Trois tétées étranges : la bonté, le deuil et le soulagement

Voici trois motifs de tétées ‘étranges’ dans la littérature. les Etats Unis, L’Inde et la France sont représentés, et les extraits ci-dessous ont été collectés avec l’autorisation de l’auteure sur le blog de la Charité Romaine qui recense les représentations de ce motif.

 

Tétée ‘famine’ : Les Raisins de la Colère, Steinbeck, 1939

A la fin de ce roman de 1939, Rose of Sharon, de la famille migrante étatsunienne des Joad, a accouché dans les pages précédentes d’un enfant mort-né. Peu de temps après, le camp est inondé, et les derniers Joad se remettent en route, à pied, pour trouver abri dans une grange. Dans un coin de celle-ci, un garçon attire leur attention sur son père qui est en train de mourir de faim. Ma (la mère) fait alors sortir tout le monde de la grange à l’exception de cet homme et de sa propre fille…..

“Dans la grange pleine de chuchotements et de murmures, Rose de Sharon resta un instant immobile. Puis elle se remit péniblement debout, serrant le châle autour de ses épaules. Lentement, elle gagna un coin de la grange et se tint plantée devant l’étranger, considérant la face ravagée, les grands yeux angoissés. Et lentement elle s’étendit près de lui. Il secoua faiblement la tête. Rose de Sharon écarta un coin du châle, découvrant un sein.- Si, il le faut, dit-elle. Elle se pressa contre lui et attira sa tête vers elle.- Là! Là. Sa main glissa derrière sa tête et la soutint. Ses doigts caressaient doucement les cheveux de l’homme. Elle leva les yeux, puis les baissa et regarda autour d’elle dans l’ombre de la grange. Alors ses lèvres se rejoignirent dans un mystérieux sourire.” STEINBECK (JOHN) Les raisins de la colère. Gallimard, Paris, 1947. Traduit de l’anglais par Marcel Duhamel et M.-E Coindreau.

 

Texte original en anglais : “For a minute Rose of Sharon still in the whispering barn. Then she hoisted her tired body up and drew the comfort about her. She moved slowly to the corner and stood looking down at the wasted face, into the wide, frightened eyes. Then slowly she lay down beside him. He shook his head slowly from side to side. Rose of Sharon loosened one side of the blanket and bared her breast. “You got to,” she said. She squirmed closer and pulled his head close “There!” she said. “There.” Her hand moved behind his head and supported it. Her fingers moved gently in his hair. She looked up and across the barn, and her lips came together and smiled mysteriously.”
The Grapes of Wrath, Text and Criticism. Ed. Peter Lisca. New York: Viking, 1972, 453.

 

 

 

 

 

 

Tétée ‘Deuil’ : « Un homme meilleur », Anita Nair, 2006

 

C’est un récit qui se déroule en Inde du Sud à l’époque contemporaine.

Les explications sur la trame narrative sont en italique, le texte cité en gras.

 

Bhasi, peintre en bâtiment et guérisseur-psychothérapeute, est appelé, en pleine nuit, au chevet d’une jeune femme dont le mari et l’enfant de 6 mois ont été fauchés par un camion quelques jours auparavant. Ce sont les frères de la jeune femme qui viennent le chercher.Dans le roman, Bhasi parle à la première personne comme s’il tentait de rappeler à la jeune femme, Dayamanti, ce qui s’était passé cette nuit là :

 

Le chagrin n’a rien de beau. Tu n’avais rien de beau à ce moment-là, Damayanti.
Debout à te regarder, j’ai vu le lait tacher le tissu de ton corsage. J’ai vu ton corps chercher la bouche de ton enfant mort.
Vous avez vu ? a murmuré ta mère. Les deux premiers jours qui ont suivi l’accident, il nous a fallu lui retirer l’excès de lait à la main. Mais depuis hier, elle ne laisse plus personne la toucher.

 

La famille a tout essayé même le médecin… Alors Bhasi demande à rester seul avec la jeune femme et il lui parle

 

“Dayamanti, que puis-je faire pour alléger ce fardeau de douleur que tu portes ? Quels mots puis-je employer pour te consoler ? Je comprends ce que tu essayes de faire. Dayamanti, crois-tu que la douleur de ta poitrine pourra atténuer celle de ton âme ?”

 

Il lui parle pendant plus d’une heure, elle ne répond pas mais des larmes finissent par couler. Puis, à bout d’argument, il trouve l’audace de poser sa tête sur ses genoux, il dit alors :

 

Considère-moi comme ton enfant, ai-je murmuré. Dis-toi que je suis une créature sans défense qui a besoin d’être nourrie. Laisse-moi boire le chagrin qui s’est logé dans ta poitrine. Laisse-moi dénouer ce poing dur comme un roc et permettre à ta peine de s’épancher. Sans un mot tu as attiré ma tête vers toi et tu m’as laissé m’abreuver à ta douleur. Les larmes qui coulaient sur tes joues ont mouillé les miennes. Dans ma bouche le goût du sel s’est mêlé à celui du lait…
Deux ans plus tard, je t’ai épousée.

 

 

Tétée ‘soulagement’ : Idylle, Maupassant, 1884

Extrait de la nouvelle que l’on peut trouver en ligne.

Le train venait de quitter Gênes, allant vers Marseille et suivant les longues ondulations de la côte rocheuse, glissant comme un serpent de fer entre la mer et la montagne, rampant sur les plages de sable jaune que les petites vagues bordaient d’un filet d’argent, et entrant brusquement dans la gueule noire des tunnels ainsi qu’une été en son trou.
Dans le dernier wagon du train, une grosse femme et un jeune homme demeuraient face à face, sans parler, et se regardant par moments. Elle avait peut-être vingt-cinq ans; et, assise près de la portière, elle contemplait le paysage. C’était une forte paysanne piémontaise, aux yeux noirs, à la poitrine volumineuse, aux joues charnues

Elle était mariée; elle avait déjà trois enfants laissés en garde à sa soeur, car elle avait trouvé une place de nourrice, une bonne place chez une dame française, à Marseille.
Lui, il cherchait du travail. On lui avait dit qu’il en trouverait aussi par là, car on bâtissait beaucoup

Le sein de droite apparut, énorme, tendu, avec sa fraise brune. Et la pauvre femme geignait : “Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu ! Qu’est-ce que je vais faire ?”
Le train s’était remis en marche et continuait sa route au milieu des fleurs

Le jeune homme, troublé, balbutia : “Mais… madame… Je pourrais vous… vous soulager.”
Elle répondit d’une voix brisée : “Oui, si vous voulez. Vous me rendrez bien service. Je ne puis plus tenir, je ne puis plus.”
Il se mit à genoux devant elle; et elle se pencha vers lui, portant vers sa bouche, dans un geste de nourrice, le bout foncé de son sein. Dans le mouvement qu’elle fit en le prenant de ses deux mains pour le tendre vers cet homme, une goutte de lait apparut au sommet. Il la but vivement, saisissant comme un fruit cette lourde mamelle entre ses lèvres. Et il se mit à téter d’une façon goulue et régulière.
Il avait passé ses deux bras autour de la taille de la femme, qu’il serrait pour l’approcher de lui; et il buvait à lentes gorgées avec un mouvement de cou, pareil à celui des enfants.
Soudain elle dit : “En voilà assez pour celui-là, prenez l’autre maintenant.”
Et il prit l’autre avec docilité.
Elle avait posé ses deux mains sur le dos du jeune homme, et elle respirait maintenant avec force, avec bonheur, savourant les haleines des fleurs mêlées aux souffles d’air que le mouvement du train jetait dans les wagons.
Elle dit : “Ça sent bien bon par ici.”
Il ne répondit pas, buvant toujours à cette source de chair, et fermant les yeux comme pour mieux goûter.
Mais elle l’écarta doucement :
En voilà assez. Je me sens mieux. Ça m’a remis dans le corps.”
Il s’était relevé, essuyant sa bouche d’un revers de main.
Elle lui dit, en faisant rentrer dans sa robe les deux gourdes vivantes qui gonflaient sa poitrine:
“Vous m’avez rendu un fameux service. Je vous remercie bien, monsieur.”
Et il répondit d’un ton reconnaissant :
“C’est moi qui vous remercie, madame, voilà deux jours que je n’avais rien mangé !”

 

 

Source :

Le blog http://chariteromaine.blogspot.fr/

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La tradition du tétaïre, l’homme qui tétait

Rares sont celles qui m’ont pas connu l’engorgement de la première montée de lait, les seins lourds et douloureux, les engorgements qui ont suivi avec au matin des seins prêts à exploser. Ou encore un bébé qui refuse le sein car le débit est trop fort, le mamelon trop plat ou rentré… Et parfois même des mastites, grippes du sein, lorsque un canal lactifère bouché s’associe à un état fiévreux.

Vous connaissiez des techniques pour y faire face?

Oubliez tout.

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Jusqu’au début du 20e siècle, en France et en Espagne existaient d’autres approches pour régler ces problèmes. Elles étaient très efficaces mais pas infaillibles.

La source des informations qui suivent est ‘Le tétaïre du Sommail’ de Valérie Cabrol, un DEA d’ethnologie publié dans la collection Mémoire de la Montagne Languedoc Héraultais et le blog ‘la Charité Romaine’ pour lequel Valérie Cabrol a rédigé une note.

‘Autrefois, il y avait l’homme qui tétait les femmes’.

  1. Le tétaïre (le téteur)/ le poupaire

Dans le Tarn, le Languedoc, l’Hérault, l’Ariège et l’Aude, les femmes allaitantes jusqu’en 1930 avaient recours à des tétaïres.

Après la naissance, en cas d’engorgement, hyperlactation, canaux bouchés, mastites, abcès, décès de l’enfant, il vient téter la mère pour la soulager, aider bébé à prendre le sein ou voire même la guérir et lui sauver la vie. Au moins un cas a été rapporté où un tétaïre a sauvé la vie d’une maman gravement malade qui avait une mastite/abcès que personne n’arrivait à soigner.

Par exemple le temps que le bébé prenne assez de force et tète régulièrement le tétaire ‘pompe’ , ‘tire’ le lait en surplus.

Les tétées sont codifiées pour éviter une trop grande intimité et sont sensées être publiques, faites en présence d’autres membres de la famille. En réalité la mère se retrouve souvent seule avec le tétaïre, qui la tête debout toujours, elle debout ou allongée sur un lit. Il arrive que le tétaïre soit emmailloté pour réaliser son rôle.

Leur fonction est aussi de façonner les seins.

Ce rôle est  attribué à l’idiot du village, n’a jamais été marié. Il n’est pas payé mais nourri (parfois logé le temps du ‘traitement’ ) et reçoit des vêtements lorsqu’il a fini. Ce n’est pas considéré comme étant une profession mais un service.

Les tire laits existaient pourtant mais étaient très peu efficaces

2. Teterela/teterelo / tetarello

Dans le Languedoc au 19e siècle il y avait également des femmes qui avaient cette fonction, de téter les mères pour les soulager du surplus de lait et leur façonner les seins (mamelons plats ou retractés). Ce n’était toujours pas une profession mais un service.

3. Chiens et petits cochons

Il est rapporté également qu’on faisait recours à des petits chiens ou cochons pour désengorger les femmes du surplis de lait dans ces situations. Pour ne pas blesser la jeune mères, les petits chiens étaient emmaillotés.

  1. Enconada

A Vallès en Catalogne, il existe des enconadora dont la fonction est l’enconament. Elle est la première à donner le sein au nourrisson et lui apprend à téter. Tant qu’il ne tète pas bien, il ne tètera pas sa mère.

  1. Le lait, du mauvais sang?

Selon des croyances médicales, les montées de lait post accouchement étaient considérées du mauvais sang que le nourrisson ne devait pas ingérer. Il correspondait au sang qui aurait circulé dans le corps en boucle fermée pendant 9 mois qui aurait dû être évacué lors des règles. Une partie partait par ‘en bas’, les saignements post accouchement, et une autre partie par ‘en haut’, le lait maternel. Une femme donc, ‘bouche mercenaire’ devait téter ce lait le temps qu’il devienne ‘propre’ pour le nourrisson. D’après Hippocrate, pour un bébé garçon il fallait attendre 30 jours, une fille 42. D’après Liebault , 8 jours étaient suffisants. Puis la durée se réduit à 48h ou 24h jusqu’en 1930. On considérait que le premier lait était néfaste, la preuve en étant la couleur et l’apparence du colostrum.

en voilà des traditions intéressantes ne pensez-vous pas?

 

lien vers le post sur le blog de la Charité Romaine :http://chariteromaine.blogspot.fr/2010/10/le-tetaire-ou-la-preparation.html

‘Le tétaïre du Sommail’ de Valérie Cabrol, DEA d’ethnologie publié dans la collection Mémoire de la Montagne Languedoc Héraultais – 1996

 

 

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Je souhaite allaiter mais j’ai peur …

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  1. De n’avoir pas assez de lait

Ne pas avoir assez de lait est un mythe. L’allaitement fonctionne à la demande. Il suffit de mettre bébé au sein dès qu’il le réclame, il stimule, crée une demande et le corps produit en conséquence. Ce sont des manques de connaissances sur le fonctionnement et le rythme de l’allaitement qui font croire à certaines personnes qu’elles n’ont pas assez de lait. Et puis, c’est toujours amusant de faire croire à une jeune maman qu’un bébé ne saura pas faire son boulot ! comme si !

 

  1. D’avoir un lait pas assez nourrissant

Le lait maternel est toujours suffisamment nourrissant. Il est même l’aliment le plus calorique et riche qu’il existe pour un humain. Il a été prévu par la nature pour assurer la survie de l’espèce quand même !  Le corps va puiser dans les réserves que la mère a constitué tout au long de sa vie pour offrir le meilleur à bébé. Rien n’est plus adapté à ses besoins et sa croissance que le lait maternel. Ce n’est pas magique ?

 

  1. D’avoir les seins trop petits

La taille des seins ne correspond pas à leur capacité à produire. Bin non, des gros seins, c’est surtout beaucoup de gras ! Ce sont les glandes mammaires qui produisent du lait pas le gras ! Avec toute petite poitrine, on peut allaiter sans problème.

 

  1. De ne pouvoir rien manger

Le lait maternel est fabriqué à partir du sang, et on peut consommer de tout, en limitant les excitants (thés, cafés, sodas) s’ils affectent bébé. Ce n’est pas parce que mamie veut vous mettre au régime qu’il faut l’écouter !

 

  1. De ne pas pouvoir me soigner

C’est faux ! la majorité des traitements sont en fait compatibles avec l’allaitement, n’en déplaisent aux professionnels mal informés. Il suffit d’aller sur le site du crat et de e lactancia pour le constater, car y sont référencées les fiches de médicaments. On peut se soigner, aller chez le dentiste, avoir une anesthésie, se faire opérer tout cela en allaitant. Plus d’excuses pour éviter le médecin !

 

  1. D’abimer mes seins

C’est un mythe. Des recherches ont démontré que l’allaitement n’abîme pas les seins. Les changements hormonaux brusques, la prise ou perte de poids (rapides), l’âge, le mode de vie et un sevrage brutal sont des facteurs qui modifient l’apparence des seins. Mais pas l’allaitement. S’ils changent, ils auraient changé allaitement ou non. Alors faites du sport au lieu de vous plaindre !

 

  1. D’avoir un bébé qui refuse le sein

Un bébé ne refuse pas le sein. C’est un réflexe vital et archaïque que celui de téter, la première chose dont ils ont besoin et qui les rassure à la naissance. Soyez rassurée, si on leur laisse l’opportunité, ils fonceront dessus.

 

  1. D’avoir mal

Mais non, allaiter ne doit pas faire mal, n’en déplaise à ceux qui voudraient vous voir souffrir !  Les crevasses sont causées par une mauvaise position de bébé au sein, qu’il suffit de corriger, en éliminant les causes.

 

  1. De passer trop de temps à le faire

Avoir un bébé à la maison signifie un grand bouleversement dans l’organisation et d’être très mobilisé, allaitement ou non. Laver des biberons, les préparer, s’organiser pour avoir le matériel, acheter le lait en poudre, c’est beaucoup moins gratifiant que de partager ses moments en tête à tête avec bébé. Le lait maternel est un repas qu’on peut préparer en dormant, c’est quand même l’idéal pour les fainéantes !

 

  1. D’être trop fatiguée

Vivre une grossesse, accoucher, devenir parent, c’est fatigant.

Dans le lait maternel il y a des hormones qui aident la mère à se détendre et peuvent lui donner l’impression de ‘plâner’, mais c’est encore une astuce de la nature pour l’aider à se reposer et la pousser à récupérer. Et oui, on nous veut du bien !

 

  1. Que bébé ne fasse pas ses nuits

Faire ses nuits est un mythe et n’est pas lié à la manière de nourrir son enfant mais à la maturité du cerveau. En effet un bébé naît avec un cerveau qui n’est pas arrivé à maturité et ne sait pas enchaîner les cycles de sommeil. Son rythme de sommeil est donc souvent anarchique et changeant. C’est normal. Cela se mettra tout seul en place avec le temps, au rythme de bébé. Par ici les zombies!

 

  1. D’exclure le papa

Et oui, il n’a pas de seins lui ! enfin si, mais ça ne coule pas. Un papa a un rôle très important à jouer dans sa nouvelle famille, et dans le soutien de sa compagne et de son allaitement. Construire une relation avec son bébé ne passe pas que par le lait, mais par les contacts, portages, massages, bains, moments d’endormissements. Il n’y a pas besoin de se mettre entre la mère et son bébé pour trouver une place !

Deux des plus grands défenseurs de l’allaitement sont des hommes ! – Jack Newman et James Akre – et il y a également un site et un groupe de papallaitants, d’où les mères sont bannies 🙂

 

13. De ne plus pouvoir sortir

Sérieusement? Il n’y a pas plus pratique qu’un sein à emmener dans son sac. Et avec une écharpe on emmène bébé partout. Pas de prise de tête concernant le repas et à quelle heure bébé va avoir faim. Il est collé avec sa maman, au chaud, et le lait est prêt à servir.

 

14. D’allaiter à l’extérieur

Mais comment faire dehors ? simple ! on sort son sein et on le donne. Une écharpe, et le tour est joué. Vous aurez même des compliments ! C’est quand même plus simple que de se transporter tout un attirail. Il suffit d’emmener ses seins, le lait sera toujours servi à la bonne température.

 

15. D’être critiquée et remise en question par tout le monde

Flash info. Vous allez devenir maman. C’est le début d’une longue période où les gens vont se permettre de faire des commentaires sur tout ce que vous faites, comment vous le faites et comment il faudrait le faire. Cela ne va pas s’arrêter à l’allaitement. Il va falloir trouver vos marques. Et vous affirmer. Quitte à froisser.

 

16. De montrer mon corps

les seins ont été faits pour nourrir. Il n’y a rien dep lus naturels. Non ils ne sont pas un objet sexuel. Ils vous appartiennent à vous, ni aux hommes, ni aux bébés. Vous. Vous en faites ce que vous en voulez. Et une femme qui allaite, c’est magnifique. Ceux qui le comprennent pas, ils circulent!

 

17. Que mon conjoint soit jaloux de bébé

et oui, lui aussi il veut les seins ! C’est le moment d’avoir un peu d’imagination et de varier les plaisirs. Parce que l’allaitement ça ne dure pas toute la vie, ce sont quelques semaines, mois ou années précieuses pour un bébé, et c’est bien que papa s’en rende compte et respecte les besoins de son bébé, et ne soit pas égoîste, en faisant passer ses envies avant les siennes. De plus, il est bon de le rappeler, vos seins vous appartiennent. Vous êtes libres d’en disposer comme bon vous semble. N’en déplaisent à monsieur.

 

18.De ne pas savoir m’y prendre

On se sent parfois isolée quand on souhaite allaiter. Personne d’autre ne l’a fait, personne pour nous conseiller. Il y a en fait des gens qui s’y connaissent vraiment. Si, si ça existe ! bon, j’avoue, ça ne court pas les rues malheureusement.  Il est possible dès la grossesse de participer à des réunions de la leche league, de contacter une consultante en lactation avec le diplôme ibclc (international board of certified lactation consultant) et il existe également de véritables réseaux et groupes sur les réseaux sociaux pour venir en aide aux mamans allaitantes, ainsi que des professionnels comme le docteur jack newman pour répondre aux questions les plus complexes.

 

19. Que bébé prenne mon sein pour une tétine

Flash info bis. Les tétines ont été inventées après le sein, pour le remplacer. Oui, un bébé a besoin de téter, en même temps s’il ne le fait pas il risque de crever de faim… ça stimule et lui permet d’avoir ce qu’il lui fait. Mais ça le rassure aussi. Et c’est mieux qu’un bout de plastique froid! C’est pas si pesant que ça croyez moi d’être l’abri d’une petite boule d’mour et une source de réconfort aussi efficace. Lorsqu’il s’endormira contre vous tout sourire, vous fondrez d’amour pour lui.

 

20. Que mon bébé soit dépendant de moi.

Votre bébé vous aime. Et oui il va aimer vos seins. Mais c’est pour le meilleur. Ils le nourrissent, le réconfortent. C’est plus sympa que du plastique quand même ! L’odeur de maman, il n’y a rien de tel. Pourquoi avoir peur de l’amour ? cela n’empêchera pas votre bébé de s’attacher aux autres ni d’aimer le monde, au contraire.

 

21. De devoir arrêter à cause de la reprise du travail

Reprendre le travail ne signifie pas signer l’arrêt de mort de l’allaitement. On peut tirer son lait, pas forcément glamour, mais quand on est motivée, on est une vraie guerrière ! Maintenir les tétées lorsque l’on est avec son bébé, et il existe également des aménagements pour les femmes qui souhaitent allaiter au travail dans la loi. Et peu importe la durée de l’allaitement, celle-ci reste bénéfique pour le bébé (et sa maman).

 

N’ayez pas peur , c’est une merveilleuse aventure !

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L’importance du contact chez les nourrissons

traduction de l’article original en anglais  : https://www.sciencedaily.com/releases/2017/03/170316120502.htm

Résumé:

Les nouveaux nés découvrent le monde grâce aux contacts. Des chercheurs qui ont mesurer les réactions du cerveau de 125 nourrissons – comprenant des bébés qui sont nés prématurés et d’autres nés à terme – montrent que les premières expériences du contact ont des effets à long termes sur comment leur jeune cerveau vont réagir au toucher quand ils vont rentrer à la maison .

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Cette photo montrent comment est mesuré le fonctionnement du cerveau d’un nourrisson en utilisant des EEG d’haute densité. Credit: Nationwide Children’s

Les résultats rapportés dans Current Biology le 16 mars sont encore un autre rappel de l’importance de contacts doux pour que un développement sensitif normal chez les nourrissons. Cela a des implications particulières pour les soins que reçoivent les 15 millions de nourrissons nés prématurés chaque année, qui doivent souvent passer des longues périodes dans des unités de soins intensifs.

« S ’assurer que les bébés nés avant terme reçoivent des contacts positifs, rassurants, tels que du peau à peau avec leurs parents est essentiel pour aider leur cerveau à réagir à un contact doux de la même manière qu’un bébé qui termine la grossesse dans le ventre de sa mère réagit » explique Nathalie Maitre de Nationwide Children’s Hospital et Vanderbilt University Medical Center. « Lorsque les parents ne peuvent pas le faire, les hôpitaux devraient penser à des thérapeutes pour apporter aux bébés des expériences de contact, qui manquent souvent dans le contexte hospitalier. »

Maitre et ses collègues ont eu comme sujet d’étude 125 bébés nés avant terme âgés de 24 à 36 semaines et des nourrissons nés à terme âgés de 38 à 42 semaines. Avant que ces bébés sortent de l’hôpital, les chercheurs ont utilisé un EEG pour évaluer les réponses du cerveau à un souffle d’air comparé à un faux souffle.

De manière générale, ces évaluations ont montré que les bébés nés avant terme avaient plus de chances d’avoir une réaction cérébrale plus faible à un contact doux. De plus amples analyses montraient que la réaction au contact était plus forte lorsque les bébés dans l’unité de soins intensifs passaient plus de temps en contact avec leurs parents ou l’équipe soignante. Au contraire, le plus ces nourrissons prématurés devaient subir d’interventions médicales douloureuses, le moins leur cerveau répondait au contact doux plus tard. Cela malgré le fait que des anti douleurs et du sucre étaient donnés aux bébés pour qu’ils souffrent moins.

« On espérait évidemment constater que plus d’expériences positives de contact à l’hôpital aideraient les bébés à avoir une perception plus typique du contact lorsqu’ils rentreraient à la maison, » dit Maitre. « Mais nous fûmes très surpris de réaliser que si les bébés devaient subir plus d’interventions médicales lors de leurs premiers jours, leur sens du contact était affecté.

A partir de ces nouvelles découvertes, Maitre et ses collègues sont en train d’organiser e nouvelles manières d’apporter des contacts positifs dans les unités de soins intensifs néonatals. Ils étudient également comment la réaction du cerveau d’un bébé au contact interagit avec la réaction de leur cerveau lorsqu’ils entendent quelqu’un.

Pour les nouveaux parents, y compris ceux dont les jeunes enfants doivent subir des interventions médicales difficiles, soyez courageux : votre contact a plus d’importance que ce que vous pensez.

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Douleurs au sein

Lors des toutes premières tétées, la charge hormonale peut expliquer une sensibilité des mamelons, mais elle est différente d’une douleur.

Groupe avec des ressources, informations soutien sur l’allaitement ‘Allaiter en maternant’ https://www.facebook.com/groups/122414898390553

Une douleur lors des tétées est le symptôme que quelque chose ne va pas.

La principale cause de douleurs est une prise du sein trop serrée du bébé. Essayer de l’installer en prise asymétrique, augmenter la fréquence des tétées et l’aider à recevoir plus de lait. Un bébé peut serrer uniquement parce qu’il lutte pour obtenir du lait.

Si le bébé n’ouvre pas assez la bouche, cela peut être parce qu’il n’est pas bien installé, a des freins restrictifs, a des tensions liées à sa position in utéro, sa naissance (ou d’autres sources de tensions comme des allergies). Cela peut évidemment être plusieurs facteurs qui se cumulent.

Des tensions physiques de la mère qui font qu’elle fait téter toujours dans la même position, son état de santé (carence, infection bactérienne, candidose, faiblesse immunitaire etc) peuvent également causer des douleurs.

On évite de donner une tétine, des biberons, d’utiliser des bouts de sein car la succion avec ces trois objets est différente de celle du sein : bébé va pincer avec ses gencives et mettre la langue en arrière. S’il fait la même chose au sein, cela va causer des douleurs

une   vidéo de prise du sein qui aborde différents sujets.

Causes de douleurs

  • 1) un engorgement peut rendre le sein particulièrement douloureux, dû à la tension exercée par le surplus de lait dans les canaux lactifères. Dans ce cas, faire téter le bébé plus souvent, l’aider à drainer le sein en la plaçant en prise asymétrique et en faisant de la compression du sein à la fin de la tétée. Les engorgements sont généralement causés par des tétées trop peu fréquentes ou un bébé qui ne draine pas correctement le sein. Si le bébé refuse de téter essayer :

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    • la technique de verre d’eau chaude (plonger le sein dans un verre d’eau tiède et laisser le lait couler) https://www.youtube.com/watch?v=OVDx85D5RsI
    • masser avec du chaud / sous la douche pour aider le lait à sortir.

     

 

  • 2) une irritation du sein, des crevasses : à cause d’une prise trop peu profonde le mamelon peut devenir douloureux. Le bébé ne prend pas assez de mamelon en bouche, et le mamelon frotte contre la partie dure du palais. Ou encore le bébé ne parvient pas à maintenir le sein en bouche et serre avec ses mâchoires, ses lèvres, ses dents et cela occasionne des plaies à d’autres endroits. Les freins restrictifs mais aussi des tensions crâniennes, au niveau des cervicales, de la mâchoire, de la colonne vertébrale, peuvent causer une prise du sein qui va blesser la mère. Voir un chiropracteur peut aider le bébé à ouvrir davantage la bouche, soulager des tensions au niveau de la langue. Un accouchement long, très rapide, l’utilisation de ventouse, forceps, la présence d’un tour de cordon ou deux etc sont des sources de tensions.

L’humidité accélère la cicatrisation mais elle favorise aussi la candidose et les infections. On évite les coupelles en argent, les coquillages, coquilles et tous les gadgets miraculeux.

On peut utiliser de l’huile de coco biologique en application sur le sein après qui est antifongique, antibactérienne et cicatrisante.
Et/ou de l’extrait de pépins de pamplemousse de bonne qualité (à base de citrus paradisi et bio) sur les mamelons après chaque tétée, dilué ou non en fonction de la sensibilité. C’est également un antibactérien.
Et / ou de l’argent colloïdal à pulvériser sur le mamelon après chaque tétée. C’est également un antibactérien puissant et efficace qui aide à la cicatrisation.
Pour la qualité et contre-indications des produits voir avec le médecin, sage-femme ou pharmacien.  

3) des crevasses qui ne guérissent pas : c’est souvent qu’une candidose et/ou infection bactérienne s’est installée.

4) candidose : c’est un champignon naturellement présent sur le corps mais qui peut se multiplier et causer des douleurs. La candidose apparaît comme une sensation de brûlure, pics, qui peut remonter dans le sein. Certaines mères parlent de sensation de ‘lave’. Le mamelon est rouge et irrité, sensible au frottement des vêtements. Il n’est pas nécessaire que bébé ait du muguet dans la bouche pour confirmer le diagnostic. Avoir une candidose signale une fragilité au niveau du système immunitaire, donc prendre soin de soi. Lorsque la candidose résiste aux traitements rigoureux (on traite la mère et le bébé avec un antifongique, le linge, les soutien-gorges, tout ce qui est mis à la bouche, les couches lavables aussi), on fait un prélèvement pour s’assurer que ce n’est pas une infection bactérienne (streptocoque, staphylocoque doré par exemple). Les traitements antibiotiques sont généralement compatibles avec l’allaitement. article complet ici.

En attendant le traitement, pour se soulager :
On peut utiliser de l’huile de coco biologique en application sur le sein après qui est antifongique, antibactérienne et cicatrisante.
Et/ou de l’extrait de pépins de pamplemousse de bonne qualité (à base de citrus paradisi et bio) sur les mamelons après chaque tétée, dilué ou non en fonction de la sensibilité. C’est également un antibactérien.
Et / ou de l’argent colloïdal à pulvériser sur le mamelon après chaque tétée. C’est également un antibactérien puissant et efficace qui aide à la cicatrisation.
Pour la qualité et contre-indications des produits voir avec le médecin, sage-femme ou pharmacien.

5) Eczéma : la peau peut réagir à un excès d’humidité ou un produit utilisé pour se doucher, faire la lessive, un tissu. Cesser d’utiliser l’allergène. article complet ici.

6) le vasospasme : lors de la tétée et juste après celle-ci les vaisseaux sanguins se contractent et peuvent causer des douleurs semblables à la candidose, ou différentes. Le téton change de couleur – il peut blanchir, jaunir, devenir violet ou bleu. la chaleur sèche et se complémenter en magnésium et calcium peut aider. article complet ici.

7) le syndrome de constriction mammaire : Les vaisseaux sanguins se contractent et il y a un manque d’afflux sanguins et d’oxygène. Cela cause de la douleur et la douleur va causer de la tension. La mère qui a mal va se tendre au niveau des épaules, serrer les dents. Cela va contracter les muscles de la poitrine, et de l’épaule et du cou, ce qui va comprimer les vaisseaux sanguins qui vont aux tétons et à la poitrine, et causant une douleur intense, comme un coup de couteau ou sourde. Cela peut être constant, gratter, être brûlant ou glaçant, une combinaison de sensations différentes.
Certaines mères parlent d’une douleur débilitante qui les contraint à s’allonger après la tétée, ou les pousse à vouloir arrêter l’allaitement. Ces symptômes sont souvent confondus avec une candidose. Nous appelons ça ‘mammary constriction syndrom’, un ensemble de symptôme tels que décrits au-dessus. Cela peut aussi faire changer de couleur et de forme les tétons comme avec le syndrome de Raynaud.
Pour le traiter on utilise une technique de massage qui est simple, masser les muscles pectoraux (pas le sein) avec vigueur pendant 46 à 60 secondes du côté affecté.
Masser 1) au-dessus des seins 2) entre les seins 3) sous le sein douloureux sur la cage thoracique 4) sur le côté du sein à côté. Une de ses zones va soulager la mère. Eviter les charges lourdes, voir un chiropracteur pour les tensions et s’étirer avant d’allaiter.

8) l’ampoule de lait : Un petit point blanc douloureux (mais pas toujours) situé au bout du mamelon qui signale un canal lactifère bouché. On peut varier les positions de tétée pour que le bébé finisse par percer l’ampoule, y mettre du gras pour la ramollir. Ou consulter pour la faire percer. Ensuite il faut s’assurer qu’il n’y a pas de canal à drainer. article complet : ici.

9) le canal lactifère bouché :
Du lait n’a pas été extrait du sein correctement, il stagne dans un canal lactifère et devient douloureux, et peut former une boule rouge ou une zone dure dans le sein. Il faut drainer le canal en multipliant les tétées, les positions. Le lait qui a stagné peut avoir la consistance d’une pâte de dentifrice. article complet : ici

10) la mastite :
La mère a mal et/ou a une masse dans le sein, rouge, dure et chaude. On se sent fiévreuse, vaseuse. Le bébé refuse le sein atteint. On l’appelle la grippe du sein. Elle peut être causée par une inflammation ou bien une infection (notamment si la mère a des crevasses, une candidose etc). Il faut drainer le sein en utilisant différentes techniques et se reposer. Si l’état ne s’améliore pas rapidement, consulter. Si la mastite est là depuis plusieurs jours il faut consulter. Il faut parfois un traitement en plus du drainage (vérifier avec le/les noms de médicaments sur www.lecrat.fr et www.e-lactancia.org la compatibilité avec l’allaitement). Si des crevasses ou candidose sont présentes lorsque la mastite se déclare il faut consulter immédiatement. Avoir une mastite n’est pas une contrindication à l’allaitement. Ce sont les tétées qui sont les plus efficaces pour guérir, et si le bébé refuse de téter, un tire-lait, un bambin, un adulte. article complet : ici.

La mastite inflammatoire arrive lorsque le sein n’a pas été suffisamment drainé et pas assez fréquemment et le surplus de lait retourne vers les alvéoles qui sont surchargées. Cela cause une réaction inflammatoire. Elle apparaît généralement rapidement et peut disparaître rapidement en 24h ou 48h si prise en charge correctement.
Une mastite infectieuse/bactérienne peut découler d’une mastite qui était d’abord inflammatoire et qui s’infecte, ou bien directement d’un canal lactifère bouché qui n’a pas été pris en charge auparavant, ou encore d’une infection (à levures ou champignons). Elle va souvent de pair avec une candidose qui était déjà présente.

11 ) abcès du sein :
C’est une mastite qui n’a pas été traité, et l’infection occasionne une poche de pus à l’intérieur du sein qui augmente et est extrêmement douloureuse.
Il nécessite souvent une intervention chirurgicale et de maintenir le drainage. Le docteur Newman dit qu’un abcès ne nécessite pas l’arrêt de l’allaitement. Le bébé avait déjà été mis en contact avec les bactéries et le priver de lait le prive d’anticorps, et le pus n’est que des cellules mortes que son système digestif est capable de détruire facilement. article complet : ici.

 

 

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Faut-il donner de l’eau à un bébé exclusivement allaité ?

En ces périodes de fortes chaleurs et canicules, qui n’a pas entendu ‘mais il/elle a soif enfin ! donne-lui à boire ! cesse de le priver et d’être égoïste!’. Est-ce vraiment nécessaire ? que répondre à ces remarques ?

Voici donc un point sur les besoins en eau d’un bébé exclusivement allaité / allaité à la demande.

Groupe avec des ressources, informations soutien sur l’allaitement ‘Allaiter en maternant’ https://www.facebook.com/groups/122414898390553

 

 

 

 

  1. Un petit rappel : composition du lait maternel

Le lait maternel est composé à environ 90% d’eau. Le lait de début de tétée est particulièrement hydratant, et contient des sels minéraux tels que du sodium et du potassium que l’on trouve dans les solutions de réhydratation (composition du lait maternel ici)

C’est donc tout simplement inutile si bébé tète à la demande et a accès au sein !

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  1. Interférence avec l’allaitement

Un bébé allaité à la demande reçoit donc toute l’hydratation dont il a besoin à condition de pouvoir téter aussi fréquemment qu’il le souhaite. Si on lui donne de l’eau, son estomac sera rempli de liquide qui ne lui apporte aucune calorie, contrairement au lait maternel et peut donc faire sauter une tétée et un moment où il se serait nourri et où il aurait stimuler les mamelons. Cela interfère donc avec ses besoins nutritifs et si fait fréquemment avec la production de lait car le corps de la maman enregistrera moins de ‘demandes’. Cela peut être rapidement problématique pour un nourrisson, qui n’obtient donc pas assez à manger sous prétexte qu’il aurait soif.

  1. Une prise de risque inutile

Donner de l’eau n’est pas seulement inutile mais cela peut également cela comporter des risques.

En particulier dans les endroits du monde où l’eau à disposition n’est pas forcément potable et / ou peut contenir des bactéries et virus. Contrairement au lait maternel, qui ne rendra pas bébé malade, celui-ci peut développer des maladies en buvant de l’eau, telles qu’une diarrhée ou mêmes des infections plus graves allant jusqu’à mettre en danger sa vie.

Dans les pays où l’accès à l’eau potable est plus simple, ainsi que l’eau en bouteille, on oublie souvent que l’eau n’est pas si ‘propre’ qu’il n’y paraît. Rares sont les eaux qui ne sont pas traitées, ‘nettoyées’, par des produits chimiques. Il est vrai que la majorité des eaux en bouteilles sont contrôlées avec rigueur, mais on oublie souvent ce facteur.

 

En cas de canicule, on augmente les tétées ! –

un article sur la canicule : ici

Quand donner de l’eau alors ?

Lors de la diversification par exemple, comme une découverte d’un aliment, en petite quantité. A savoir que bébé qui tète, s’hydrate .

 

Est-ce qu’un bébé allaité peut se déshydrater ?
Oui s’il manque de lait. Ce manque de lait principalement causé par trop peu de tétées, une conduite d’allaitement qui fait que le bébé n’est pas assez au sein, qu’il n’en prend qu’un, a une succion inefficace.  UN bébé doit avoir un accès illimité au sein. Dans les pays où la chaleur est considérable toute l’année, le bébé peut téter un milliard de fois par jour. Ainsi, il ne manque pas d’eau. Cela peut également être causé par une infection qui crée un déséquilibre avec les fluides présents dans le corps. Il est nécessaire de consulter très vite, revoir la conduite de l’allaitement, prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé du bébé. Il est toujours préférable de donner du lait, qui sera hydratant ou nourrissant plutôt que de l’eau. Si le manque de lait est installé depuis un moment, relancer la lactation au tire lait et faire le nécessaire pour reprendre l’allaitement sereinement tout en veillant à la santé du bébé.

 

Recommendations de l’OMS : http://www.who.int/features/qa/breastfeeding/fr/

Recommendations de l’INPES : page 50 http://inpes.santepubliquefrance.fr/30000/pdf/0910_allaitement/Guide_allaitement_web.pdf

Recommendations de la leche league https://www.lllfrance.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=967&Itemid=506

lien de consoglobe : https://www.consoglobe.com/bebes-allaiter-sante-2810-cg

Etudes sur les besoins en eau dans les pays chauds (Jamaïque, Pakistan)

https://www.lllfrance.org/vous-informer/des-etudes/1524-etudes-sur-besoins-en-eau

 

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Du lait maternel, toujours plus de lait maternel!

Comment faire pour produire du lait, suffisamment de lait pour nourrir son bébé ?

Déjà pour commencer il faut avoir accouché, et que le placenta soit éjecté du corps de la mère pour que le signal soit envoyé au cerveau de produire les hormones qui permettent la production de lait au niveau des glandes mammaires. Ensuite…

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lait

  1. Les tétées sans restriction

Sans stimulation, il ne peut pas y avoir de production. Dès ces premières minutes de vie, le bébé est mis au sein, et tète, envoyant le signale au cerveau de produire du lait. C’est l’hormone de la prolactine qui joue ce rôle et active le travail des glandes mammaires.

Un bébé a besoin de téter de manière frénétique, et très fréquente, jour et nuit. C’est un comportement instinctif, archaïque qui a permis la survie de l’espèce humaine. Cela lui permet d’obtenir la nourriture dont il a besoin pour se développer, et dans les quantités nécessaire. Si on restreint la durée des tétées, les espace, la production diminue. C’est la loi de l’offre et la demande. S’il y a demande, il y aura de l’offre. Sinon, non.

Il faut donc suivre le rythme du bébé. Du début à la fin de l’allaitement. Et s’assurer que les tétés sont efficaces.

Pour relancer la lactation, on pratique le maternage intensif, c’est à dire que l’on met bébé au sein le plus souvent possible, on le met en prise asymétrique et on peut faire de la compression du sein. Egalement, passer plusieus fois d’un sein à l’autre pendant la tétée.

 

 

 

  1. Le peau à peau et l’ocytocine

Le peau à peau favorise l’éjection du lait, car il stimule la production d’ocytocine qui fait réagir les cellules qui libèrent le lait. Il permet également de raviver la vitalité de bébé, et de l’encourager à s’éveiller/ se réveiller, et détend la maman qui se sent étrangement connectée à son bébé.

  1. Prendre soin de soi et avoir confiance en ses capacités

La santé physique et morale doivent être prise en considération. Mieux on se sent, plus le corps fonctionne bien.

Il est important de manger varié et équilibré pour refaire des réserves de nutriments rares après l’accouchement ainsi que de s’hydrater correctement. L’excès d’eau n’est pas nécessaire, boire à sa soif suffit.

Le stress ou un choc émotionnel peuvent bloquer le réflexe d’éjection. La fatigue n’empêche pas la maman de produire du lait sinon il y aurait beaucoup de bébés qui n’auraient pas survécu.

Entendre des commentaires négatifs en permanence sur notre capacité à produire du lait nous affecte et peut nous donner l’impression d’en manquer en particulier lors de moments ‘difficiles’ à passer dans l’allaitement, les pics de croissance/ périodes de pointe, les maux de ventre de bébé, les décharges émotionnelles. La perception qu l’on a de ses capacités est donc importante !

  1. Éliminer ce qui interfère avec le transfert de lait entre le bébé et la mère

– une mauvaise prise du sein : veiller à ce que la bouche soit grande ouverte et ne prenne pas que le téton mais une partie du mamelon. Laisser bébé avoir une prise asymétrique du sein.

– un blocage de la mâchoire : bébé n’ouvre pas assez la bouche (consulter un chiropracteur pédiatrique)

– des freins : il en existe plusieurs sortes. Ils peuvent empêcher le bébé d’ouvrir correctement la bouche, donc de stimuler suffisamment. Ou réduire la mobilité de la langue et donc impacter la quantité de lait obtenue qui est alors insuffisante. (consulter un orl ou stomatologue).

– la tétine qui modifie le réflexe de succion et supprime des tétées.

– la fatigue de bébé : qui ne tète pas assez régulièrement car il est épuisé et donc n’obtient pas assez de lait et ne stimule pas assez. Dans ce cas, il faut instaurer un rythme et lui proposer très régulièrement le sein, voire exprimer son lait et lui donner à la cuillère ou seringue pour lui permettre de reprendre des forces et d’être capable de réclamer et de faire l’effort de téter.

– les sources de frustration/ d’énervement : un réflexe d’éjection fort (lait qui sort en jet) qui épuise bébé qui finit par se décourager et ne plus téter. Plusieurs techniques permettent de l’atténuer et permettre à bébé de le gérer et de pouvoir accéder au lait gras de fin de tétée

  1. Éliminer ce qui interfère avec la production à la source

– la mauvaise prise du sein donc une stimulation peu efficace qui cause une diminution de la production

– la prise de biberons, qui supprime des moments de stimulation donc entraîne une baisse de la production.

– la tétine qui supprime des moments de stimulation, la rend moins efficace et fait sauter des tétées donc fait baisser la production.

– les bouts de sein :qui réduisent le débit de lait et la stimulation du sein donc à long terme peuvent faire baisser la stimulation

Un point sur les différentes causes possibles de manque de lait : ici.

pour éliminer ces possibilités, et en cas de doute, contacter une consultante en lactation avec le diplôme ibclc.

 

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Les nuits d’un bébé

Voici un sujet de grande préoccupation pour les parents et la société. Comment un bébé dort-il, s’il se réveille et s’il réveille ses parents la nuit. Qui n’a pas entendu : « alors ça y est, il fait ses nuits ? » ou alors des jeunes parents vous annoncer avec fierté que leur nourrisson d’un mois fait « enfin » ses nuits et qu’ils arrivent à respirer et avoir un peu de temps pour eux ? Ou bien qu’on vous dise « mais tu es sûr que tu n’as pas fait quelque chose à l’envers si ton bébé ne fait pas encore ses nuits ? »

D’abord il sera question des faits biologiques concernant l’être humain et le sommeil, puis du conflit entre ces besoins physiologiques et les normes culturelles sur le sommeil, les effets du laisser pleurer, les tétées nocturnes et quelques remarques sur le cododo et breastsleeping.

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1 Faits biologiques : l’être humain et le développement du cerveau

a.Cerveau immature

Après les 9 mois de gestation, lorsque le nourrisson vient au monde, il est extrêmement vulnérable, contrairement aux bébés d’autres animaux qui sont déjà en mesure de tenir debout et de se déplacer.  L’être humain est en effet un cas particulier, il est probablement celui qui naît le plus vulnérable et le ‘moins’ fini. Il est incapable de se déplacer, de se nourrir, de se rassurer seul. Pourquoi ? des anthropologues ont élaborés la théorie selon laquelle le corps humain expulse le bébé non pas lorsqu’il arrive à maturité, mais lorsque le placenta n’est plus en mesure de subvenir aux besoins nutritifs du bébé correctement et que le bassin va devenir trop étroit par rapport au périmètre crânien. Le cerveau n’est donc lui aussi pas encore arrivé à maturité, et une part conséquente de cette maturation va avoir lieu à l’ex-utéro. Cette croissance ex utéro est une spécificité à l’être humain mais également ce qui fait de lui un être vivant exceptionnel, dont le potentiel et capacités de développement sont extrêmement importantes.

Un bébé humain est donc un être entièrement dépendant de ses parents. Il a besoin d’eux pour se nourrir, se rassurer, s’endormir, se déplacer, découvrir le monde.  C’est une simple réalité biologique.

« R.D Matin un anatomiste des primates et paléontologiste dit que les humains ont une gestation de 21 mois. 9 mois in utéro et 12 mois à l’extérieur. »

traduit de Meredith F Small ‘Our babies, Ourselves.’

Meredith F Small explique donc par conséquence que ‘faire ses nuits’ est un mythe culturel. La réalité biologique est que le cerveau à la naissance de l’enfant ne sait pas enchaîner les cycles de sommeil. Toutes les connexions ne sont pas prêtes, mais encore en cours de construction.

faire ses nuits

b. Instinct de survie

Mais cela répond aussi à une nécessité : celle de survivre, en s’assurant qu’on est entouré et en ne tombant pas dans un sommeil trop profond.

dormirseul

Les réveils fréquents permettent aussi au bébé de ne pas sombrer dans un sommeil trop profond et d’éviter l’apnée du sommeil, ce que démontrent les expériences sur le sommeil humain de l’anthropologue James McKenna.  Le bébé peut ainsi s’assurer qu’il est entouré et apprendre à maîtriser les différentes manières de respirer dans son sommeil s’il est en présence d’adultes. C’est donc une forme de protection contre la mort subite du nourrisson, et le rythme biologique et physiologique du bébé.

cododocitation

 

  1. Une réalité biologique en conflit avec les normes culturelles

Les ethnopédiatres étudient justement les idéologies développées au sein de chaque société concernant la manière dont il est ‘souhaitable’ d’élever les enfants, ce qui est bien pour eux, ou non, les notions qu’ils doivent acquérir pour ‘réussir leur vie’, devenir des membres productifs de la société dans laquelle ils grandissent.

Dans certaines cultures, où la vie se base sur les relations interpersonnelles, l’interdépendance n’est pas perçue comme négative mais positive, dans d’autres, comme la culture occidentale, il est important de devenir autonome, c’est à dire de savoir très vite ne pas dépendre des autres et être capable de faire tout, tout seul.

De cette idéologie, liée à l’organisation du monde du travail, est née celle du bébé qui doit faire ses nuits, pour montrer qu’il a grandi, qu’il est capable de se passer de ses parents, que ceux-ci peuvent enfin se reposer et sont déchargés de la responsabilité de le rassurer la nuit. En effet, comment vont–ils survivre autrement et se lever le matin pour aller travailler ?

Qu’oublie-t-on déjà? qu’un adulte aussi se réveille la nuit, et plusieurs fois. La majorité d’entre nous nous rendormons aussitôt et ne sommes pas conscients lors du changement de cycles de sommeil. Mais un certain nombre d’entre nous se réveillent et n’arrivent pas à se rendormir.

Ce conflit entre réalité biologique et norme culturelle aboutit souvent à des recommandations telles que le laisser pleurer, des techniques d’apprentissage du sommeil parce qu’il faut bien que le bébé comprenne qu’il doit laisser ses parents dormir la nuit.

Sauf qu’un bébé est toujours un petit bout d’être humain, un mammifère, incapable de se rassurer seul, et qu’il fonctionne toujours selon son rythme biologique et non culturel, et de son instinct qui lui dicte comment assurer sa survie : j’ai mal, j’ai trop chaud, j’ai trop froid, j’ai faim, je me sens seul, il y a quelque chose qui m’inquiète – je demande de l’aide.

« Même les experts partisans de’ l’enseignement au sommeil des enfants’ reconnaissent ce fait, l’objectif de leurs méthodes n’est pas d’obtenir que l’enfant ne se réveille plus, c’est impossible. Ce qu’ils veulent, c’est que quand il se réveille, il se taise au lieu d’appeler ses parents et se rendorme sans rien dire ». Carlos Gonzalez, Serre-moi fort.

lesréveils

 

  1. Que se passe-t-il quand on force un enfant à se rassurer seul ?

a. Un besoin émotionnel est aussi important qu’un besoin de nourriture. Le cerveau a également besoin de se ‘nourrir’, et il le fait grâce à des hormones qui favorisent son développement (comme l’ocytocine) et la sensation de bien-être. Cette sensation de bien-être lui permet d’utiliser ses ressources sur le développement alors que l’augmentation de l’hormone du stress, le cortisol, paralyse des parties du cerveau et les forces du bébé, et ont un impact négatif sur le développement des connexions neuronales. Plus le bébé est placé dans des situations où personne ne répond à ses appels, ou reçoit son message plus il va être sensible au stress, et cette hormone produite de manière importantes, immobilisant ses autres capacités mentales et l’empêchant de devenir résilient. Cela peut aller jusqu’à modifier les gènes. Un livre à lire sur le sujet : ‘Pour une enfance heureuse de Catherine Gueguen.

b. Le principe de l’attachement de Bowlby. Ce n’est pas une théorie mais un principe qui a été prouvé scientifiquement. Les êtres humains pour se développer harmonieusement ont besoin de construire un lien d’attachement, une relation de confiance avec une figure, qui s’occupe d’eux au quotidien, de manière régulière et quasiment exclusive. Cette relation leur permet d’établir des repères dans leurs premières années de vie, un équilibre psychique sur lequel ils pourront s’appuyer dans le futur. Ils peuvent grâce à ce lien développer de la confiance envers le monde extérieur, les autres et en eux-mêmes. Ce lien nourrit le sentiment d’avoir de la valeur et de mériter d’être aimé et rassuré, ce qui permet d’acquérir un équilibre intérieur et de se tourner vers l’extérieur.

Ainsi s’acquiert l’autonomie, par le développement interne de ces notions : confiance, estime de soi, amour. « Un besoin comblé est un besoin qui peut être abandonné. »

Pour pouvoir se détacher il faut avoir pu s’accrocher à quelque chose.

Par ici un lien vers un pdf qui cite l’avis d’une vingtaine d’experts sur les théories d’apprentissage du sommeil et les effets délétères du laisser pleurer, qui abime la confiance que l’enfant a en lui-même, les autres, le sentiment que ce qu’il communique est entendu et a de la valeur.

http://llwynrt.legtux.org/laisserpleurer.pdf

 

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  1. Les tétées nocturnes : normal ou pas ?

« La norme, c’est ce que font les enfants allaités : se réveiller plus souvent à partir de 4 mois. Cela a aidé nos ancêtres à survivre. » (Carlos Gonzalez, ‘Serre-moi fort’)

Souvent, les nouvelles mamans qui allaitent découvrent avec surprise que leur bébé tète autant la nuit (voir plus) que le jour. Surprises et décontenancées, elles se demandent si c’est bien normal et tout leur entourage ne cesse de leur répéter à quel point cela doit être fatigant, et que bébé n’en a pas besoin.
Bébé en a besoin. L’allaitement la nuit est crucial pour plusieurs raisons. Il permet à bébé de continuer à stimuler le sein et de garantir une production de lait adéquate à ses besoins, car la règle veut que la production de lait s’adapte à la loi de la stimulation, et que le pic de prolactine, hormone responsable de l’allaitement ait un pic à 3h du matin. Ensuite les tétées nocturnes sont des tétées très nutritives, à savoir que le lait maternel change de composition au cours de la journée en fonction des besoins du bébé et que notamment la nuit le lait a sa forme la plus ‘pure’ c’est à dire la moins teintée par le goût de la nourriture consommée la journée. De plus, durant la nuit, bébé n’est pas distrait par des stimuli extérieurs et va téter en importantes quantités. Rappelons-nous que lorsqu’il naît, le cerveau du bébé n’est pas terminé, il a encore de nombreux câblages à faire, qui lui prendront de nombreuses années. Il est normal donc pour lui de s’alimenter la nuit, qui n’est pas distincte du jour, mais aussi parce qu’une énorme partie du câblage cérébral a en fait lieu la nuit (acquisition, croissance, découverte). La nuit est une période intense de croissance pour un bébé, il a donc besoin de s’alimenter. A cela s’ajoute que ce cerveau pas terminé n’enchaîne pas les cycles de sommeil automatiquement, ce qui est aussi une forme de protection biologique contre un sommeil trop profond prévue par la nature. Bébé se réveille pour éviter une apnée du sommeil, et un ‘oubli de respirer’, et vérifier qu’il est entouré et protéger. Pouvoir téter le tranquillise immédiatement. Téter est un réflexe ancestral, une nécessité première, une protection, un moyen de survie, l’assurance de ne pas être seul. Oui, téter la nuit est normal et même nécessaire.

  1. Ce qu’il se passe lorsque l’on fait du cododo

La proximité physique permet de gagner du temps de sommeil et évite les allers-retours et des phases d’éveils trop longues après lesquelles il peut être plus difficile de se rendormir.

La maman et le bébé se synchronisent, autant au niveau de la respiration, que des battements du cœur et des cycles de sommeil. Le bébé apprend donc comment à respirer en dormant.

La maman est dans un état de vigilance accrue et des expériences scientifiques montrent qu’elle vérifie à plusieurs reprises, même en dormant, que son bébé respire toujours, qu’il est couvert suffisamment, qu’il n’a pas trop chaud ou trop froid.

La dyade mère-enfant est sécurisé, paisible, se sachant proche et connectée en permanence.

Le père profite également de cette proximité physique qui provoque une production importante d’ocytocine, l’hormone de l’attachement et de l’amour, et se sent connecté à son bébé.

un article sur le cododo sécuritaire ici

cododobienfaits

 

 

Plus doux sera le nid, plus fortes seront les ailes

 

 

 

Sources :

‘Serre-moi fort : comment élever vos enfants avec amour’ de Carlos Gonzalez,

‘Our Babies, Ourselves : How Biology and Culture Shape the Way We Parent’, de Meredith F Small

James McKenna Mother-Baby Behavioral Sleep Laboratory

‘Breastfeeding New Anthropological Approaches : Breastsleeping in four cultures : comparative analysis of a biocultural body technique’, Cecilia Tomori

 

 

 

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La tétine de biberon ‘anti-confusion’

Au cours d’un précédent article j’évoquais la question de la confusion sein-tétine notamment avec l’utilisation de biberons. Le problème étant accepté comme bien réel, les commerciaux se sont donc attelés à trouver une solution pour que les mamans / parents continuent malgré tout d’acheter des biberons. Pour cela il fallait trouver une tétine de biberon qui ne présente pas de risque de confusion. Ou en tout cas, convaincre, qu’elle ne pose pas le même risque que les autres. Les commerciaux sont doués pour fournir des efforts lorsqu’il s’agit de vendre un produit et de garder/créer une nouvelle clientèle. Comprendre ici les parents qui veulent éviter la confusion sein-tétine.

Si l’on reprend le pourquoi de la confusion avec un biberon, il y a trois aspects essentiels :

1) la différence de texture entre une tétine et un sein : la tétine est plus rigide et le bébé peut s’habituer à cette hyperstimulation de la bouche et ne répondre plus qu’à celle-ci devenant complètement passif au sein.

2) le mécanisme et les muscles impliqués ou non dans la succion. Avec un biberon, bébé pince la tétine avec ses gencives et obtient du lait, ce qui lui coûte peu d’efforts, la langue est inactive et positionnée en arrière. Au sein, il y a de nombreux muscles mobilisés, la langue est tirée en avant et active, elle compresse le sein contre le palais, et le téton va très profondément dans la gorge. L’ouverture de la bouche n’est pas la même. Bébé doit l’ouvrir très grand pour téter de manière efficace.

3) la différence de débit entre un biberon et le sein : un bébé peut finir par refuser de faire l’effort au sein car le lait coule plus vite et sans effort au biberon, donc pourquoi se fatiguer ?

Alors il suffit maintenant d’observer avec un œil critique les différentes tétines ‘anti confusion’

Sont-elles rigides ?

Ont-elles la même texture et souplesse que le sein ?

Vont-elles aussi loin dans la bouche ?

Mobilisent-t-elles la langue et les muscles de la bouche ?

La langue est-elle tirée en avant?

Demandent-elles d’ouvrir la bouche en grand ?

Permettent-elles d’avoir le même débit qu’au sein ?

Depuis quelques temps, il est question d’une tétine ‘révolutionnaire’, la calma de medela, qui serait capable d’imiter la succion de bébé au sein et de le pousser à reproduire le même réflexe qu’au sein.

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Pourtant, elle est tout aussi rigide que ses congénères. L’ouverture de la bouche reste la même qu’avec une tétine classique et n’a rien à voir avec le sein, la texture rigide ne permet pas à bébé d’avancer autant la langue que ce qui est prétendu, ni d’être aussi actif.

La différence avec les autres tétines est en fait l’absence de pincement pour obtenir du lait, mais du lait qui coule grâce à l’aspiration de bébé, ainsi que sa longueur, légèrement plus grande que les tétines classiques.

Le problème est là. D’abord la langue n’est pas mobilisée, du fait de la forme de la tétine et de sa rigidité et elle n’a rien à faire puisqu’il faut aspirer pour faire venir le lait, la pression sur la tétine étant inefficace (qui est d’ailleurs un argument de vente de medela).

Et si le bébé aspire comme il le fait au sein, le débit est très fort, il peut donc s’étouffer car la tétine va plus loin dans la gorge que les tétines classiques, et ne s’écrase pas du tout comme le fait le téton.

Alors s’il arrête d’aspirer, il peut faire une pause, en effet, entre deux débits trop élevés/risques d’étouffement.  Tant mieux.

Ni le mécanisme de succion,  ni l’ouverture de la bouche, ni le rythme de bébé ne sont respectés et similaires à ce que bébé fait au sein.

 

Ce qu’il se passe avec une tétine classique et ce qu’il se passe avec la calma

Avec une tétine ‘classique’, pour obtenir le lait, bébé met sa langue en arrière du fait de la rigidité de la tétine et celle-ci reste passive, les muscles de la bouche ne sont pas utilisés. Il pince avec ces gencives et le flot de lait arrive, vite et facilement.

Avec la calma, pour obtenir du lait, le bébé ne peut toujours pas se servir de sa langue, la tétine étant peu souple et imposante, elle est donc positionnée légèrement en arrière et reste passive. Il aspire et le lait coule à flots dans la tétine et arrive au fond de la bouche à grande vitesse, sans que la position soit la même qu’au sein.  Cela peut être concertant voire dangereux. Le lait arrive très vite, sans respecter la mécanique physiologique du processus pour téter.

Dur d’imiter le sein?

On peut faire quelque chose de très ressemblant, mais encore une fois, de l’imitation naît la confusion.

Autant utiliser des méthodes qui demandent à un bébé d’être actif, de se servir de ses muscles, et de se nourrir à son rythme.

 

liens – sources en anglais :

http://thebreastfeedingmother.blogspot.fr/2012/07/the-trouble-with-calma-and-quest-for.html

http://theleakyboob.com/tag/medela-calma/

 

 

 

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L’allaitement et la confusion sein-tétine : causes et alternatives

Cet article est le fruit de recherches, lectures, rencontres et expériences. L’alimentation d’un bébé est un sujet complexe qui ne peut être pris à la légère, et je ne suis ni médecin, ni pédiatre, ni consultante en lactation ibclc. En cas de problème avec votre bébé, notamment prise de poids et croissance, veillez à consulter une personne du domaine médical, de préférence avec le diplôme ibclc (international board of certified lactation consultant) qui assure des connaissances approfondies en allaitement.

L’article se compose de 3 parties : ce qu’est la confusion, les trois types de confusion et les alternatives au biberon, qui permettent de limiter le risque de confusion ou de rééduquer bébé.

Groupe avec des ressources, informations soutien sur l’allaitement ‘Allaiter en maternant’ https://www.facebook.com/groups/122414898390553

I Au sujet de la confusion

  1. Le principe : trois obstacles à l’allaitement au sein

Les biberons, la tétine, les bouts de sein/téterelles sont faits de plastique et imitent la forme du sein, ou en tout cas du téton, pour nourrir l’enfant, le rassurer, ou l’aider à se nourrir.

Ces trois utilisations, bien que fort courantes et banalisées, ne sont pas des alliées de l’allaitement au sein, mais de véritables obstacles qui peuvent entretenir les problèmes que bébé a de prendre le sein, lui empêcher d’apprendre à téter, diminuer la stimulation de manière considérable, faire baisser la production et la prise de poids, conduire au sevrage par manque de lait ou refus total du bébé de téter.

Le biberon, la tétine, et les bouts de sein agissent sur deux choses propre à l’allaitement au sein :

1) le transfert de lait : ils participent au ‘blocage’ de la manière dont le lait passe de la maman au bébé

2) La production de lait à la source : ils causent une diminution de la production, voire une disparition de celle-ci sur le long terme.

La tétine (sous entendue du biberon, tétine ou bouts de sein/téterelles) peut donc conduire à l’arrêt de l’allaitement maternel au sein, soit de manière discrète et progressive sans que la mère se rende compte de ce qu’il se passe, soit de manière brutale, le jour où le bébé refuse soudainement de prendre le sein.

  1. Les mythes au sujet du risque de confusion sein-tétine

« Un mythe pour faire peur », « qu’après les 1 mois du bébé plus de risque », « qu’un bébé sait bien faire la différence », « que si ce n’est pas la mère qui donne pas de risques de confusion », « que le besoin de succion est trop intense », « que ce n’est pas une confusion mais une préférence et un choix de la part du bébé », « que tel bébé n’a jamais fait de confusion » , « bébé n’aime pas et recrache de toute manière » , « bébé aime trop le sein pour faire une confusion, « que c’est juste pour s’endormir », « qu’au moins le papa peut s’impliquer », « qu’un seul biberon ne changera rien », « la tétine / les bouts de sein ont sauvé mon allaitement »….

  1. La réalité du risque de confusion

La confusion peut arriver n’importe quand tout au long de l’allaitement, il suffit d’un biberon ou de l’utilisation même rare de la tétine. Elle n’implique pas l’intelligence de bébé, ni son amour du sein, mais la perte de repères et de réflexes musculaires, démobilise encore plus les bébés qui manquent de tonicité au niveau de la bouche et qui auraient besoin d’entraînement et de rééducation. Elle peut toucher n’importe quel bébé, n’importe quand, immédiatement ou après plusieurs mois. Et en revenir n’est pas une tâche aisée, c’est parfois impossible.

  1. Comment la confusion se manifeste-t-elle ?
  • Mauvaise prise du sein, bébé n’ouvre pas assez la bouche pour téter
  • Énervement au sein : bébé est frustré de devoir faire autant d’efforts et ne sait plus comment téter
  • Trop peu de couches mouillées car bébé n’obtient plus assez de lait
  • Prise de poids lente, voire insuffisante ou inexistante car bébé n’obtient plus assez de lait
  • Refus total de prendre le sein.
  1. Pourquoi parle-t-on de confusion ?

Parce que la tétine a été fabriquée de telle sorte à avoir un aspect ressemblant au sein, sans être exactement la même chose. Elle est plus rigide, moins souple et moins élastique. Elle va moins profond au fond de la gorge que le sein.

Malgré une ressemblance, elle suppose un autre réflexe que la tétée au sein pour obtenir du lait. Au sein, bébé avance sa langue et s’en sert pour compresser le sein, et ne se sert pas de ses gencives. Au biberon, la langue doit se mettre en arrière et ce sont les gencives qui font le travail, en pinçant la tétine. Boire au biberon ou au bout de sein ne mobilise pas autant de muscles de la succion au sein. La tétine n’est donc pas très éloignée de la forme du sein, mais plus ‘facile’ à maîtriser, un piège pour tous les bébés, et encore plus ceux qui manquent de tonicité musculaire ou sont fatigués et doivent se remettre d’un accouchement compliqué, naissance prématurée, tensions physiques, maladies etc., mais également les bébés bien portants.

  1. Existe-t-il des tétines sans risque de confusion ?

Il n’y a pas de biberon ou de tétine qui permettent d’éviter la confusion.

C’est un argument marketing utilisé par les marques pour vendre leurs produits et rassurer les mamans, et en faire de futures consommatrices de biberons et autres produits qui vont avec. Ils n’ont besoin d’aucune étude ou d’aucune ‘preuve pour l’affirmer. Il suffit de l’écrire pour que la caractéristique du produit semble crédible et que les mamans relaient cette ‘désinformation ‘. Certaines marques prétendent avoir trouver la solution. Mais leur tétine est plus rigide qu’un sein, moins malléable, le débit beaucoup trop rapide, la position de la langue pas la même qu’au sein, et le bébé est bien obligé de ‘téter’ de modifier la manière qu’il a de téter pour obtenir du lait, donc le risque est bel et bien là.

 

II Les trois types de confusion

Ces trois types de confusion sont malheureusement cumulables.

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  1. Le biberon

Ce qu’il se passe avec un biberon

  • Bébé pince avec ses gencives pour obtenir le lait, la langue et la mâchoire ne sont pas positionnées de la même manière que lorsqu’il tète au sein. Au biberon, la langue se positionne en arrière, au sein, pour téter il doit tirer la langue et s’en servir pour comprimer le sein.
  • Le débit est rapide et le lait coule sans fournir d’efforts particuliers.
  • Bébé va reproduire cette manière d’obtenir du lait sur le sein et être frustré car cela ne vient pas, ou pas assez vite.
  • Bébé désapprend à téter et/ou maintien d’un mauvais réflexe de succion.
  • Cela peut causer des crevasses et douleurs.
  • Sa succion au sein sera moins efficace donc la production va diminuer.
  • Suppression de moments de stimulation : bébé n’a plus faim donc ne va pas téter donc pas stimuler et donc pas préparer (ou ‘commander’) la montée de lait suivante
  • La production de lait diminue progressivement.
  • La prise de poids ne sera plus satisfaisante / va stagner, il va falloir complémenter davantage.
  • Bébé refuse de prendre le sein : le débit ne lui convient plus, la production de lait est faible et il ne comprend pas pourquoi il devrait faire autant d’efforts pour obtenir si peu, alors qu’au biberon ça va ‘tout seul’.

Que faire en cas de confusion avec un biberon ?

Arrêter de donner des biberons. Si le besoin de complémenter est déjà bien installé ou nécessaire pour des raisons médicales, donner dans un autre contenant qui ne présente pas ce risque et diminuer progressivement la quantité des compléments en faisant surveiller la prise de poids par un professionnel.  (liste des alternatives au biberon et explications en fin d’article) Expliquer sa démarche au bébé, le câliner, lui proposer le sein pendant le sommeil, prendre un bain avec lui, faire abstraction du reste et être patiente. Contrôler ensuite que bébé ouvre grand la bouche au sein ensuite et si ce n’est pas le cas, faire vérifier les freins par un orl ou stomatologue spécialisé, voir un ostéopathe pour vérifier qu’il n’y a pas de blocage de la mâchoire.

  1. La tétine

Ce qu’il se passe avec une tétine

  • Bébé désapprend à téter et/ou maintien d’un mauvais réflexe de succion.
  • Cela peut causer des crevasses et douleurs.
  • Bébé utilise son énergie à téter la tétine et n’en a plus ou ne ressent plus la nécessité de stimuler le sein par la suite (le cas encore plus de bébés ‘fatigués’ par des circonstances particulières).
  • Suppression de moments de stimulation : bébé utilise son énergie sur la tétine donc pas stimuler et donc pas préparer (ou ‘commander’) la montée de lait suivante Sa succion au sein sera plus rare, donc la production va diminuer.
  • Sa succion au sein sera moins efficace donc la production va diminuer.
  • La prise de poids ne sera plus satisfaisante / va stagner.

Que faire ?

Supprimer la tétine. Elle n’est pas nécessaire. Donner le sein.

Tous les bébés ont un besoin de succion. C’est parfaitement normal et cela leur assure une production de lait adaptée à leurs besoins. La tétine interfère avec l’allaitement au sein, et de manière redoutable, alors que l’on croit son utilisation anodine.

Contrôler ensuite que bébé ouvre grand la bouche au sein ensuite et si ce n’est pas le cas,faire vérifier les freins par un orl ou stomatologue spécialisés, voir un ostéopathe pour vérifier qu’il n’y a pas de blocage de la mâchoire.

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  1. Les bouts de sein

Ce qu’il se passe avec des bouts de sein/ téterelles

  • Bébé pince avec ses gencives pour obtenir le lait, la langue et la mâchoire ne sont pas positionnées de la même manière que lorsqu’il tète sans.
  • Bébé va reproduire cette manière d’obtenir du lait sur le sein et être frustré car cela ne vient pas, ou pas assez vite.
  • Bébé désapprend à téter et/ou maintien d’un mauvais réflexe de succion.
  • Cela peut causer des crevasses et douleurs lors de tétées sans bouts de sein.
  • Sa succion au sein sera plus rare, donc la production va diminuer.
  • Sa succion au sein sera moins efficace donc la production va diminuer.
  • La prise de poids ne sera plus satisfaisante / va stagner.

(un lien vers un article très complet du Docteur Jack Newman sur les bouts de sein : http://mamanlune.com/index.php/2017/03/23/les-bouts-de-sein-jack-newman)

Que faire ?

Enlever le bout de sein en cours de tétée, proposer le sein au bébé sans lors des tétées nocturnes, prendre le temps patiemment d’apprendre à faire ouvrir la bouche à bébé, se faire accompagner dans sa démarche par d’autres mamans allaitantes, se faire montrer la position correcte par un spécialiste.

Contrôler également que bébé arrive à ouvrir la bouche en grand et si ce n’est pas le cas,

faire vérifier les freins par un orl ou stomatologue spécialisé, voir un ostéopathe pour vérifier qu’il n’y a pas de blocage de la mâchoire.

Conclusion sur la confusion

En résumé les problèmes qui peuvent être causées par la tétine :

Le bébé désapprend à téter et sa succion est moins efficace.

Des moments de stimulation disparaissent.

La production de lait diminue.

Le bébé ne prend pas assez de poids.

On est ‘obligé’ de complémenter.

Les tétées ne sont plus un moment de plaisir mais de frustration, le bébé s’énerve.

Le bébé se sèvre progressivement ou d’un coup (refus du sein).

On ne s’occupe pas de problèmes tels que freins et blocages de la mâchoire, manque de tonicité musculaire…

Facteurs qui favorisent la confusion

  • Un bébé qui a un problème de succion (freins, blocages…) et qui m’a jamais su téter correctement et qui compense en permanence
  • Baisse de la production de la mère car séparation, compléments (ou autre)  donc plus d’efforts à fournir
  • Séparation de la mère : une forme de grève de la tétée
  • La fatigue : téter demande trop d’énergie parfois surtout quand le bébé a eu un biberon et a senti que ça pouvait couler tout seul. il peut préférer la tétine, le doigt, le pouce. plutôt que de fournir l’effort au sein.
  • La facilité : très humaine. Mais par conséquent, confusion impossible à anticiper et à enrayer.

III Alternatives aux biberons

Il existe, pour les situations où la complémentation au lait maternel tiré ou artificiel est nécessaire, des alternatives au biberon, qui ne font pas prendre le même risque de confusion.

 

 

Le principe

Le principe de ces dispositifs est de demander un effort à bébé et de lui permettre de distinguer cette méthode de s’alimenter du réflexe de succion qu’il doit fournir au sein.

Il doit soit laper le lait ou l’aspirer, et le lait est obtenu à un débit modéré lui permettant d’être connecté avec sa sensation de satiété, et de ne pas faire de confusion.

Le bébé est également actif, et est d’une certaine manière ‘rééduqué’ à se servir de sa langue et ses muscles, car il doit la tirer pour obtenir du lait, et non rester passif.

On peut penser que l’inconvénient de ces systèmes est leur contenance. Mais justement, c’est magique, on peut les ré remplir ! Nourrir un bébé n’est pas du gavage, ni quelque chose que l’on fait en 5 minutes. Il faut prendre son temps, faire des pauses, laisser le bébé se connecter avec sa sensation de satiété. C’est un moment de partage, et de complicité.

 

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