (orl, pédiatre, stomatologues, médecins généralistes, sage femmes et infirmières) ont tous des formations différentes. Cela complique la possibilité d’avoir une approche commune à tous pour traiter les freins. Par conséquent, beaucoup de  mères du monde entier m’ont raconté des scénarios frustrants tels que les suivants:

  • Le bébé et/ou la mère ont des symptômes au cours des tétées liées à des restrictions de freins de langue ou frein de lèvre.
  • Leur docteur ou consultante en lactation identifient correctement un frein de langue et/ou de lèvre et les réfèrent à un orl ou stomatologues.
  • Le chirurgien n’est pas à l’aise pour faire la frénotomie dans son cabinet et demande à ce que cela soit fait sous anesthésie générale.
  • L’anesthésiste n’est pas à l’aise de faire une intervention “élective” sur un bébé avant qu’il ait 3 (voire même 6) mois.
  • Pendant que le bébé attend, la mère et le bébé ne peuvent pas maintenir l’allaitement et la relation est perdue.

 

Avant d’expliquer comment réaliser une frénotomie dans un cabinet, je souhaite rappeler les différentes raisons pour lesquelles il est préférable d’éviter une anesthésie générale. La première raison pour laquelle il faut éviter une anesthésie générale sont les conséquences possibles sur l’enfant. Il y a de nombreuses études faites sur les animaux qui nous montrent que l’inhalation d’anesthésiants ajoutée à l’injection d’anesthésiants tels que de la kétamine et du propofol sont neurotoxiques. Ils causent la mort de cellules nerveuses chez des animaux en développement. Il y a plusieurs analyses sur les humains à postériori qui ont démontré des problèmes potentiels. L’une des études les plus célèbres est celle de la Mayo Clinic en 2012 montrant : “les enfants régulièrement exposés à des procédures nécessitant des anesthésies générales avant deux ans avaient plus de chance de développer des TDAH plus tard.” Malgré que des études prospectives soient toujours en cours, je pense qu’il y a assez de preuves pour nous montrer que l’anesthésie générale peut avoir des effets sur les enfants, et s’il y a une alternative, c’est le choix à faire. Il y a aussi des risques immédiats à l’anesthésie générale – des réactions aux anesthésiants qui peuvent conduire à d’autres problèmes de santé. Il n’y a rien de plus sûr que de l’éviter complètement si possible.

Ensuite, le bébé est séparé de la mère et téter après une anesthésie n’est pas une chose facile. Le bébé doit se réveiller en salle de réveil, souvent branché à des moniteurs, et que la mère entre dans cette pièce pour l’allaiter n’est pas toujours évident. Les effets de l’anesthésie, même pour des courtes durées peuvent durer durant la journée et interrompre la routine d’allaitement.

Ensuite, c’est un coût. Parce que ces bébés sont jeunes, la procédure est presque toujours faite dans un hôpital plutôt que dans une clinique. Il y a deux coûts à une anesthésie générale : le coût de l’anesthésiste et le coût de l’hôpital. Le prix du séjour est de loin le plus élevé. Et pour les familles qui doivent déjà payer pour la naissance de leur enfant, cela peut être compliqué financièrement.

De loin la raison la plus répétée utilisée par ceux qui ne veulent pas réaliser de frénotomies dans leur cabinet est la peur de saignements abondants. Cette complication potentielle peut être atténuée par une formation adéquate. Entre avril 2012 et avril 2013 (avant mon utilisation du laser) j’ai réalisé 203 frénotomies aux ciseaux dans mon cabinet à des enfants de moins de 12 mois. Personne n’a eu besoin de cautérisation ou points de sutures. Quel est mon protocole de base pour réaliser une frénotomie aux ciseaux ?

J’ai tout l’équipement près en avance : ciseaux de frenotomie, une sonde cannelée, des gazes, une crème topique anesthésiante avec des Q-tips (j’utilise EMLA maintenant que la benzocaïne est contre indiquée chez les enfants en dessous de 2 ans), un anesthésiant injectable (1% de lidocaïne avec  1:100000 epinephrine utilisant une aiguille de 30g et de la gaze flottant dans de l’eau glacée.

 

Il y a plusieurs tailles pour ces instruments – je préfère le 6 mm plutôt que le 4mm. A gauche, une sonde cannelée pour isoler le frein de langue. A droite des ciseaux de fretonomie

 

 

  • Le bébé est emmailloté sur une table plate avec un assistant tenant la tête (ou un parent ou un autre assistant peut tenir les bras.) Le frein de lèvre s’il est traité sera tamponné avec du EMLA. 30 secondes plus tard, j’injecte un anesthésiant dans le frein de lèvre (en particulier le long de la mâchoire). Ensuite j’attends 10 minutes pour que l’épinéphrine provoque une vasoconstriction. Cette même technique peut être utilisée pour le composant postérieur du frein de langue, bien que je ne pense pas que cela soit nécessaire. J’utilise en général EMLA directement sur la langue juste avant la procédure.
  • 10 minutes plus tard, soit je fais une incision dans la mâchoire ou bien j’enlève complètement le frein de lèvre avec plusieurs petites coupures. Je pense que l’excision du frein de lèvre (une frénectomie) a comme conséquence moins de freins qui se reforment. La clé est de tirer sur la gaze pour éviter qu’elle glisse. Une tension appropriée sur la blessure rend les saignements minimes.
  • Une fois que le frein de langue est tamponné avec du EMLA, une sonde cannelée est utilisée pour isoler le frein de langue et il est coupé en allant jusqu’à la partie postérieure. Le passage du doigt devrait permettre de vérifier qu’il ne reste plus d’attache. Le résultat est une plaie en forme de diamant. S’il n’y a pas de diamant, il y a encore du frein à couper.
  • On continue à appuyer sur la plaie avec une gaze froide jusqu’à ce que la mère soit prête à allaiter, et ensuite le bébé est mis directement au sein (ou au biberon). Quelques secondes plus tard, ou minutes, le saignement s’arrête.

Cette technique a pour résultat la libération effective de bandes attachées et peut améliorer de manière significative les conditions de l’allaitement sans anesthésie générale.

 

Malgré ces explications, si la seule option qui est présentée à la mère est un professionnel qui a recours à l’anesthésie générale, je le recommande aussi. Mon avis est que les bénéfices de l’allaitement prolongé pèsent bien plus lourd dans la balance que les risques de l’anesthésie générale.

 

Cependant si vous avez un professionnel prêt à faire une frénotomie sans anesthésie générale pour la première fois, n’hésitez pas à leur dire de m’envoyer un courriel pour que je puisse les aider à réaliser cette opération simplissime.

 

 

 

 

 

 

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‘Comment choisir son professionnel : est-ce que la technique laser vs ciseaux fait une différence’ de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/4/3/laser-vs-scissors-how-to-choose-your-provider

Merci à lui !

 

 

Les familles me demandent souvent si elles devraient aller chez un professionnel en particulier parce qu’ils utilisent le laser. Je réponds souvent que l’outil dont se sert le professionnel est bien moins important que sa compétence et compréhension de comment un frein de langue affecte l’allaitement. N’importe qui peut acheter un laser, mais cela ne doit pas être le critère déterminant de quel docteur ou dentiste doit être choisi.

 

Ce post servira à répondre à deux questions majeures. Je vous donnerai les questions que vous devriez poser avant une intervention potentielle et les avantages et désavantages à utiliser des ciseaux ou un laser.

 

Comment une famille peut-elle savoir si le professionnel libérera complètement le frein de langue ? Ce n’est pas une question à laquelle il est possible de répondre facilement, mais il y a certaines questions que vous devriez poser si vous n’êtes pas sûr de leur expertise.

  • Combien de frénotomies réalisez-vous par mois ? il n’y a pas de nombre magique. C’est plus une manière de s’assurer si le praticien comprend qu’un frein de langue affecte l’allaitement ou non. Si la réponse est 2 ou 3, ou 10 ou 20 cela peut donner une indication.
  • Est-ce que vous couper les freins postérieurs aussi ? Si le professionnel vous adresse un regard vide, alors je pense quasiment garantir que son intervention sera incomplète. En reprenant le concept selon lesquels tous les freins de langue ont une partie sous muqueuses postérieure, si le professionnel n’est pas informé de l’anatomie de la langue, le résultat sera moins qu’optimal. Vous saurez aussi qu’il y a un problème si  votre bébé a un frein de langue postérieur (confirmé par votre IBCL ou vos recherches) et que le professionnel vous dit qu’il n’y a pas de frein.
  • Avez-vous besoin d’anesthésie générale? Cela ne vous empêche pas forcément de faire traiter par le professionnel car cela peut être la seule solution. Si vous avez à choisir entre éviter l’anesthésie générale ou améliorer votre relation d’allaitement, il vaut mieux choisir la deuxième option, parce que la seule autre alternative est de voyager pour voir un autre professionnel. Malheureusement beaucoup de professionnels ne savent pas que l’intervention peut être réalisée en toute sécurité dans un cabinet.
  • Quelle sera la routine d’étirements post intervention? Encore une fois si on vous adresse un regard vide, c’est un indice que la personne n’est pas familière avec le concept de reformation du frein. Ou bien si le praticien dit quelque chose du style « la langue du bébé bouge tellement que cela ne peut pas se reformer », je vous recommanderai d’aller voir ailleurs car ce genre de conseil est souvent accompagné d’une frénotomie incomplète.

De plus, si vous voyez un professionnel et entendez des mythes sur les freins de langue et l’allaitement, je vous recommanderai d’aller voir ailleurs. Cela peut sembler excessif, mais si quelqu’un ne vous met pas en confiance avec la manière de procéder, autant se déplacer pour voir quelqu’un qui s’y connaît mieux.

Est-ce que cela compte que le professionnel se serve d’un laser ou de ciseaux pour l’intervention ? C’est l’une des questions les plus fréquentes que je reçois. Mon opinion est que pour l’allaitement, je ne pense pas qu’il y ait de différences entre les deux. Il n’y a jamais eu d’étude comparant les deux techniques. Alors que j’utilise le laser pour mes interventions maintenant, j’ai fait plus de 200 interventions avec des ciseaux quand j’ai commencé à m’occuper de bébés, et les taux de révisions et d’améliorations ne sont pas différents aujourd’hui d’auparavant. Il y a quelques différences inhérentes aux deux techniques.

  • L’intervention aux ciseaux est plus rapide qu’au laser
  • Je laisse les parents rester dans la pièce avec les ciseaux, mais avec le laser, je ne les laisse pas entrer (il y a des règles de sécurité)
  • L’intervention aux ciseaux a souvent besoin de l’injection d’un anesthésiant pour limiter la douleur et les saignements alors qu’au laser, la douleur arrive après mais il n’y a pas de souci pendant la procédure.

Cela étant dit, les praticiens qui utilisent le laser le font parce qu’ils ont un intérêt tout particulier pour soigner pour l’allaitement. Cela signifie qu’ils font plus d’interventions que les autres. Parce que les lasers sont en effet coûteux, le praticien qui réalise une ou deux interventions par mois ne va pas faire un tel investissement. Mais le bon côté est qu’ils auront déjà un laser à disposition pour d’autres interventions. On voit notamment dans la dentisterie que les lasers sont utilisés pour beaucoup d’autres problèmes. Dans ce cas, aller chez un dentiste qui n’a jamais fait de frénotomie sur un nouveau-né parce qu’il a un laser n’est pas forcément la meilleure option. Vous devez être l’avocat de votre enfant et chercher une autre solution si vous n’êtes pas à l’aise.

Les lasers offrent une précision qui ne peut pas être égalée avec une révision aux ciseaux. Ils sont plus efficaces pour enlever le frein de lèvre supérieur entièrement pour permettre un changement avec un espacement anormal des dents et des dents abîmées. Dans ces cas, simplement soulager des tensions (ce qui peut être fait aux ciseaux) n’est pas suffisant pour régler les problèmes dentaires, donc je pense que le laser est une meilleure option. L’absence de saignements durant la majorité des interventions au laser améliore aussi la visualisation et permet d’enlever complètement le tissu qui gêne.

Il n’y a pas d’études avec comité scientifique sur la frénotomie faite au laser. Les meilleures études (en particulier celle du Dr O’Callahan) ont été faites avec des interventions aux ciseaux et dans ces études, l’allaitement s’est amélioré de manière considérable. Alors qu’il peut être difficile de faire une étude comparative, je crois que les années à venir nous apporteront des données sur l’utilisation du laser, et qu’il sera intéressant de voir si les résultats sont aussi satisfaisants. Je pense qu’ils le seront.

 

 

Posted in Allaitement et freins | Comments Off on ‘Comment choisir son professionnel : est-ce que la technique laser vs ciseaux fait une différence’ de Bobby Ghaheri

Il y a des preuves que la frénotomie améliore les conditions de d’allaitement de Bobby Ghaheri

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/5/11/the-evidence-supports-treating-tongue-tie-for-breastfeeding-problems

Merci à lui !

 

Ce post a pour objectif de répondre à l’argument fréquent qu’il n’y a pas de preuve que traiter les freins de langue aide pour les problèmes d’allaitement. Il s’adresse aux docteurs, consultantes en lactation, les thérapeutes du langage, les membres de la famille de la dyade mère/bébé qui, pour quelque raison que ce soit, pensent que la frénotomie est injustifiée. Souvent, les réponses catégoriques et négatives que les mères obtiennent sont tellement fortes qu’elles ont peur de faire réaliser l’intervention. C’est particulièrement vrai quand la négativité vient d’un docteur ou d’une consultante en lactation, que la mère considère comme étant des ‘experts’ dans le domaine et dont elle prend en considération l’opinion.

Contrairement à d’autres maladies qui sont perçues comme ayant un impact sociétal important, les études portant sur les freins de langue et l’allaitement n’ont pas de nombreux cas de bébés. Vous ne trouverez pas d’études multicentriques, à double insus faites au hasard qui permettrait de contrôler l’efficacité de l’intervention. Mais cela n’amoindrit pas les corpus existants, et nous examinerons les meilleures études pour démontrer la sûreté, l’efficacité et l’importance de la frénotomie quand l’allaitement ne se passe pas dans de bonnes conditions. Gardant en tête que la majorité des études traitent probablement uniquement de la frénotomie d’un frein antérieur (ignorant le frein postérieur qui se trouve toujours derrière un frein antérieur) il est impressionnant de voir comme ces mamans et ces bébés en tirent des bénéfices. De plus il n’y a aucune étude qui dit que la frénotomie n’aide pas quand l’allaitement ne se passe pas bien – elles montrent toujours une amélioration, peu importe l’objectif final.

Steehler and colleagues (2012) ont rassemblé des données de 367 bébés vus pendant une période de 5 ans qui ont eu des problèmes d’allaitement liés aux freins de langue. 302 ont eu une frénotomie mais seulement 91 ont accepté de participer. 80% de ceux qui ont participé ont dit que l’intervention avait aidé leur bébé à téter. Cette étude est limitée par sa nature retrospective et la moyenne d’âge très faible (18 jours), qui rend l’extrapolation des résultats à des enfants plus vieux difficile. Cela étant dit, l’étude démontre un niveau de satisfaction et de sécurité élevé. Cette étude s’intéresse aux freins de langue postérieurs, en étant donc l’une des rares à montrer que même avec un frein de ce type le bébé peut être traité en cabinet.

Berry, Griffiths, and Westcott ont étudié 57 bébés qui leur ont été référés à cause d’un frein de langue et des difficultés d’allaitement. Les groupes ont été divisés en un groupe de frénotomie et un groupe de non frénotomie pour créer une étude à double insu aléatoire. Les bébés étaient pris, frein de langue coupé (ou non) et rendus à la mère. Des évaluations pré et post traitement étaient réalisées et ceux du groupe non traité furent traités après que les données soient rassemblées. 78% du groupe traité nota une amélioration : de manière intéressante 47% du groupe non traité nota une amélioration aussi, montrant l’importance de la subjectivité. 1 jour après l’intervention, l’amélioration cumulative était de 90%. A 3 mois, 92% notèrent des améliorations continues. Le contrôle à double insu de cette étude est admirable, mais il n’est tel que lors du jour de l’intervention. En réalité, la grande majorité des bébés ne s’améliore pas immédiatement, en particulier avec un frein de langue postérieur. Cette étude ne s’intéresse pas au frein de langue postérieur, ni ne contrôle l’éventuelle subjectivité au-delà du premier jour après l’intervention.

 En  2011, Buryk and colleagues ont publié dans Pediatrics une étude aléatoire sur le même sujet. Ils ont étudié 58 bébés choisis au hasard avec une frénotomie réelle et sans frénotomie. Les bébés qui n’avaient pas été traité le furent dans les deux semaines qui suivirent. Même si on proposa au groupe non traité le même jour, cette étude fit attendre les bébés bien plus que ce que j’estime raisonnable. Au-delà de mes considérations éthiques, cependant, l’étude montre une amélioration dans le groupe de frénotomie en utilisant des mesures objectives pour évaluer la prise du sein et la présence de douleur au sein.

Hogan and colleagues (2005) se sont intéressés à l’association entre des freins de langue et des problèmes d’allaitement d’une manière différente. Ils ont identifié 201 bébés avec des freins de langue et ont déterminé que seulement 88 d’entre eux ont eu des problème d’allaitement. Cette étude souligne mon opinion selon laquelle tous les bébés ayant des freins de langue n’ont pas besoin d’être traités. Ceux qui ne montrent pas de symptôme devraient être suivis plutôt que traités de manière empirique. Parmi les 88 bébés de l’étude ayant des problèmes, 57 furent inclus dans l’étude, 28 bébés furent inclus dans le groupe de traitement, et 96% tétérent mieux.  Les 29 bébés non traités qui servaient de contrôle furent ensuite traités après qu’un traitement intense non chirurgical fut proposé, et 28 des 29 familles demandèrent une frénotomie. 96% de ces bébés montrèrent des améliorations dans la manière de téter.

Sans doute l’étude la plus importante qui a approfondi notre compréhension des mécanismes de l’allaitement est celle du Dr Geddes and colleagues in 2008. Récemment, l’article du Dr Ela fut publiée pour permettre de définir comment les bébés tètent. L’article de Geddes étudia 24 bébés et analysa leur manière de téter avec des radios identifiant la bonne position du mamelon et ce qu’il arrive au mamelon pré – frénotomie et post frénotomie, et surtout, ce que fait la langue du bébé lorsqu’il tète. Cela a redéfini notre compréhension de ce mouvement, passant de la théorie selon laquelle le bébé trayait le lait du sein pour se nourrir à la compréhension actuelle de la génération d’un vide dans la bouche qui fait sortir le lait grâce à une pression négative. Si les docteurs et consultantes en lactation n’arrivent pas à comprendre les implications de cet article, ils vont automatiquement échouer à comprendre pourquoi la frénotomie aide dans le cadre d’un frein de langue. Cet article montre d’un point de vue objectif comment les taux de prise, de douleur maternel, de quantité de lait ingéré et de transfert de lait ont se sont amélioré de manière presque universelle avec les bébés qui ont eu une frénotomie.

Plus tôt cette année (2014), Dr Ochi, un orl pédiatrique de San Diego a mené une étude montrant les améliorations chez 20 bébés ayant subi des frénotomies pour des problèmes d’allaitement. Il a aussi montré l’importance d’utiliser un questionnaire de qualité et vécu de l’allaitement pour mesurer la satisfaction maternelle suite à l’intervention.

Enfin, la meilleure preuve de l’amélioration que l’on peut retrouver chez les bébés vient du Dr. O’Callahan dans son étude de 2013. Il a  300 bébés qui ont eu des frénotomies (ainsi que des frénotomies du frein de la langues pour 37% de ces bébés) pour des problèmes d’allaitement. Plus de la moitié d’entre eux ont répondu au questionnaire post intervention, permettant à cette étude de se baser sur un échantillon conséquent sur le sujet. Pour les mères qui avaient des douleurs d’allaitement, 64% dirent voir une amélioration en l’espace d’une semaine. Malheureusement, le suivi à long terme ne fut pas fait donc les mères et bébés ne purent être fait. Aucune mère ne ressentit plus de douleurs. A peu près 50% des mères qui avaient parlé de difficultés à prendre le sein dirent voir des améliorations une semaine après. L’explication possible pour laquelle il n’y a pas eu plus d’améliorations chez les bébés et qu’un suivi d’une semaine ne fut pas fait, et il est bien connu qu’une sous catégorie de bébés (en particulier les plus âgés) ont besoin de plus de temps pour réapprendre à téter correctement. Je pense que la partie la plus importante de cet article est que seulement 16% des bébés qui avaient des problèmes d’allaitement avaient un frein de langue antérieur type 1 ou 2. 84% avaient un frein postérieur, type 3 ou 4, que l’on sait déjà être le frein de langue qui est souvent non diagnostiqué par les docteurs et consultantes en lactation. Si les docteurs voulaient traiter seulement les bébés avec un frein de langue antérieur, ils rateraient potentiellement 5 bébés sur 6 qui bénéficieraient d’une frénotomie.

Avec le temps, nous aurons davantage de données. Mais à mon avis, il y a suffisamment de preuves pour démontrer que la frénotomie est un traitement très sûr et efficace pour les bébés avec ankyloglossie qui ont des difficultés d’allaitement. Si on demande des études à l’aveugle et randomisés pour chaque maladie, nous n’avancerons jamais. Dans ce sens, on doit marcher avant de pouvoir courir, et dans ce cas, je pense que l’on fait du jogging dans la bonne direction.

 

References

Steehler, MW, et al. A retrospective review of frenotomy in neonates and infants with feeding difficulties. International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology 76 (2012) 1236–1240

Berry, J, et al. A Double-Blind, Randomized, Controlled Trial of Tongue-Tie Division and Its Immediate Effect on Breastfeeding. BREASTFEEDING MEDICINE Volume 7, Number 3, 2012

Buryk, M, et al. Efficacy of Neonatal Release of Ankyloglossia: A Randomized Trial. Pediatrics 2011;128;280

Hogan, M et al. Randomized, controlled trial of division of tongue-tie in infants with feeding problems. J. Paediatr. Child Health (2005) 41, 246–250

Geddes, DT, et al. Frenulotomy for Breastfeeding Infants With Ankyloglossia: Effect on Milk Removal and Sucking Mechanism as Imaged by Ultrasound. Pediatrics 2008;122;e188

Elad, D, et al. Biomechanics of milk extraction during breast-feeding. PNAS. 2014 Apr 8;111(14):5230-5

Ochi JW. Treating Tongue-Tie – Assessing the Relationship Between Frenotomy and Breastfeeding Symptoms. 2014 United States Lactation Consultant Association Clinical Lactation 2014, 5(1), http://dx.doi.org/10.1891/2158-0782.5.1.20

O’Callahan, C, et al. The effects of office-based frenotomy for anterior and posterior ankyloglossia on breastfeeding. International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology 77 (2013) 827–832

 

 

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Frein de lèvre versus frein de langue : lequel est le plus fautif de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2015/1/17/tongue-tie-vs-lip-tie-which-is-more-to-blame

 

Merci à lui !

Frein de langue versus frein de lèvre : lequel est le fautif ?

Par Bobby Ghaheri

Alors que la prise de conscience sur l’impact des freins de langue et freins de lèvre sur l’allaitement est de plus en plus étendue, de plus en plus de gens ont des questions sur comment évaluer les bébés avec des problèmes d’allaitement. Beaucoup se concentrent sur le frein de lèvre comme étant le principal problème avec l’allaitement. Je reçois beaucoup de photos de lèvres de bébé de la part de parents qui se demandent si une frénotomie réglera leurs problèmes.

 

Pourquoi s’intéresse-t-on tellement à la lèvre ? J’ai plusieurs théories.

1) c’est une structure facile à évaluer

2) beaucoup de parents et de praticiens ne savent pas quelle est la différence entre un frein labial normal et un frein de lèvre gênant. J’en ai déjà parlé.

3) La procédure et la guérison sont relativement rapides. Les exercices d’étirement pour la lèvre sont bien tolérés et les risques de reformation très bas.

Ne serait-ce pas super si juste une frénotomie réglait autant de problèmes ? Je pense que la lèvre supérieure joue un rôle dans un allaitement normal. Avec un frein de lèvre, le bébé a des difficultés à retrousser la lèvre supérieure, cela peut causer une tension musculaire qui rend l’action d’ouvrir la bouche difficile. Le résultat est une prise peu profonde, une petite bouche (le bébé ne peut pas ouvrir en grand), des douleurs aux mamelons et des blessures. Dans mon expérience, si un bébé vient dans mon cabinet avec des problèmes d’allaitement et a un frein, 99% du temps il aura un frein de langue. Il peut aussi avoir un frein de lèvre (environ 50%-60% du temps) qui va avec le frein de langue mais un frein de lèvre seul est vraiment rare – moins de 1% des bébés que je traite. Ces bébés ont une langue qui fonctionne normalement, la restriction de la lèvre est un obstacle pour avoir une prise normale. Pour la plupart des bébés, un frein de langue est cependant le problème.

Pourquoi je pense que la langue est souvent la coupable ?

1) La langue est un muscle actif dans l’allaitement. Elle est responsable de la création d’une pression négative nécessaire pour pouvoir téter normalement. La lèvre, d’un autre côté, est un composant relativement statique ou passive dans l’allaitement. Cela peut gêner, mais une lèvre normale ne garantit pas un allaitement normal.

2) Pratiquement tous les articles publiés parlant des bénéfices de la frénotomie comprenaient des patients qui n’avaient eu qu’un frein de langue coupé. Malgré le fait qu’on met souvent le frein de lèvre de côté, il y a des preuves selon lesquelles couper uniquement le frein de lèvre est bénéfique.

3) Quand la langue est attachée, cela peut affecter son fonctionnement. Si la langue ne forme pas une vague péristaltique nécessaire pour générer un vide, le bébé peut essayer d’aspirer le sein de force. Cela peut être la cause d’une lèvre supérieure et inférieure qui se retroussent vers l’intérieur, et la bouche reste fermée par conséquent. Cela peut reproduire le problème d’un frein de lèvre alors que c’est en fait vraiment un problème de frein de langue. Pensez aux mouvements de lèvres nécessaires pour utiliser une paille. Les lèvres doivent se serrer pour maintenir la succion. Si les gens avec une paralysie faciale (comme avec Bell’s Palsy qui a eu un arrêt) ne sont pas capables de le faire du côté affecté et que la succion est fragile, du liquide peut s’échapper. Comment cela a-t-il un lien avec un bébé ? Si la langue d’un bébé ne travaille pas correctement, ils vont souvent serrer les lèvres pour tenter de s’accrocher au sein fermement – cela peut avoir comme conséquence la lèvre supérieure et inférieure qui se retournent vers l’intérieur, même sans frein de langue.

Rappelez-vous que la majorité des symptômes communs aux bébés avec des freins de langue sont causés par l’incapacité à lever la langue : claquement, mauvaise succion, mauvais drainage du sein, du lait qui coule en dehors de la bouche, bébé glisse sur le sein, lâche et prend le sein, mauvaise prise de poids, s’endort au sein trop tôt et se réveille affamé ensuite, reflux/coliques et crevasses/douleurs au sein. Le seul symptôme redondant avec un frein de lèvre isolé est lorsque les mères ont beaucoup de douleurs et crevasses sans les autres symptômes de freins de langue. Si la langue a un mouvement d’élévation satisfaisant dans la bouche, alors je traiterai uniquement le frein de lèvre.

Si un professionnel s’intéresse à un frein de lèvre sans évaluer la langue ou s’assurer qu’elle est normale sans même la présence des symptôme cités au-dessus, cela peut indiquer un manque de formation ou d’expérience dans le diagnostic des freins de langue et leur traitement. Pour moi, la langue devrait être le premier endroit qu’un professionnel doit regarder avant même de se préoccuper de la lèvre. Assez souvent, je traite uniquement la langue si je ne suis pas certain de l’impact de la lèvre sur l’allaitement. Et je vois rarement ces bébés à nouveau car la frénotomie de la langue est suffisante pour améliorer la relation.

(bémol là-dessus : les mamans peuvent penser que le docteur refusera de couper si elles reviennent puisqu’il ne l’a pas fait la première fois, et elles ne savent pas forcément ce qu’est un allaitement normal)

 

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La différence entre un frein de lèvre et un frenulum labial normal

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits :  http://www.drghaheri.com/blog/2014/10/8/the-difference-between-a-lip-tie-and-a-normal-frenulum

Merci à lui !

 

 

La grand majorité de ceux qui lisent les posts sur ce site ont un intérêt à cause des problèmes liés à l’allaitement. J’ai souligné beaucoup de ces symptômes auparavant : douleurs, mauvais gain de poids, mauvais mécanismes de prise du sein, reflux etc. Alors que notre prise de conscience vis-à-vis des freins de langue et des freins de lèvre augmente, de plus en plus de mères vont partager leur histoire. On sous-estime souvent le pouvoir de partager un statut facebook, d’aimer une page facebook ou de twitter de l’information.

Quelquefois, des parents vont tomber sur de l’information sur les médias sociaux qui vont piquer leur intérêt, même s’ils ne vivent pas de problèmes particuliers avec l’allaitement. L’une des manières les plus communes est lorsqu’ils vont voir une photo d’un frein de lèvre. J’ai déjà écrit auparavant au sujet de comment les freins de lèvre peuvent affecter l’allaitement ici upper lip ties (ULT) can affect breastfeeding. Des photos de freins de lèvre serrés ou épais semblent apparaître de toute part. De manière assez courante, les parents vont voir ces photos et aller regarder sous la lèvre de leurs bébés. Certains sont surpris de trouver ce qu’ils pensent être un frein de lèvre. Certains viendront me voir pour avoir un traitement, d’autres m’enverront un email. Heureusement ce post clarifiera certaines incompréhensions afin d’éviter des inquiétudes.

Ceux d’entre nous qui diagnostiquent et traitent fréquemment des freins de lèvre supérieurs utilisent un système de classification qui décrit où le frenulum s’attache. Le type 1 de frein de langue est assez rare (cela indique très peu voire aucune attache). Au jour d’aujourd’hui, j’ai vu plus de 1500 bébés et je n’ai toujours pas vu de type 1.  Un type 2 va s’insérer quelque part sur la gencive au-dessus du bord de celle-ci. Un type 3 s’insère à la bordure de la gencive, adjacent à une structure appelée la papille antérieure. Enfin, un type 4 s’enroule autour du palais dur.

Frein de type 2 (pas de restriction noté – bon retroussement)

 

Frein de type 3 (restriction centrale notée)

 

Frein de type 4  (restriction centrale notée, un os encoché est présent)

 

Ce système de classification décrit uniquement l’anatomie. Cela ne détermine pas la sévérité, comme les stades de cancer. Un type 4 n’est pas ‘pire’ qu’un type 3. Ce qui compte est le degré de restriction. Ce degré de restriction peut être déterminé par le toucher de la lèvre et essayer de le surélever, en imitant le retroussement de la lèvre nécessaire au sein. Aussi, une IBCLC (international board certified lactation consultant) peut évaluer la position de la lèvre au sein.

La première chose importante à comprendre est donc, que la classification utilisée pour décrire la manière dont le frenulum labial est attaché à la gencive peut décrire des freins labiaux normaux également. Souvent, je vais recevoir un email me demandant mon opinion sur un frein labial de type 3 chez un bébé dans une situation où il n’y a pas de problème d’allaitement. Dans ce cas, le bébé a un frenulum de type 3.

Cette vidéo montre comment un frenulum normal peut avoir une manière d’être attaché de type 3 mais ne cause pas de restriction – le bébé dort lors de l’examination.

Pour illustrer cette distinction, nous examinerons une étude faite en Suède par To illustrate the distinction, Flinck et al. Cette étude a examiné 1021 nourrissons qui ont été étudiés pendant 8 mois pour enregistrer des résultats normaux sur l’oralité. Gardez à l’esprit que ces bébés n’avaient pas de problèmes particuliers, ils étaient juste étudiés. Parmi ces 1021 bébés, seulement 68 (or 6.7%) avaient des insertions buccales de frenulum (cela signifierait une attache de type 1 ou 2) 782 (76.7%) avaient une attache de type 3 et 170 (16.7%) une attache de type 4.

En gardant cela à l’esprit, je continue d’affirmer que l’endroit où le frenulum est attaché à la gencive ne peut pas être un facteur décisif si oui ou non le frein est serré. Si c’était le cas, l’étude de Flinck justifierait le traitement de 93% des bébés, et on sait que ce nombre ne peut pas être correct.

Si des restrictions sont notées, et que la restriction vient du frein lui-même alors le traitement est justifié. Mais dans quels autres cas le traitement serait envisageable en dehors de problèmes d’allaitement ? Les deux cas les plus courants sont des caries dentaires ou les dents du bonheur (diastème).

L’étude la plus importante concernant le frein labial et des caries précoces a été réalisée par le Dr Larry Kotlow( The most important paper) ,. Dans cette étude, il associe la présence d’un frenulum labial proéminent maxillaire à des caries sur les deux dents placées de chaque côté du frenulum (les incisives centrales et latérales maxillaires). Les mécanismes probables de ces caries précoces est qu’un frenulum important peut permettre l’accumulation de débris qui ne peuvent pas être nettoyé automatiquement, laissant à la bactérie un réservoir pour se nourrir. Dans mon expérience, les frenula qui ont l’apparence de capuchons (comme un auvent sur un patio) sont ceux qui posent le plus de risques. Parce que la majorité des enfants ont des frenula de type 3 ou 4. Mais la majorité d’enfants n’ont pas de carie précoce. Je ne traite pas en prévention. Je pense que ce n’est pas de la bonne médecine. Mais une fois que les caries sont là, il faut traiter.

La question la plus courante que l’on me pose est au sujet du diastème central ou écart entre les deux dents de devant.

Certains parents sont inquiets au sujet des dents du bonheur – ils m’ont amené des bébés auparavant dans symptômes – pour leur faire une frénotomie. Couramment, l’écart entre les deux dents de devant arrive lorsque les deux dents de devant sortent. Encore une fois je n’aime pas faire de frénotomie à ce moment là. L’espace peut être temporaire.  Plus des dents sortent, plus les incisives se placent en avant, et l’écart peut disparaître sans qu’on n’ait besoin d’intervenir. Je préfère attendre que toutes les dents soient sorties pour décider de faire une frénotomie. Evidemment, il y a des exceptions – un frenulum très épais ou un frein de langue serré qui tire sur la gencive suffisamment fort pour causer une entaille sur le bord de la mâchoire causera toujours un espacement, et le traitement de celui-ci est envisageable.

D’autres cas dans lesquels le traitement peut aider est quand l’enfant a mal à la suite de traumas répétitifs – qui peut arriver lors des repas ou du brossage de dents. Cependant il est important de comprendre qu’un frein de lèvre ainsi qu’un frenulum normal peuvent causer un espacement entre les dents. C’est souvent plutôt une question de tissu qui cause l’espacement, même s’il n’y a pas de tension. Enfin, il est important que les parents comprennent que couper un frenulum qui cause un espacement peut ne pas permettre de refermer cet espacement. L’espacement des dents est plus complexe que la simple présence ou absence d’un frenulum bas. Si les parents veulent couper un frein pour éviter un appareil dentaire, je leur explique qu’il n’y a pas de garantie de résultat à cause des facteurs variables d’un espacement anormal.

 

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Un frenulum normal peut être un mainteneur d’espace entre les dents et peut causer un trou entre celles-ci, comme des portes d’ascenseur qui se referment sur vous. La simple présence de tissu (comme l’homme avec la chemise rouge) peuvent maintenir les dents écartées. Un frein de lèvre, qui peut aussi avoir une masse anormale, peut ajouter de la tension pour maintenir les dents écartées. Un frein normal ou un frein serré et épais peuvent tous les deux causer les dents du bonheur.

Alors que certains diront qu’il est question de sémantique, je pense que c’est une distinction importante à faire. Quand les parents comprennent que ce que leur enfant a est considéré normal, cela rend le choix de ne pas le traiter beaucoup moins stressant.

Mon but est de m’assurer que l’on fait des frénotomies pour les freins qui en ont vraiment besoin et pour les bonnes raisons.

 

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Comment est-ce qu’un frein de lèvre affecte l’allaitement de Bobby Ghaheri

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/3/6/how-does-an-upper-lip-tie-affect-breastfeeding

Merci à lui !

La division d’un frein de langue est une procédure très efficace avec la majorité des bébés qui ont une ankyloglossie. Cependant, il y a beaucoup de raisons pour lesquelles une procédure initiale de division d’un frein de langue (une frénotomie linguale) peut échouer à améliorer l’allaitement..

  •       La procédure n’a pas été assez profonde (une fine membrane d’un frein de langue est évidente mais la partie la plus épaisse derrière a été laissé intacte.)
  •       La coupure sous la langue s’est rattachée (elle a cicatrisé trop vite) et la mobilité de la langue est semblable à celle avant la procédure.
  •       Le frein de langue n’était pas le seul problème causant des difficultés d’allaitement.

C’est ce dernier point que j’évoquerai ici. La majorité des professionnels de santé n’ont jamais entendu parler d’un frein de lèvre supérieur (ULT : upper lip tie). Alors que tout le monde a un frenulum de lèvre supérieure, seulement ceux qui ont une restriction de la lèvre supérieure sont définis comme ayant un frein.

J’ai auparavant survolé l’importance du retroussement de la lèvre supérieure lors d’une prise profonde lorsque j’ai montré différents ultrasons qui montrent des mouvement de tétées (ici) n  Le mouvement normal de succion est mieux réalisé lorsque le bébé peut ouvrir en grand sa bouche. Cette grande ouverture est la mieux réalisée quand le bébé est capable de retrousser la lèvre supérieure, permettant à la membrane muqueuse (plutôt qu’à la partie sèche extérieure) d’être en contact avec le sein. Cela permet un meilleure sceau, qui est la première étape pour créer une pression négative pour téter. Quand un frein de lèvre central attache la lèvre vers le bas, ce mouvement est bloqué. Cela a comme conséquence une plus petite bouche et force le bébé à adopter une prise moins profonde du sein conduisant à de nombreux problèmes.

Le frein de lèvre supérieure peut affecter la capacité de bébé à retrousser de plusieurs manières. La première est la plus évidente – plus le frenulum est court et épais, plus il est inconfortable pour le bébé de retrousser sa lèvre, même si la mère retrousse la lèvre de son bébé avec sa main. J’ai vu à plusieurs reprises un bébé avec un frein de lèvre supérieure qui essayait de téter pendant que sa mère essayait de retrousser sa lèvre vers le haut. Quelques instants plus tard soit le bébé se décrochait complètement du sein soit relâchait sa prise afin de permettre à la lèvre de se retourner dans l’autre sens, une position plus confortable pour lui. La mère se plaindra souvent de devoir retrousser la lèvre vers le haut. La deuxième manière dont un frein de lèvre supérieure affecte l’allaitement se base sur la flexibilité musculaire. Pour ouvrir grand la bouche, un bébé sans frein de lèvre supérieure retrousse sa lèvre supérieure jusqu’au nez. Quand il y a un frein de lèvre supérieure, la lèvre est naturellement tournée vers l’intérieur, le muscle autour de la lèvre (le muscle orbicularis oris) ne peut pas être poussé vers le nez. Cela provoque une dose de tension sur le muscle de la lèvre non naturel. Essayez-le-vous-même. D’abord, ouvrez votre bouche aussi grande que vous pouvez. Comparez cette sensation à lorsque vous retournez votre lèvre supérieure vers l’intérieur tout en essayant d’ouvrir grand la bouche. Vous noterez des tensions au niveau de la lèvre supérieure (et non dans le frein de langue lui-même). Un bébé ne peut pas et n’ouvrira pas la bouche en grand si la lèvre est tendue.

Il est important de savoir qu’il n’y a pas d’étude avec comité scientifique qui montre l’efficacité de couper en deux un frein de lèvre supérieure lorsqu’il y a des conséquences sur l’allaitement. Alors qu’il y a des mesures objectives et qualitatives qui essaient d’évaluer le degré des dysfonctionnements de l’allaitement en relation avec un frein de langue, aucune mesure n’existe pour un frein de lèvre supérieure. Beaucoup de docteurs et de consultantes le pointent du doigt et disent que par conséquent il ne faut pas couper un frein de lèvre. Bien évidemment, je ne suis pas d’accord.

  •       En tant que docteur, c’est mon devoir de savoir ce que je peux faire pour aider mon patient (et sa mère). Comme beaucoup de docteurs, je pratique l’art et la science de la médecine en analysant les données disponibles et en les combinant avec ce qui est approprié et sans danger. Cela a pour résultat que je soigne souvent des patients avec des médicaments ou des chirurgies qui n’ont pas été rigoureusement testés par des tests de contrôles multicentriques, faits au hasard par une compagnie extérieure. Comme la plupart des autres docteurs, j’utilise des procédures et des médicaments et les adapte sur mesure aux problèmes spécifiques des patients. Autrement dit, j’utilise mon jugement. Comment peut-on générer des données si l’on ne nous demande pas de s’intéresser de près à la procédure ? La frenotomie du frein de lèvre supérieure ne comporte absolument aucun risque. Les preuves anecdotiques de cela sont abondantes.
  •       Dans un bulletin publié en 2004 par the American Academy of Pediatrics, Corrylos et ses collègues ont écrit: “Un bébé qui ne peut pas retrousser sa lèvre supérieure à cause d’un frein labial peut avoir besoin de modifier sa position pour téter ou de le faire sectionner afin de pouvoir permettre des tétées efficaces. Une mère avec un téton court et un sein non élastique peut même avoir des difficultés à  mettre au sein un bébé avec un tel frein de lèvre. Il se peut que de la même manière un frein serré ou court à la lèvre inférieure cause le même problème en empêchant la lèvre de se retrousser ». Cette manière de penser n’est pas nouvelle, et elle a été reconnue par le AAP.
  •       Dans la meilleure étude portant sur les bébés avec des freins de langue, DR O’Callahan et ses collègues (2013) découvrirent que 37% des bébés avec un frein de langue avaient aussi un frein de lèvre supérieur. Ces freins de lèvre étaient traités en tant que faisant part de l ‘étude. Bien qu’ils n’aient pas été traités en tant que tels et étudiés, cela montre l’importance de traiter le bébé pour augmenter les résultats positifs pour l’allaitement. Beaucoup de ceux qui s’occupent régulièrement de frein de langue pensent que ce nombre sous-estime probablement le nombre de bébés qui auraient besoin d’une frenotomie du frein de lèvre. Mon expérience m’a prouvé l’importance de s’occuper du frein de lèvre lorsqu’il y en a un. L’étude du Dr O’Callahan confirme que c’est important. Je pense qu’ignorer les freins de lèvre à cause du manque d’étude à leur sujet concernant leur impact sur l’allaitement manque d’éthique. Cela augmente les chances que les bébés aient une deuxième frenotomie, tout en prolongeant la durée des problèmes d’allaitement qu’ils ont déjà. Un exemple similaire existe quand un enfant avec de l’apnée du sommeil a de grosses amygdales et végétations. Je ne pense pas qu’il soit pertinent de seulement enlever les amygdales à cause du manque de données disant que les végétations doivent aussi être enlevées. Il faut s’occuper de tout le problème.

 

Mon but est de rassembler tout le monde qui s’implique dans l’amélioration des conditions et de la durée de l’allaitement, de prendre du recul et d’adopter une approche pratique en la combinant avec des connaissances en anatomie. Beaucoup d’entre nous ne savent pas à quoi ressemble la prise idéale. Si un problème anatomique limite la capacité à réaliser cette prise et qu’une procédure simple permet de changer cela complètement, je pense que cela doit être fait. Avec le temps, nous créerons plus de données. Mais je ne permettrai pas au manque de données de me paralyser dans le traitement des bébés et mamans qui ont besoin d’aide maintenant.

 

 

ultrasound studies that demonstrated proper breastfeeding motion.

Posted in Allaitement et freins | Comments Off on Comment est-ce qu’un frein de lèvre affecte l’allaitement de Bobby Ghaheri

L’anatomie incomprise du frein de langue postérieur et de la technique pour le couper de Bobby Ghaheri

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://www.drghaheri.com/blog/2015/8/18/the-misunderstanding-of-posterior-tongue-tie-anatomy-and-release-technique

Merci à lui !

Lorsque des professionnels de santé et des parents entendent le terme ‘frein de langue’, ils ont la plupart du temps en tête un frein de langue antérieur, avec lequel le bout de la langue est attaché au palais buccal. J’ai auparavant décrit la différence entre frein antérieur et postérieur, mais ce concept échappe à beaucoup de personnes. C’est l’une des réflexions que j’entends le plus de la part de professionnels : « un frein de langue postérieur ça n’existe pas ». La raison la plus commune pour laquelle les personnes disent ne pas croire au frein de langue postérieur (comme si c’était une question spirituelle et non anatomique) est qu’ils connaissent très peu l’allaitement et l’incidence des freins de langue sur celui-ci. Une partie de ce ressenti vient d’une incompréhension flagrante de l’anatomie (ils pensent que le frein est dans la cavité orale postérieure près des amygdales). D’autres ne comprennent pas parce qu’ils ne savent pas ce que fait la langue normale d’un nourrisson pendant l’allaitement (telles que montré par les études par radios ici ultrasound studies). Enfin, la majorité des professionnels de santé ne connaissent pas la technique d’examination, ce qui les empêche de faire le lien entre symptômes et anatomie anormale.

Il y a quelques études faites sur la présence de freins de langue postérieur. Cliff O’Callahan et ses collègues, dans une étude de 2013, ont traité 299 bébés avec des freins de langues. 84% de ces bébés avaient des freins de langue postérieur, ce nombre inclut les bébés qui avaient eu un frein de langue antérieur auparavant coupé par un autre professionnel. Néanmoins, la majorité des bébés qui étaient venus à son cabinet n’avaient pas de frein de langue antérieur. Le dr. O’Callahan démontra qu’il y a des améliorations significatives des problématiques d’allaitement avec une frénotomie. Avec ceux qui ne croient pas en l’existence de freins de langue postérieurs, j’utilise cette étude pour démontrer que libérer un frein de langue qui n’a pas de partie antérieure a comme conséquence une nette amélioration clinique. Une étude plus récente de 2015 par Prasnky et ses collègues a évalué à posteriori 618 bébés qui avaient des symptômes gênants d’allaitement. Dans cette étude, presque 20% avaient des freins de langue postérieurs seulement et 5% avaient à la fois un frein de langue postérieur et un frein de lèvre. Comme c’est le cas dans l’étude de O’Callahan study, la grande majorité des bébés dans cette étude montrèrent des améliorations dans la qualité de leurs tétées suivant la frénotomie.

Un frein de langue postérieur est la présence de fibres de collagènes anormaux dans la sous muqueuse, entourées par des membranes anormalement serrées sous le devant de la langue. Comme je l’ai écrit dans un post précédent, un frein de langue antérieur a toujours une composante postérieure. Par conséquent, n’importe quel frein de langue posant un problème d’allaitement est en fait un frein de langue postérieur; une partie de ceux-ci ayant une composante antérieure. Ne pas couper toutes les fibres de collagène anormales a comme conséquence des restrictions permanentes de la langue. Alors que les professionnels prétendent enlever 80-90% de la restriction, la dyade peut souvent constater 0% d’amélioration. L’autre fausse idée principale que les gens ont au sujet de l’anatomie du frein de langue est l’idée que le frein est profond et qu’il s’enchevêtre avec les muscles de la langue. Ce n’est pas le cas. Tel que montré dans le diagramme en dessous, les fibres de collagène anormales du frein de langue postérieur sont entremêlées avec la membrane muqueuse (le muscle genioglossus) dans une épaisseur de tissu complètement différente et donc ni impliquée dans l’anatomie de la langue ni dans la frénotomie.

 

Les fibres du frein de langue postérieur se trouvent au milieu d’une épaisseur au-dessus du muscle genioglossus

 

 

 

une petite incision est faite dans les fibres du frein de langue postérieur pour commencer la frénotomie

 

 

La frénotomie de la membrane muqueuse des deux côtés de l’ouverture principale

 

 

 

La plaie en forme de diamant est terminée (partie haute de la plaie vue ici)

 

 

Une frénotomie incomplète de la langue empêche la langue de pouvoir accomplir les mouvements normaux qu’elle est censée réaliser pendant l’allaitement. Une idée fausse courante est qu’une langue ne peut avoir de frein si on peut la tirer et la sortir de la bouche au-delà de la gencive ou des lèvres.  C’est absolument faux. Déjà, la langue est capable de faire de nombreux mouvements, et une mobilité normale dans une direction ne garantit pas une mobilité normale dans toutes les directions. De plus, le mouvement de la langue durant l’allaitement est vraiment spécifique – le mouvement primaire qui est essentiel est vers le haut, non vers l’extérieur.  J’ai écrit au sujet des mécanismes de l’allaitement( breastfeeding mechanics) , avec les données objectives de l’article de Donna Geddes de 2008 (et confirmé ensuite par l’article de David Elad de 2014) démontrant l’importance du mouvement d’élévation de la langue.

Le manque de mouvement puissant qui monte, empêché par des fibres de collagène anormales restreignant la langue au palais buccal ou mandibule, est apparent dans les symptômes courants que voici : mauvaise succion / sceau sur le sein, sceau souvent cassé résultant en claquement, prise d’air (aérophagie), glissement sur le sein et devoir mordre pour pouvoir maintenir le sein dans sa bouche etc. Ces symptômes peuvent apparaître avec des biberons également.

Avec une compréhension des mouvements normaux de la langue pendant l’allaitement, les professionnels médicaux et consultantes en lactation doivent changer leur manière d’examiner les bébés. Sans tester le mouvement d’élévation de la langue, ils ne comprendront jamais si une restriction visible et palpable existe. J’ai écrit auparavant au sujet de la technique d’examen adaptée pour essayer de standardiser notre approche.

Main dans la main avec les fausses idées sur l’anatomie du frein de langue postérieur il y a également des fausses idées sur la frénotomie du frein de langue postérieur. Beaucoup de professionnels capables et compétents vont avoir à la fois une mauvaise technique pour examiner et des appréhensions au sujet de la frénotomie d’un frein de langue postérieur. Pourquoi il y a de l’appréhension au niveau de l’intervention ? La raison la plus courante est la mauvaise compréhension de la profondeur jusqu’à laquelle il faut couper pour libérer complètement les fibres formant l’attache. Comme je l’ai dit plus haut, les fibres du frein de langue postérieur s’entremêlent avec la membrane muqueuse et ne comprennent pas le muscle. Une technique de frénotomie adaptée comprend une incision au centre de la bande fibreuse et ensuite une incision de la membrane muqueuse des deux côtés de la bande centrale.  Il faut couper la membrane latérale à la bande (qui devient une plaie en forme diamant) parce que la membrane muqueuse autour du frein restreint les mouvements. Une fois que la bande centrale est coupée, il faut aussi couper cette membrane muqueuse pour permettre à la langue de s’élever. La profondeur de la première incision est relativement minime (approximativement 1mm). Ni couper la partie fibreuse ni couper la partie latérale muqueuse implique le muscle, donc les saignements sont minimaux. Aussi contrairement aux croyances répandues, un frein de langue postérieur peut être coupé au laser ou aux ciseaux – la technique décrite plus haut est bien plus importante que l’outil utilisé.

Vue d’en haut, la sonde cannelée soulève la langue, isolant le frein de lèvre postérieur.

 

Après qu’une incision centrale ait été faite, on commence l’incision sur la membrane muqueuse

Incision sur l’autre côté

 

 

Plaie en forme de diamant avec la sonde cannelée.

 

J’espère sincèrement que ce post aidera à clarifier l’anatomie du frein de langue postérieur et à démystifier l’intervention nécessaire pour libérer la langue du frein correctement. Si vous êtes un collègue en train de lire cela et souhaitez des documents supplémentaires, envoyez-moi un email. Pour les parents, se servir de ce post peut aider vos docteurs à comprendre l’anatomie du frein de langue postérieur, et qu’un frein peut être présent sans frenulum évident et visible. Pour les collègues souhaitant améliorer leurs techniques, je vous recommande de prendre un tutorat avec un collègue qui réalise des frénotomies régulièrement. Cette meilleure compréhension du frein de langue postérieure fera baisser le nombre de freins mal libérés et augmentera le nombre d’allaitements à long terme réussis.

 

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