Bébé refuse le sein : grève et confusion

Les causes de refus peuvent être diverses. En voici quelques unes. Il est prudent de consulter pour s’assurer que le bébé n’est pas malade, ou a mal quelque part. Voir une consultante ibclc pour faire un point sur l’allaitement, un chiropracteur formé en pédiatrie pour les tensions.

Groupe avec des ressources, informations soutien sur l’allaitement ‘Allaiter en maternant’ https://www.facebook.com/groups/122414898390553

Voici quelques causes possibles :

– Un blocage physique, au niveau des cervicales (torticolis) ou de la mâchoire par exemple peuvent gêner bébé pour téter. Dans ce cas essayer diverses positions et voir un chiropracteur. Un bébé manipulé à la naissance fait souvent les frais de blocage, mais c’est parfois la position qu’il avait in utéro qui en est la source.

– Un blocage psychologique peut causer un refus du sein, quelqu’un lui a appuyé derrière la tête pour le forcer à téter à la maternité, ou quelqu’un de la famille. Ou bien une réaction trop violente de la part de la maman lors d’une tétée. Dans ce cas l’encourager à reprendre le sein en le laissant lui-même gérer la situation en s’allongeant à côté de lui et en faisant du peau à peau

– l’odeur du sein : il est déconseillé de se laver immédiatement après l’accouchement, l’odeur des seins permet à bébé de se diriger vers ceux-ci. tout au long de l’allaitement, l’application de produits parfumés (parfums, crème, gels lavants etc)

Confusion : prise de biberon avec un débit plus rapide et moins d’efforts à fournir, et/ ou tétine, les deux qui font de plus baisser la lactation, et rajoutent de la frustration à bébé

– Une infection ou maladie (otite par exemple) qui le perturbe ou qui cause des douleurs au niveau de la gorge peut causer un refus du sein. Donc le soigner et si possible lui proposer du lait tiré à la tasse.

– Un rot coincé, le faire roter

– un ref (réflexe d’éjection fort) qui l’énerve. Utiliser les méthodes pour atténuer le ref.

– du reflux : lorsque bébé associe ‘manger me fait mal’, il peut se mettre à espacer les tétées par crainte des sensations de brûlure et inconfort. Traiter l cause du reflux qui peut venir d’un blocage, allergie, ref, freins serrés.

– Le dédoublement des gencives et le perçage des dents qui modifient ses sensations au niveau de la bouche également.

– Du muguet qui devient douloureux et douleurs à l’intérieur de la bouche,

-un frein de langue et/ ou de lèvre qui rend la tétée trop laborieuse pour bébé

– un événement qui l’a perturbé

– un lait qui a changé de goût : à cause d’un engorgement, ou d’unemastite le lait peut devenir plus salé et le débit moins important. C’est aussi le cas lors de certains changements hormonaux comme pendant les règles ou lors d’une nouvelle grossesse. mais c’est aussi le cas à cause d’un aliment ou médicament ingéré.

– l’absence de faim

 

Voici quelques pistes possibles :

– Materner : chanter, bercer, porter, dormir avec, promenade, proposer lorsque bébé dort, l’encourager, se mettre en position biological nurturing, allongée, faire du peau à peau, prendre un bain, passer plus de temps avec bébé                                                                              – proposer le sein la nuit ou pendant la sieste pour passer au delà des barrières conscientes – Faciliter la prise du sein et la tétée: prise en tacos, prise asymétrique , faire de la compression , passer plusieurs fois d’un sein à l’autre pour que bébé reçoive du débit et n’ait pas besoin de fournir beaucoup d’efforts
Relancer la lactation en tirant
– Exprimer son lait à la main avec la méthode marmet et en donner à la tasse, seringue,
– Traiter les causes de douleurs et mal être
– Supprimer les interférences : biberon, tétine…
– Consulter un professionnel : consultante ibclc (annuaire par département ) , chiropracteur formé en pédiatrie (chiropraxie)

Des liens

Grève de la tétée
rattraper une confusion ou grève

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Augmenter la prise de lait/ compenser pour une succion inefficace

Pour tenter de compenser une succion inefficace, optimiser la quantité de lait reçue par bébé, limiter les douleurs, il est possible d’utiliser plusieurs techniques :
– maternage intensif : mettre bébé au sein tout le temps pour déborder de lait et limiter la baisse de la lactation, lui permettre de compenser le manque d’efficacité de la succion par la fréquence des tétées
– la prise en tacos ou sandwich qui permet à bébé de garder le sein en bouche en faisant moins d’effort et en glissant moins. On le fait autant de temps que nécessaire. ici
– la prise asymétrique du sein: menton enfoncé, nez bien dégagé en collant le ventre de bébé contre le notre. Bébé reçoit plus de lait, stimule mieux, c’est moins douloureux : ici et ici
– la compression du sein : lorsque bébé tète, on compresse pour augmenter le débit, donc le bébé a moins de travail à faire et moins de douleurs. De plus cela permet de bien drainer le sein et de limiter les canaux bouchés – ici
– alterner plusieurs fois de sein par tétée pour le débit
– masser les seins / les toucher
– mettre de la chaleur sur les seins
– massage du dos pour agir sur les nerfs et stimuler le réflexe d’éjection
– se détendre et penser à des choses agréables et/ou visualiser le processus d’éjection du lait
– voir un chiropracteur pédiatrique pour travailler sur les tensions musculaires, articulaires, le système de compensation mis en place
– expression manuelle avec la méthode marmet
tirer son lait en plus de tétées pour maintenir la lactation et complémenter au dal si prise de poids trop faible
Booster le tirage : power pumping et autres
– Le dal (dispositif d’aide à la lactation de diamètre ch5 : article ici
Pour les douleurs
– traiter candidose (antifongique) , vasospasme (chaleur sèche, compléments en magnésium), infection bactérienne (antibiotiques) s’il y a et limiter les sucres pour faciliter la cicatrisation des crevasses
– crème mélectis/mélicare, coupelles en argent
 
Surtout pas de tétine qui viendrait défaire le travail fourni ou de biberon.
Si compléments, dal, seringue sans aiguille, pipette, tasse simple …
Ecarter toutes les causes physiologiques et mécaniques de manque de lait possible : ici

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Témoignage de Cécilia : douleurs, frein et confusion

Après des difficultés à allaitement au sein pendant 3 semaines (des ampoules puis crevasses) avec des tétées qui viraient aux larmes, j’ai été obligé d’arrêter et de tirer mon lait au tire lait (mais très vite il m’a blessé le tour des tétons, causé des micro crevasses malgré avoir essayé plusieurs tailles de téterelles). Une nuit j’ai craqué et je ne voulais plus mettre mon sein dans cet appareil devenu presque torture pour moi donc je me suis mise à tirer mon lait avec mes mains et donner au biberon (je n’avais pas connaissance  de l’existence d’autres contenants pour éviter la confusion).

Puis j’ai parlé de mes soucis d’allaitement sur un groupe et j’ai atterri sur un groupe qui parlait des freins.

Grâce à des mamans sur ce groupe, j’ai su que mon fils avait un frein de langue et j’ai pu avoir cette fameuse adresse mail qui a tout changé ! Confirmé par le Dr R, j’ai cherché autour de chez moi quelqu’un pour lui couper mais personne ne connaissait, on me disait même que mon fils n’avait rien ! Je me suis retrouvée seule … ma famille, mon compagnon me disaient que je me faisais des films, que j’inventais des choses bref …

Et puis je décide de traverser la France et d’aller voir Dr R a Paris ! Rdv pris, billet tgv et taxi réservés, on part pour paris (papa encore septique et désagréable). Le dr R confirme que notre fils a un « beau » frein de langue type 3 postérieur qui aurait très vite posé de gros soucis à notre fils si on avait attendu. Je le tiens tant bien que mal mon fils qui hurle  quelques secondes lors de la frénotomie au laser car pas d’anesthésie à 2 mois …

Ensuite j’ai fais les massages et étirements à chaque change, la plaie c’est quand même assez vite refermée à J10. Mais la langue est davantage libérée.

Cela fait 3 semaines que nous avons fait la frénotomie et Paul n’arrivait alors toujours pas à reprendre le sein (pourtant il le voulait).

Hier je suis aller voir une conseillère en lactation, et on a essayé pendant presque 2h mais Paul ne prennait toujours pas le sein et s’énervait… hier soir il l’a pris et a tété vite fait : première victoire ! Et là à l’instant Paul (3 mois dans 3 jours) a fait une tétée complète !!!! Tout seul ! Sans aide de ma part il s’est placé correctement ! Comme s’il avait toujours tété comme ça ! Après 2 mois de biberon.

J’hallucine ! J’en est les larmes aux yeux mais cette fois ce n’est pas à cause de la douleur

Merci à vous toutes qui m’ont lu, aidé, soutenu, et conseillé  un grand merci.

 

Paul reprend le sein après la frénotomie et la confusion

 

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Trois témoignages d’allaitement de jumeaux

 

3 témoignages –

Chloé, Callie  et Emma

J’ai toujours souhaité allaiter et pour y arriver en temps voulu je me suis énormément renseignée et ce bien avant ma grossesse. Lorsque l’on a su qu’elles seraient deux ça n’a pas entaché ma motivation.

Mes jumelles sont nées par césarienne programmée à 37+1sa, Callie pesait 2,5kg et Emma 1,790kg.

Nous avions préparé un projet de naissance qui a volé en éclat, pas de tétée de bienvenue, pas de peau à peau pour nous. Pire encore nous avons été séparées.

Je suis remontée en chambre sans mes bébés. Immédiatement j’ai demandé un tire-lait pour pouvoir lancer la lactation. Tout ce que je réussissais à tirer était fourni en priorité à Emma qui en avait vraiment besoin, autrement elle était complémentée par sonde au lait de femme. Callie, elle, a reçu des biberons de préparation commerciale pour nourrissons, chose que je ne souhaitais pas mais nous avons été prises de court par cette séparation inattendue.

16h après leur naissance j’ai pu récupérer Callie en chambre avec moi, et nous avons immédiatement commencé l’allaitement au sein sans encombre majeur si ce n’est qu’elle n’arrivait pas à prendre le sein droit. L’auxiliaire puéricultrice nous a plusieurs fois conseillé l’emploi d’un bout de sein, ce qu’on s’est empressé d’aller acheter. Je n’ai jamais réussi à le mettre et, finalement, en essayant plusieurs positions nous avons réussi à ce qu’elle prenne les deux seins. J’ai continué à tirer mon lait pour Emma en parallèle, Callie tétait et je tirais mon lait ensuite. J’aurais bien aimé que l’on me dise et que l’on me montre que je pouvais tirer un sein pendant que Callie prenait l’autre… j’y aurais gagné en temps de sommeil et sûrement en quantité recueillie.

Montée de lait à J3, après pesée Callie a perdu 10% de son poids, on me somme de la complémenter, chose que je ne veux pas. Mais après des menaces des auxiliaires puéricultrices “vous voulez qu’elle retourne avec sa soeur en néonat?” je lui donne finalement un peu de complément à la seringue, bien que l’on m’ait dit que “maintenant qu’elle prenait bien le sein je pouvais lui donner au biberon, le risque de confusion étant nul…” Puis on ajoute “vous savez allaiter des jumeaux exclusivement c’est quasiment impossible!” mais je m’y risque pas. 5, 10, 15 ml, déjà trop pour moi. Mais cela n’y changera rien. En fait elle a la jaunisse et cela lui prend énormément d’énergie, surtout cette luminothérapie qui l’énerve. Une fois traitée elle reprend doucement du poids et on commence à me laisser tranquille.

Entre temps Emma est toujours en néonatalogie. Elle y restera 7 jours en couveuse, étant en chaise roulante car dans l’impossibilité de me déplacer jusque là bas de moi-meme, je n’ai pu la voir que 48h après sa naissance, quelques minutes… Le lendemain je peux m’y rendre seule, personne ne me propose de la prendre ni de la mettre au sein, je n’en prend pas non plus l’initiative, je reste choquée devant tout ces équipements qui lui sont reliés.

Maintenant elle boit au biberon, toujours mon lait en mixte avec du lait de femme du lactarium, 50ml/3h, c’est une goulue qui réclame souvent avant l’heure. Une nuit, à J5, une super auxiliaire adepte du maternage et que je ne reverrais malheureusement plus, me propose de la mettre en peau à peau et d’essayer de lui donner le sein, sans succès, elle n’arrive pas à le prendre même avec un bout de sein (dont je ne connaissais pas la nocivité a l’époque!), elle se fatigue vite. Je décide de les laisser gérer son alimentation et on reprendra tout du début lorsque nous pourrons rentrer à la maison.

Une semaine après leur naissance, pour notre plus grand bonheur, nous avons droit à une chambre mère-enfant, en effet elle vient de se libérer et Emma n’a plus besoin ni de couveuse ni de lit chauffant. Mais nous allons vite déchanter. Callie qui est considérée sortante est ré-hospitalisée pour que l’on puisse rester toutes les trois. Emma voit ses rations changer, désormais elle est en mixte de mon lait tiré et de PCN 70ml/4h, elle hurle de faim 1h avant l’heure. Et Callie? Elle peut être allaitée bien sûr! Mais il faut que cela soit chaque 4h également et elle sera pesée avant et après chaque tétée, et prendra la différence de grammes en ml de PCN (si elle prend 20gr après la tétée elle prendra donc 50ml de PCN en complément). Je m’insurge! Elle ne peut pas passer d’un allaitement à la demande à un allaitement toutes les 4h et surtout les compléments et le biberon vont mettre en péril la production de lait. Je pleure, je négocie. On me dit qu’un bébé ne tète pas forcément pour se nourrir et qu’à force elle ne pourra pas digérer. Je leur répond que le lait maternel se digère très rapidement! Je leur demande également comment ils peuvent savoir qu’elle a pris tant de ml si elle a pris 20gr, pour eux cela est évident que c’est équivalent. Pourtant moi quand je mange un plat 250g de pâtes je ne prends pas 250g en sortant de table. On me dit qu’elle doit grossir, je leur répond qu’avec une tétée toutes les 4h c’est certain qu’on y arrivera pas.

Je suis abasourdie de tant de manque de formation dans un service de pédiatrie quand on nous rabâche au quotidien que le lait maternel c’est de l’or et qu’il faut persévérer!

Je reviens en chambre, je suis perdue, j’ai peur. Peur qu’on nous garde en otage indéfiniment si je me braque sur cet allaitement. Je suis le protocole à contre coeur…

Je tire toujours mon lait et il y en a si peu, je ne sais plus quoi faire, je suis en pleurs, pour moi passer à côté de cet allaitement est impossible, j’en ai besoin autant qu’elles. Mes amies me poussent à lui donner le sein en cachette, j’hésite quelques heures, j’ai besoin de parler à une personne compétente en allaitement, j’appelle la maternité pour rester anonyme et demande à parler à une conseillère en allaitement, on me répondra que le personnel soignant a été formé par une conseillère en allaitement et est apte à répondre à mes questions… Si je n’étais pas si mal je rigolerais vraiment. J’appelle une animatrice de la LLL qui essaye de me réconforter et trouver des parades pour au moins arrêter les compléments. J’avais besoin de m’entendre dire que je n’étais pas folle et que je faisais bien. Callie reprend l’allaitement exclusif, sans séquelles heureusement. Lorsqu’on toque à la porte j’arrête immédiatement la tétée et baisse mon t shirt, cela passe pour un câlin… Nous passons en mode “parents modèles”: on ne dit plus rien, on suit le protocole, on maintient toujours la tétée aux 4h avec le complément qui fini dans l’évier une fois qu’on reste seules, Callie prend du poids elle n’en a clairement pas besoin.

Emma reçoit toujours des biberons même si cette solution ne nous plaît pas, surtout elle prend beaucoup de poids un jour puis en perd au lieu d’en prendre le lendemain et ça ne leur plaît pas, ils la gavent comme une oie “on est pas en mode câlin on est en mode…” gavage on a compris… (parole d’auxiliaire puer!)

Les jours passent et je perd un peu plus patience, je veux rentrer et m’occuper de mes bébés tranquillement.

12 jours après leur naissance c’est le cas. Callie pèse 2,5kg et Emma 2,100kg.

Mais nous sommes perdues. Nous passons d’un protocole strict a une liberté totale, nous avons peur qu’elles ne prennent pas assez de poids surtout…

Notre sage-femme libérale passe le lendemain, elles ont bien pris, elle me rassure, on va essayer de lancer l’allaitement pour Emma. On essaye mais elle me regarde de ses grands yeux l’air de dire “Que veux-tu que je fasse avec ça?” La voilà la belle confusion sein-tétine!

Elle m’a ramené un biberon calma et un DAL de medela. On utilise le calma la nuit surtout, il a l’avantage de lui demander plus d’efforts et surtout de la patience puisque le débit est plus lent que ce qu’elle a eu l’habitude d’avoir (cf: le mode gavage) mais je ne le recommande pas pour autant dans un autre cas que le nôtre.

Nous lui donnons le DAL la journée toujours avec mon lait tiré puis complément de PCN, d’abord au doigt pour rééduquer sa succion, puis en alternance doigt/sein. Un jour elle ne veut pas boire à la paille doigt, mais la prend volontiers au sein, chaque étape qui nous rapproche de l’allaitement au sein est une victoire!

Nous resterons ainsi plusieurs semaines, faisant beaucoup de peau à peau et de co-tétées avec sa sœur pour activer le réflexe d’éjection et que cela ne lui demande pas trop d’efforts. Les compléments diminuent doucement, mais psychologiquement j’ai beaucoup de mal à arrêter les compléments tant qu’elle ne fait pas 3kg, puis c’est le cas et maintenant il faut se lancer. Elles ont 9 semaines et ma compagne reprend le boulot, je ne me vois pas gérer un allaitement exclusif au sein et un autre au DAL au sein, je décide de tout arrêter, de nous faire confiance et de lui proposer le sein nu. Mais la réalité nous rattrape, elle se réveille et hurle de faim, n’arrive pas à prendre le sein, j’imagine que cela ne va pas assez vite pour elle. Je lui prépare 60ml de PCN (préparation commerciale pour nourrisson, un autre terme pour lait artificiel) que je lui donne au DAL au sein, elle en prend 30, repousse la sonde et fini au sein le reste de la journée. Idem le lendemain, elle prend 20ml… et n’aura plus jamais de PCN depuis….

C’est tombé sur un pic de croissance et je trouvais cela bien que cela ajuste la production de lait pour deux bébés directement, mais c’est un pic qui a duré 2 longues semaines, avec tout autant de crevasses, mes seins n’ayant pas l’habitude d’une telle sollicitation, et puis j’ai quelques fois eu du mal à bien les positionner seule en ballon de rugby…

Après une pesée nous nous rendons compte qu’Emma n’a pris que 40gr sur les 15 derniers jours, le médecin ne s’en offusque pas, ça me rassure et je me dis que ce pic de croissance a été rude et le fait qu’elle n’ai pas beaucoup pu accéder au lait gras explique cette petite prise de poids. 2 semaines plus tard j’en fais part à ma SF qui la pèse. Elle a repris 500gr.

À partir de cet instant, soit 13 semaines après leur naissance, l’allaitement devient vraiment un plaisir. Je n’ai plus besoin de tirer mon lait, plus besoin de me lever pour donner des compléments, plus besoin de me bagarrer avec le DAL, plus besoin de m’inquiéter pour leur prise de poids. Je n’ai plus qu’à profiter de tout les bienfaits, car cet allaitement a aussi permis de réparer cette longue séparation avec Emma.

Aujourd’hui elles ont 16 mois et sont toujours allaitées! Nous ne nous sommes pas donné de date de fin, j’imagine qu’on est bien parties pour un sevrage naturel.

Je n’ai aucun regret sur le déroulement de cet allaitement malgré ses difficultés je n’en ressort que plus fière de nous, de notre persévérance et avec la preuve que l’amour peut déplacer des montagnes !

Et je ne remercierais jamais assez ma compagne pour son soutien infaillible, la bienveillance et l’accompagnement de ma sage-femme et le soutien de mes amies.

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Pauline

Je voudrais partager mon expérience d’allaitement de jumeaux/prématuré.

Mes pépettes sont nées à 32SA suite à une pré éclampsie sévère couplée d’un Hellp syndrome. Mon état était grave, j’ai directement été transférée en réanimation. Où on me disait que le tire lait n’était pas une priorité, j’étais couchée sondée scopée, je ne pouvais pas bouger d’un cil sans avoir mal à la césarienne.

Mes bébés sont nées avec des poids de 1kg450 et 1kg850.

J’ai commencé à tirer mon lait à J+4… J’ai bien cru que ça ne marcherait jamais. Mais j’ai tout de suite eu beaucoup de lait, par chance. À chaque tirage minimum 150ml, il y en avait beaucoup trop !

Mes filles étaient trop faibles pour prendre le sein, l’une d’elle ne respirait pas seule.

J’ai donc tiré, tiré tiré… Nuit et jour. Même si parfois je n’en pouvais plus, je pleurais en tirant mon lait, je pouvais plus le voir en peinture ce tire lait, je zappais des tirages, j’étais engorgée.. plus d’une fois j’étais à deux doigts d’arrêter, mais j’ai tenu bon .

A la néonat je suis tombée sur des infirmières ultra pro allaitement et d’autres pro biberons.

Quand elles ont commencé à être capables de boire seules, environ 2 semaines et demi après leur naissance, en mon absence. Ils donnaient des biberons. Rien d’autre, pour des ” raisons d’hygiène” …. Alors je passais ma vie là-bas , de 8h le matin à 22h le soir.. mais ça n’a pas suffit, il arriva ce qu’il devait arriver, la confusion..

L’une de mes louloutes ne savait plus du tout téter au sein ! J’ai mis plus d’un mois à rattraper cette satané confusion ! À la maison ça prenait 45 min pour réussir à l’accrocher au sein !! Je ne vous explique pas les nuits compliquées !

Vu qu’à cause de cette confusion elle ne buvait plus correctement au sein elle a perdu du poids. Et là j’ai eu la pression ” C’est utopique d’allaiter deux bébés, passez Jade au biberon ce sera plus simple pour vous, de toute façon dans un mois vous n’aurez plus de lait.. attendez je vous fais l’ordonnance tout de suite pour le lait prématuré…” Bla bla bla. Ça rentrait par une oreille ça ressortait par l’autre.

Ils voulaient m’obliger à la compléter. Je jetais les compléments dans l’évier. On m’obligeait à les peser avant après chaque tétée ,et à les faire téter seulement toutes les 3h. J’ai abandonné le combat avec eux, ça va peut-être vous choquer, mais assez souvent je leur ai menti en disant qu’elles avaient bu 50gr alors qu’elles en avaient bu que 20 ! Mais j’avais CONFIANCE. Je savais quoi faire, c’était instinctif, animal. Et puis ce n’était pas mieux si elles buvaient 20gr toutes les heures au lieu de 50gr toutes les 3h hein ? Bref j’ai vite fait le truc à ma sauce pour qu’ils nous laissent sortir.

Et 5 semaines plus tard nos louloutes sont rentrées. Et c’était nichon party

On faisait du cododo. Un bébé au sein, L’autre dans le lit collé au notre, et quand celle dans le lit avait faim hop j’échangeais. Si les deux bébés voulaient en même temps je réveillais le papa et hop co tétée (ça n’est pas arrivé souvent.)

Les premiers pics de croissance ont été très très éprouvants. Je restai parfois coincée 2h avec les deux bébés au sein, c’est le papa qui me donnait à manger

J’ai eu la chance d’avoir le soutien infaillible du papa.

Elles avaient un gros RGO et je pense que l’allaitement nous a sauvé car elles n’ont jamais eu mal.

Elles ont vite pris beaucoup de poids. La plus petite avait un poids de sortie de 2kg, un mois et une semaine plus tard elle avait pris 1kg500.

Aujourd’hui elles sont toujours au sein. Et on n’est pas prêtes d’arrêter. Je me fais beaucoup juger pour ça, mais je m’en tape.

Elles n’ont presque plus aucune trace de la prématurité, Elles ont eu 10 mois il y a quelques jours. Seule Elia ,la plus petite , pèse seulement 7kg. Mais je m’inquiète pas, c’est une petite crevette en pleine forme.

On me dit souvent que je suis courageuse, mais je réponds que non , je ne me sens pas courageuse pour moi c’est naturel et ça coule de source Aujourd’hui le papa est parti depuis 4 mois bientôt. Et dieu merci l’allaitement fait que je ne lave pas de biberons, je n’en prépare pas, quand on sort Bah c’est presque les mains dans les poches j’ai envie de dire sans parler des économies financières. Et surtout, elles n’ont JAMAIS été malade. Une micro infection urinaire pour une, et un petit nez qui coule quelques fois. Alors que tous les pédiatres m’ont fait affreusement peur, vu qu’une de mes louloutes n’avait pas les poumons opérationnels à la naissance. Mais rien, nada. Tout se passe à merveille !

Toujours se faire confiance, à soi et à son bébé. Et surtout s’entourer des bonnes personnes ! Envoyer balader tous ces pédiatres qui sont incultes et corrompus!

Merci à vous toutes les femmes qui donnent de leur temps pour aider de jeunes mamans dans leur projet d’allaitement. Heureusement que vous êtes là.

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Vanessa

Mes jumeaux sont nés avec 6 semaines d’avance.

La question concernant l’allaitement ne se posait même pas dans ma tête c’était une évidence.

Depuis des générations chaque femme allaite son enfant chez nous. sans exception.

Malgré les beaux discours de la maternité à me dire qu’on allaite pas des jumeaux (Trop compliqué, trop de contraintes et je n’y arriverai pas et de toute façon je ne tiendrai pas le coup…. Et J’en passe). Moi dans ma tête c’était claire jumeaux ou pas c’est allaitement. Et mon homme me soutenait là-dessus (lui même avait été allaité par sa maman et dans sa famille les femmes elles allaitaient).

J’étais déterminée mais loin de me douter que ça allait être aussi compliqué, si chaotique.

J’avais vu toutes les femmes de la famille allaiter mais jamais je m’étais imaginé que la mise en place pouvait être aussi long et aussi difficile. Je n’avais pas fait attention aux éventuels difficultés et personne ne m’en avait parlé lors de la grossesse. Personne ne m’avait prévenu de quoi que ce soit. Et pourtant c’était une grossesse très suivie par toute une équipe médicale.

Souvent dans ma tête je m’imaginais à la naissance où je mettrai mes enfants au sein et ça roulerait comme sur des roulettes. […]

Sûrement pour certaines ça se passait comme ça…mais pour d’autres, comme moi, c’était autrement.

Mes bébés sont nés le 14 février 2017 par césarienne d’urgence.

Du fait de leur prématurité je n’ai eu droit qu’à un petit bisous rapide à chacun avant qu’on me les enlève et qu’on les emmène en néonat pour une prise en charge immédiate.

Leur papa a pu les suivre et rester avec eux.

Moi je n’ai pu les revoir que 24h plus tard.

Je n’étais pas du tout informée sur comment se déroule la montée de lait et comment allait se passer la mise en place de mon allaitement par rapport à notre situation.

Pendant la grossesse j’avais fait savoir à ma sage-femme que je souhaitais allaiter mais on n’ avait pas échangé plus que ça sur le sujet, malgré le fait qu’on avait beaucoup échangé sur la prématurité (J’étais en MAP depuis la fin de mon 5e mois).

À la maternité après mon accouchement on m’a donc donner une ordonnance pour aller chercher un tire lait puisque mes bébés devaient restés en couveuse.

J’avais accouché un Mardi.

Il fallait que je stimule, m’a t’on dit, pour permettre la montée de lait.

J’ai donc commencé à stimuler le jeudi. Toutes les 2-3h je faisais d’une durée de 20min sur chaque sein.

J’avais mal. Ça me brûlait les tétons mais je ne me plaignais pas. Je le faisais pour mes petits amours. Je pensais à eux. Quel qu’en soit la douleur je voulais supporter. Parce que je tenais à les nourrir avec mon lait.

Le vendredi soir je ne me sentais pas bien. J’avais des sueurs froides. Des tremblements.

On me dit c’est peut-être la montée de lait qui n’allait pas tarder. Il fallait se reposer.

En effet le samedi matin au réveil J’avais deux énormes pierres à la place des nichons. Et ils avaient triplé de volume. Voir plus.

Je n’avais pas pris énormément de poitrine durant la grossesse donc je n’avais pas investi dans des soutiens gorge mais là plus aucun ne pouvait les contenir. Ils étaient énormes! Même mon homme en avait peur LOL (le pauvre il avait l’habitude de mon 85B, d’ailleurs c’est lui qui était allé me chercher mes premiers soutien-gorge d’allaitement le lendemain).

Et ça me lançait dans tout les sens. J’avais l’impression de ressentir des douleurs dans chaque canal.

Je monte voir mes bébés et tirer mon lait à l’étage où ils étaient placés.

Enfin quelques gouttes sont sorties. Quelques gouttes de lait de couleur or. Le colostrum.

J’avais un gros pincement au coeur que mes bébés ne puissent pas les boire directement.

Je ne pouvais pas les mettre au sein pour le moment.

On avait même pas eu de peau à peau encore depuis leur naissance. J’attendais Ça avec impatience.

La maternité récoltait mon lait (le peu que je pouvais tirer) et le conservait jusqu’à 48h maximum.

C’était donné aux bébés par une sonde.

Je continuais à stimuler mais impossible de faire diminuer le volume de mes seins.

Et plus le temps passe et plus ils gonflaient et plus j’avais mal.

Et au bout d’un moment le tire lait était devenu mon ennemi. Plus rien ne voulait sortir. Je ne savais plus quoi faire.

Les canaux étaient bouchés, m’a-t-on dit.

Des grosses boules douloureuses s’étaient formées sous mes aisselles.

Il fallait faire une extraction manuelle, m’a-t-on dit.

Je n’étais pas très à l’aise et je n’y arrivais tout simplement pas car cela me faisait horriblement mal de le faire moi-même.

Mon conjoint a essayé de le faire mais me voyant pleurer de douleurs il n’osait plus me toucher les seins.

Je ne m’attendais pas à autant de douleurs. Je ne pensais pas souffrir autant en voulant donner le meilleur à mes enfants.

Je devais supporter dans tous les cas. Quoi qu’il en soit.

Donc une sage-femme est venue masser mes seins sous la douche d’eau chaude.

(Au bout d’un moment on oublie d’être pudique quand on souffre).

Tout ce que je voulais c’était être soulagée. J’étais sur les nerfs. Je n’arrivais plus à tirer. Le tire lait m’avait englouti les tétons qui étaient complètement en sang (Les téterelles n’étaient pas à la bonne taille mais ça je ne le savais pas).

La sage-femme avait réussi à faire sortir quelques gouttes seulement après une bonne vingtaine de minutes. J’étais désespérée de douleurs. J’avais envie de pleurer mais je ne voulais pas craquer. Je devais rester forte pour mes bébés.

Après ça une des puéricultrices m’a parlé de la technique de verre d’eau chaude.

On a donc essayé un verre d’eau chaude et une puéricultrice sur chaque sein.

Ça soulageait un peu mais ce n’était pas fameux dans mon cas.

Puis enfin j’ai pu prendre mes bébés dans les bras….et là miracle !!!!….. mes seins se sont mis à couler comme une vraie fontaine sans qu’on fasse quoi que ce soit. Ce soulagement!!!!

Il fallait donc ce contact avec mes amours, on en avait besoin tous les trois. Tous mes maux se sont envolés sur le moment.

J’avais compris donc l’astuce engorgement = faire du peau à peau ++++ aux loulous et c’était magique à chaque fois, ils étaient devenus mon remède.

Par contre mes problèmes de crevasses étaient toujours là parce que j’avais un rythme assez soutenu de tirage (toutes les 2h et y compris la nuit). Je mettais des réveils la nuit pour également tirer et ensuite le lendemain je dépose tout à l’hôpital.

Lorsque je ne tirais pas je mettais des compresses de mon lait dans du film plastique. Puis je laissais ensuite les seins à l’air le plus possible (dans la maison on pouvait me suivre comme le petit poucet avec mes petites gouttes de lait partout sur le carrelage. Ça faisait rire mon homme quand il passait la serpillière).

Oui car moi j’étais dans ma bulle allaitement + bobo aux seins + bébés & maternage… que le reste à côté n’existait pas.

Heureusement j’ai un homme en or qui gérait tout le reste à côté lorsqu’il était là.

Car oui mesdames dans les difficultés on a besoin de soutien et en premier lieu de notre homme qui nous ramène à boire ou à manger pendant qu’on a les mains occupées à tenir les téterelles ou à donner la tété.

Les crevasses partaient et revenaient sans arrêt (jusqu’au jour où ils sont rentrés à la maison je n’ai plus du tout eu ni crevasses ni engorgement).

Petit à petit j’ai pu mettre les bébés au sein car leur état leur permettait d’être hors de la couveuse. Mais ils n’arrivaient pas vraiment à prendre le sein et ils s’endormaient au bout de 5min.

Une des infirmières m’a filé des bouts de sein (elle a toujours des réserves pour les mamans qui galèrent m’a-t-elle dit).

Mais avec les bouts de sein c’était encore pire mes bébés refusaient le sein. Et ils arrivaient encore moins à téter.

Moi j’étais patiente, je pouvais les garder dans mes bras toute la journée si nécessaire et d’essayer autant de fois que nécessaire. Mais ce n’était pas le cas de l’équipe médicale, “il fallait que les choses avancent”. Ils avaient besoin de libérer les places.

Et c’est ainsi que par soucis de place on leur a donné des biberons pendant mon absence. Lorsque je rentrais à la maison on donnait mon lait dans du biberon. Et la tétine pour les endormir.

C’est pour accélérer leur sortie, m’a-t-on dit ensuite.

“Il fallait qu’ils prennent du poids rapidement”

“De toute façon comment vous allez faire pour donner le sein si les deux réclament ?”

“Comment vous allez gérer les deux au moment de leur repas?”

“Ils sont en état de sortir mais il y a juste la mise en place de la nutrition qui retardé, ainsi deux places pourraient se libérer”

(Quand je pense à toute cette pression que j’avais à ce moment-là, quand j’y repense je bouillonne en moi).

Et pour me justifier la tétine on m’a dit qu’ils avaient un fort besoin de succion à combler.

Je n’étais pas vraiment informée du risque de confusion. Chez nous les bébés ne prenaient pas de tétines et très rarement les biberons donc les conséquences je n’étais pas au courant.

Mais de plus en plus, même lorsque j’étais là on privilégiait les biberons. Les infirmières me donnaient un délai de 10min pour mettre bébés au sein. Après les 10min on passe au biberon s’ils n’avaient pas pris du poids lors des tétés/pesés.

En effet au bout de 10min on les pèse. Ils ont à peine pris 10g. Voir rien du tout. “vos enfants sont flemmards et ne veulent pas téter. Pour qu’ils sortent au plus vite et puissent rentrer chez vous il faut qu’ils prennent du poids. Donc la seule solution c’est les nourrir au biberon ça ira plus vite”

Comme mes bébés avaient du mal avec le bout de sein, je décide donc de ne pas le mettre systématiquement mais du coup lorsque les bébés ne prenaient que 10g “c’est parce que vous n’avez pas mis les bouts de sein. Ils n’arrivent pas à bien téter ” (Alors que je n’ai aucun souci de tétons ombiliqués ou autre).

J’étais face aux doute, avec la fatigue des tirages, les crevasses et engorgements à répétition. J’étais frustrée. Ce n’était pas l’idée que je m’étais faite de l’allaitement.

Je voulais tellement mes bébés au sein.

Mais bon après tout autant qu’ils prennent du poids et qu’ils rentrent auprès de moi et là je pourrai prendre les choses en main au niveau de mon allaitement.

En effet ils ont pu sortir une semaine plus tard (au bout de 6 semaines d’hospitalisation en tout)

À leur sortie je pensais donc les mettre au sein petit à petit.

Évidemment un des deux me refusait le sein du coup. Dès que je lui proposais le sein il hurlait. Très agité. Il voulait le biberon et seulement après il acceptait mon sein, que lorsque son ventre était bien plein, il “tétait” pour s’endormir. Il me faisait une confusion/ préférence biberon. Et de plus il me pinçait le téton lorsqu’il tétait.

Le 2e il voulait mais il ne prenait que lorsque je ne mettais pas de bout de sein. Mais du coup je stresse. Et s’il ne prenait pas de poids sans le bout de sein ?? J’étais dans l’angoisse sur leur prise de poids donc je préférais tirer et donner dans le biberon finalement.

Le rythme devenait lourd pour moi.

Il fallait gérer deux bébés, donc tirer mon lait aussi régulièrement qu’avant je ne pouvais plus. Je n’avais plus le temps. Et puis laver les biberons. Stocker le lait tiré. Jamais j’allais m’en sortir !!!

Même si mon homme m’aidait dans tout (lorsqu’il n’était pas en déplacement professionnel).

On a finalement acheté du lait en poudre (que la clinique m’avait recommandé à la sortie).

J’avais donc gardé le rythme qu’on m’avait enseigné à la clinique (d’abord donner le biberon soit de mon lait ou de LA et ensuite s’ils ont toujours faim on donne un peu de sein.

Et À respecter impérativement le délai de 3h entre chaque tété. Et on les réveille pour manger si au bout de 4h ils ne réclament pas).

Réveiller un bébé je ne voulais pas.

Parce que moi même quand je suis endormie et qu’on me présente à manger devant moi j’ai l’estomac noué et fermé donc je ne voulais pas imposer ça à mes bébés).

Je commençais à ne plus avoir du temps pour tirer donc Ça me déprimait de plus en plus.

C’est ainsi que j’ai décidé de contacter une conseillère en lactation qui s’est déplacé à la maison.

On a retravaillé la mise au sein. Elle est venue plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle a senti que je n’avais plus besoin.

Elle m’a donné tout pleins d’infos et conseils qui m’ont redonné espoir (au fond de moi j’étais toujours déterminée mais avec le rythme soutenu je ne savais pas comment m’y prendre et comment m’en sortir).

C’est ainsi que je me suis procuré d’un DAL pour relancer ma lactation. Je mettais les bébés au sein toute la journée avec le DAL.

Très vite J1 a pu se passer du biberon.

Et c’est ainsi que la nuit j’ai pu revivre.

Le cododo. Tété allongé dans le lit. C’est si reposant. Et bien plus plaisant qu’un réveil à 3h du mat à réchauffer un bib (surtout en double pour moi).

J2 avait toujours du mal au niveau de la prise au sein. Il me pinçait toujours.

La conseillère m’avait orienté vers un ostéopathe qui avait l’habitude avec ce genre de problème. Mais elle était sans espoir pour la confusion.

J2 avait un “réflexe nauséeux (comme une déformation du palais. C’est à dire que lorsque le sein va un peu trop loin dans la bouche il a ce réflexe qui se déclenche et moi qui pensais que mon sein le dégoûtait, on a fait 2 séances d’ostéopathe et le problème était réglé).

À partir de là à la maison c’était “Open Nibar”

Je ne comptais pas les heures passées les seins à l’air et en peau à peau avec mes bébés. Des journées entières.

Merci à mon homme de m’avoir nourri pendant ce temps-là. Et de s’être occupé du reste.

C’est ainsi que petit à petit on a pu supprimer les compléments pour les deux Jujus.

Je suis passée en allaitement exclusif ensuite. D’abord pour J1 et deux semaines plus tard pour J2.

Un réel bonheur. Avec mes 85B oui je pouvais nourrir deux bébés. Assez de lait pour des jumeaux. Les doutes s’estompaient au fil des jours.

Je suis passée par des difficultés mais j’ai aussi la chance d’avoir un entourage qui ne m’a jamais mis la pression et à toujours suivi mon envie et mon besoin d’allaiter mes bébés. C’est ce qui m’a permis sûrement de tenir car c’était galère pendant quelques mois.

Ne jamais lâcher.

Chaque problème a sa solution.

Ne pas culpabiliser de délaisser le reste.

Il faut de la patience et de la persévérance. Et ne pas hésiter à faire appel à des gens compétents pour nous aider. Et surtout ne pas croire tout ce que le corps médical veut nous faite avaler.

Aujourd’hui ils ont 8 mois et on est pas prêt de s’arrêter.

To be continued

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Donne le sein

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Allaitement et Freins : liens et thématiques rassemblés

Voici un dossier concernant les freins

Un article qui présente les freins restrictifs, leurs symptômes et les pistes possibles : article de Maman Lune

Groupe avec des ressources, informations soutien sur l’allaitement ‘Allaiter en maternant’ https://www.facebook.com/groups/122414898390553

  • stratégies de compensation pour allaiter un bébé qui a des freins restrictifs : ici
  • importance de la thérapie manuelle pré et post frénotomie : ici
  • un article sur la chiropraxie: ici
  • un article sur le muscle genioglossus et tensions musculaires : ici
  • massage du visage pré et post frénotomie : ici
  • position tummy time et guppy : ici
  • la frénotomie : ici
  • un témoignage sur les frénotomies au cabinet de la dentiste charlotte van belle (belgique) : ici
  • un interview de la dentiste : ici
  • un article sur le syndrome de KISS : ici

Plusieurs articles de l’orl étatsunien Bobby Ghaheri (traduits et publiés en français avec son aimable autorisation) qui détaillent les soucis de freins

 

Ensuite trois témoignages sur des allaitements avec des freins

 

 

 

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Témoignage de Louise : allaitement et freins, douleurs et santé mentale

Let’s talk about pain:

-douleurs d’allaitement-

On dit toujours que l’allaitement devrait pas être douloureux, agréable même. Cette phrase là a toujours résonné dans ma tête.

Je fais partie des mamans pour qui l’allaitement a toujours été douloureux. Toujours.

D’abord ma fille. Douleur dès la maternité, aucun enseignement de comment placer bébé (parce que bébé devrait se placer seul), crevasse, candidose, vasospasme. Douleurs sur douleur pendant des semaines. On me la dit souvent de juste prendre des advils. J’avais tellement de vasospasmes que je pleurais en boule dans mon lit sans pouvoir m’occuper de mon bébé. C’est disparu tout d’un coup. Le reste de mon allaitement a toujours été ocd. (Trouble du comportement qui te pousse à soigner la prise de façon excessive et contrôlante.) succion molle. Mamelon qui glisse. Langue qui claque. J’ai enduré. Puis les dents ont atteint leur pleine longueur et toutes les douleurs sont revenues le jour. J’ai sevré le jour et la nuit je l’allaitais. J’ai tenu le coup comme on dit.

J’ai découvert les freins. Celui de la lèvre. Celui de la langue.

Puis bébé 2 est né, même mamelon, même douleur. J’ai fait couper le frein de lèvre, elle l’a pas coupé au complet. Et celui de la langue elle l’a également pas coupé au complet. Ça a bien été jusqu’à ce que bébé ait 3 mois. Puis je me suis rendu compte que mon ocd (obsessive compulsive disorder) était revenu. Et que j’avais mal au pouce tellement je devais enfoncer le mamelon dans la bouche de bébé et le tenir en place pour ne pas avoir de la douleur. Que je chantais pour que bébé patiente jusqu’au réflexe d’éjection.

J’ai probablement fait une dépression post partum à bébé 1 à cause de la douleur. Je vais mieux à bébé 2 parce que maintenant je sais. Mais je n’ai pas la force d’aller me battre avec des gens qui vont me dire que ça s’endure que bébé prend du poids donc que c’est ok. Je vais donc me tourner vers le privé. Qui va me respecter dans mon rôle de mère allaitante et qui ne me traitera pas comme une hystérique. J’ai espoir qu’en coupant le frein cela contribue à ce que bébé n’ait pas besoin de broche dans le futur, d’un appareil pour écarter le palais.

Je ne suis pas une hystérique, ma douleur est pas normale, je suis pas obligée de l’endurer, je suis entourée de professionnels incompétents, sans empathie et sans solution pour ma douleur. Qui me laissent avec une douleur qui s’endure sans savoir quel poids celle ci ajoute à mes épaules de maman et quel impact le fait d’avoir cette douleur là a sur mon équilibre émotionnel et ma capacité à m’occuper adéquatement de mon bébé.

Bref j’hais les Freins.

– avant j’étais fru quand une maman cessait l’allaitement. Maintenant je pose une question. Avais-tu mal ? La réponse est toujours oui. Maman qui lis ceci et qui as sevré à cause de la douleur. C’est pas à toi de porter l’échec de ton allaitement, il t’appartient pas. L’échec c’est le réseau d’aide à l’allaitement et le réseau médical qui doit le porter. Pas toi.

 

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Témoignage de Geneviève : allaitement et freins, des obstacles pour de l’amour liquide

Enceinte je savais que je voulais essayer d’allaiter, ma mère m’ayant allaiter 4 ans et connaissant les bienfaits de l’allaitement (ceux qui m’interpellaient davantage étais ceux qui augmentais les chances que mon bébé ou moi survivent comme la diminution du risque de MSN (mort subite du nourrisson) et de leucémie pour bébé et la diminution de 96% du risque du cancer du sein pour moi avec 3 ans d’allaitement pouvant être cumulé sur plusieurs allaitements). Par contre, je me suis peu préparer parce que j’avais l’impression qu’il était hautement possible que je ne réussisse pas, connaissant l’hypoplasie et malgré que ce ne soit que 5% de la population atteinte je me disais que cela pouvait être moi et qu’il ne fallait pas que je m’investisse trop émotionnellement pour réussir à survivre au deuil du non-allaitement si cela ne fonctionnait pas. Aujourd’hui, quand j’y repense je me dis que les lobbys de pcn (préparation commerciale pour nourrisson) sont forts et qu’il est bien triste que la société ne soit pas plus soutenante de l’allaitement et que l’option de donner du lait de don de lait informel au dal au sein ne soit pas plus connu.

 

J’ai accoucher a 40.6sa, sans épidurale mais avec deux mains de médecin qui sont venus sortir mon bébé en plus de la ventouse. Bébé a eu des difficultés respiratoires au début qui se sont résorbés dans l’heure mais il a été transféré, j’ai fait une hémorragie et nous avons étés séparés. Ils lui ont donner mon colostrum extrait a la main au verre ouvert, pas de suce ni de biberon.

 

Nous avons étés réunis et il tétait fréquemment, j’ai eu ma montée laiteuse et bébé prenait bien son poids. Nous avons été au chiro à semaine 1 et semaine 2 sans tensions pour le bébé. Nos difficultés ont commencer à semaine 3 où j’ai eu un canal boucher et comme j’avais été au chiro je me suis dirigée vers une ibclc qui sans rien toucher m’a donné une référence pour évaluer et couper le frein. Le frein de langue a été coupé à sa quatrième semaine au ciseau (je comprendrais plus tard que c’était seulement la partie antérieure qui avait été coupée cette fois-ci) et je faisais les exercices. Ensuite j’ai eu des canaux bouchés puis ma première mastite. Je me suis dirigée vers un professionnel pour refaire couper le frein de langue et celui de lèvre au laser. Suite à l’intervention les problèmes perduraient et faire les exercices étaient très difficile émotionnellement alors j’ai arrêtée.  J’ai été vu par une ibclc en clinique d’allaitement qui m’a dit qu’il restait un petit frein pas problématique qui n’avait pas été coupé  et elle m’a dit d’aller en chiro pour le bébé.

 

Je suis allée chez une chiro pédiatrique spécialisé en allaitement et ibclc qui m’a dit que les tensions de bébé peuvent apparaitre jusqu’à un mois post naissance chez certains bébé quand ils deviennent davantage tonique, comme quand on tend un élastique et qu’on y voit les failles; et qui m’a dit aussi que le petit frein n’était pas problématique et qui a vu mon bébé pendant 6 séances. J’ai aussi eu une échographie des seins et des ultrasons chez une chiro pour traiter mes engorgements qui perduraient.

 

Je n’ai plus eu de problème pendant quelques semaines puis bébé se remettait à pincer et je faisais d’autres engorgements et j’ai refait d’autres mastites. Donc je suis retournée au chiro quelques fois et demander qu’on évalue kiss et ça a été fait mais il n’avait pas cette problématique. Vu que le problème revenait j’ai changé de chiro pour une autre aussi chiro ibclc qui m’a dit que le frein n’était pas problématique et de simplement replacer bébé au sein quand il se déplaçait pout prendre mon sein moins profondément. Il avait aussi facilement un réflexe nauséeux fort et j’ai parlé de désensibilisation orale mais on m’a dit bébé va se désensibiliser seul avec le temps. Dans un festival de portage j’ai vu une ostéopathe qui évaluait les bébés gratuitement et était marraine d’allaitement. Elle l’a évalué puis m’a parler de travailler son palais creux pour désensibiliser son reflexe hyper nauséeux. Comme je n’arrivais pas à faire les exercices jeux par moi-même j’ai trouvé une bonne ostéopathe qui y est parvenue. Après quelques séances elle m’a dit qu’il était guéri. Il avait maintenant 10 mois. Toutefois, les engorgements sont vite revenus et le vasospasme et ses dents frottaient souvent lors de la prise. Nous sommes retournés voir la première chiro et elle aussi le considérait “guéri” et sans tensions.

 

Puis, je suis devenue marraine d’allaitement j’aidais les mamans et je me demandais ce que mon problème pouvait être, pensant à des trucs rares, ce ne pouvait pas être les freins dans ma tête car ils avaient été diagnostiqués comme non problématiques par trois ibclc. Puis j’ai aidé une maman à laquelle à la clinique d’allaitement ils lui ont dit la même chose “petit frein pas problématique” pendant 9 longues semaines et puis quand elle a fait coupé ses difficultés sont parties. Et là je me suis dit mais moi aussi ils m’ont dit ça! Je ne voulais pas recouper, et lui imposer de la souffrance “que pour l’allaitement” et ne pas être sûre que ça règle notre problème donc j’hésitais. Je me suis donc informée sur les freins et j’ai vu que cela avait de nombreux autres impacts sur la santé globale notamment le placement fonctionnel et esthétique des dents, les problèmes digestifs, les maux de tête, les problèmes respiratoires, le ronflement, l’apnée du sommeil, l’augmentation du risque d’AVC, et l’augmentation du stress parce que quand la langue repose sur le palais (chose qu’elle ne peut faire sans frein) cela envoie un message au système nerveux parasympatique (celui qui nous fait relaxer) de s’activer. Et j’avais aussi un doute que ce ne soit pas cela le problème mais une amie qui aide l’allaitement m’a dit fait une photo de ses freins puis m’a envoyé une photo de la classification des freins normaux et anormaux selon Kotlow et j’ai vu de mes yeux qu’il était anormal alors je me suis dirigée vers un spécialiste pour le faire couper. Et ensuite j’ai senti qu’il stimulait davantage, mes engorgements se sont arrêtés et j’ai fait les exercices pour éviter que ça recolle et cela a fonctionner. Ensuite, j’ai revu la première chiro ibclc et je lui ai dit et ai exprimer mon mécontentement qu’on m’ait dit que le frein qui restait était un petit frein pas problématique alors que c’était faux et m’a expliqué que j’avais raison qu’on ne sait pas si un frein est problématique ou pas, mais que c’est mieux d’essayer de régler le reste avant selon elle, parce que elle voit souvent des mamans qui coupent sans résultats. Mais comme un article de Dr Ghaheri dit pour avoir de bons résultats il faut que le frein soit complètement coupé. J’ai ensuite revu la dentiste qui avait couper gratuitement la 2e fois et je lui ai parler que tout couper est important et qu’elle a dit qu’elle en laissait par peur de trop couper et quelle planifiait de recouper à 4 ans et qui a dit que l’allaitement était lié à la formation de carie alors que c’est faux et que selon l’association dentaire canadienne, le gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada et l’ordre des dentistes du Québec entre autres, il suffit de brosser avant la nuit et l’allaitement n’est pas en lien avec les caries. Donc, nous avons changé de dentiste.

 

De plus, dans mon parcours d’allaitement j’ai trouvé la majorité des informations par moi-même ou par hasard, comme lorsque je voulais introduire la suce a 6 semaines et que j’ai vu dans le non verbal de ma sage femme que ce n’était pas la meilleure idée alors j’ai cherché et j’ai trouvé la confusion sein tétine dont elle n’avait pas parler pour ne pas me culpabiliser donc je n’ai pas donner de suce à mon bébé. Ou comme lorsque mon médecin m’a dit de diversifier à 4 mois contre les recommandations de l’OMS d’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois minimum puis diversifier et continuer d’allaiter jusqu’à 2 ans minimum.

 

J’aimerais vivre dans un monde qui considère que je suis une femme forte et intelligente qui peut gérer l’information et à qui on n’a pas besoin de cacher la vérité ou mentir. Ne pas donner la vraie information par peur de culpabiliser ou parce qu’on pense que la femme n’est pas assez forte pour  gérer émotionnellement la ‘culpabilité’ si elle en a et l’empêcher ainsi de faire les choix qu’elle veut mais de façon libre et éclairé c’est de l’antiféminisme. Comme dire qu’un frein n’est pas problématique quand la vérité scientifique est plutôt on ne sait pas s’il est problématique ou pas.

 

J’ai compris à 7 mois que je réussissais à allaiter. Ceci n’est que le début de mon histoire qui je l’espère va continuer vers le sevrage naturel ou vers un co-allaitement avec un futur pas encore en route hypothétique bébé 2 qu’on tentera seulement à partir de 2 ans de bébé 1 pour bien respecter les recommandations minimales de l’OMS car avec une grossesse vient inévitablement une baisse de lait.

 

L’allaitement est une relation d’une force inexplicable; je me souviens jusqu’à ce que je refasse couper pour la dernière fois le sentiment dans moi, dans toutes les fibres de mon corps que c’était anormal, que notre relation d’allaitement était précaire et fragile, que mon corps me disait de faire quelque chose, de ma détresse lorsque je n’arrivais pas à trouver ce qui se passait avant d’avoir de l’aide et de la beauté et de la grandeur de mon émotion qui voit mon bébé se développer grâce a mon lait, se reconforter et se nourrir contre mon coeur.

 

Cette histoire ne veut pas faire peur, il se peut que vous allaiter sans aucune difficulté comme ma mère la fait, mais il se peut que des embûches se trouvent sur votre route et il est possible de les surmonter. Surtout avec du support, comme celui de mon partenaire qui a écouter aux cours de préparation à l’allaitement et qui m’a dit que avec la prolactine on se reposait davantage que sevrer; et qui se vante auprès des autres que notre bébé est nourri de la plus belle des manières, avec de l’amour liquide.

 

Allaiter est important

Savoir c’est pouvoir

 

Geneviève.

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Difficultés d’allaitement et soutien de la famille de Bobby Ghaheri

 

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/2/10/breastfeeding-difficulty-and-family-support

 Merci à lui !

 

Imaginez une maladie qui débarque soudainement et laissent les médecins sans voix. Imaginez que cela vous cause de la douleur et vous rende complètement vulnérable. Ensuite, imaginez que votre époux ne vous croit pas quand vous dites que quelque chose ne va pas.

Malheureusement, cette maladie est une difficulté que la mère rencontre dans son allaitement, et ce scénario est bien trop commun. J’entends des histoires souvent à ce sujet et il faut trouver ce que l’on peut faire pour anticiper et éviter ce genre de choses d’arriver.

Annonce : dans la perspective de ce post, je vais supposer que c’est le père qui remet en cause l’utilité de l’intervention. Mais d’autres personnes peuvent avoir ce rôle : un partenaire du même sexe qui n’allaite pas, des membres de la famille, des amis proches, et parfois même, la mère. J’ai déjà rencontré des familles où la mère était dans le déni face au problème mais où le père voyait qu’il y avait un problème et souhaitait faire évaluer le bébé et le traiter.

Qu’est-ce qui est dit ?

  • “Je ne vois rien qui ne va pas” C’est un déni tacite qui peut être difficile à confronter. Souvent c’est parce que le père ne comprend pas l’importance de l’allaitement. C’est souvent suivi de « le lait artificiel est aussi bon » ou « tu peux tirer ton lait ». pour combattre cette affirmation il faut plus que ce post et je ne veux pas alimenter le débat sein contre biberon. Mon rôle en tant que spécialiste de l’allaitement est d’écouter la famille, et la majorité de celles que je vois souhaite que le bébé soit allaité. Donc le père doit comprendre que les bébés allaités ont des avantages immunitaires et sur le développement facial par rapport aux bébés au biberon. La mère et le bébé bénéficient aussi énormément d’un point de vue psychologique d’un allaitement non écourté.
  • “Je ne veux pas dépenser l’argent.” Alors que cela semble dur à entendre, la réalité est qu’un bébé qui vient de naître occasionne des soins de santé coûteux. Ajouter à cela des visites chez un spécialiste et une frénotomie n’aide pas. Alors que c’est un coût à court terme, le coût de lait artificiel et de capacités immunitaires diminuées est bien plus important à long terme. Le déni du père devient souvent encore plus apparent lorsque le bébé a besoin d’une révision à cause d’un frein reformé ou de symptômes qui ne s’améliorent pas. Le père pense alors que la frénotomie était un échec et ne pense pas qu’une deuxième intervention (et son coût) est bénéfique. C’est pour cela que je ne fais pas payer pour le suivi ou les révisions sur 6 mois, ce qui nous laisse largement le temps de voir les résultats.
  • “Je ne veux pas qu’on touche à mon enfant.” Celle-ci se base sur la peur et le manque d’informations.

Je dis souvent aux mères dans cette situation qu’il est compréhensible pour un père d’avoir cette opinion à condition qu’il ait effectué la même quantité de recherches et de lectures que la mère. En revanche, s’il a cette opinion sans n’avoir rien fait, alors cela est causé par de la peur. Je ne dis pas qu’avoir peur n’est pas naturel – au contraire. C’est juste important de s’occuper de la raison pour laquelle il a peur pour pouvoir avancer.

  • “Notre médecin nous a dit que tout allait bien.” Cela s’applique aussi aux médecins de famille et consultantes en lactation. De manière surprenante, il est facile de remettre en question cet argument une fois que vous comprenez que la majorité des pédiatres ont très peu de formation en allaitement. Mon opinion est que leur opinion ne fait pas le poids dans ces cas là. Si votre enfant a une fracture de la jambe, vous allez aller voir un chirurgien orthopédique. Si vous alliez voir le pédiatre ensuite et qu’il disait “ne vous inquiétez pas cela ne va pas être un problème donc arrêtez le traitement” vous iriez voir quelqu’un d’autre. C’est le cœur de mon argument.  Les généralistes et les pédiatres sont vraiment adeptes des échanges avec les mamans qui n’ont pas de problèmes d’allaitement. C’est le coeur de mon argument. Ils devraient l’encourager autant que possible. Mais lorsqu’il y a un problème d’allaitement, ils ne savent pas quoi faire car ils n’ont pas été formés pour s’en occuper. Donc leurs avis n’a pas de valeur d’après moi.
  • “On a déjà vu un ORL (ou autre spécialiste) qui a dit qu’un frein de langue n’a pas de conséquence sur l’allaitement.”  Cet argument est semblable à l’argument précédent. Juste parce qu’un docteur est un spécialiste, cela ne signifie pas que ce spécialiste est capable de traiter ce problème spécifique. Comme je l’ai dit dans un post précédent, comme beaucoup d’ORL je n’ai reçu aucune formation en allaitement. J’ai lu et étudié énormément, discuté avec des spécialistes en allaitements pendant quasiment deux ans pour me former au lien entre les freins et les problèmes d’allaitement. Mon désir d’améliorer mes connaissances dans ce domaine est plutôt chose rare. La majorité des orl/mères/pères ou autre vont tous supposer que le spécialiste sait de quoi il parle, donc tout refus de faire le lien entre un frein de langue et des problèmes d’allaitement a de la valeur à tort (et encourage le pédiatre à dire la même chose)

 

Des difficultés à allaiter peuvent contribuer à une dépression postpartum et peut ternir la relation entre le bébé et sa mère. Ajoutant à cela la désapprobation de l’époux ou de la famille pour faire l’intervention qui permettrait d’atténuer ces problèmes les vouent souvent à l’échec. Si vous avez un membre de votre famille qui doute de vous, faites leur lire ce post ou m’envoyer un email. Faites les joindre l’un des groupes de soutien qui leur permettrait de comprendre qu’ils ne sont pas les seuls à avoir ce problème et qu’une solution peut exister.

 

 

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Questions fréquentes sur les freins de Bobby Ghaheri

Je ne suis ni docteur, ni pédiatre, ni sage-femme, ni consultante en lactation,  je suis une maman.

Je partage ici un article pour que la connaissance des freins serrés/courts et leur impact sur l’allaitement soit davantage connu. Je remercie  le comité de correction de tout cœur.

Article original de l’ORL étatsunien Bobby Ghaheri disponible ici , qui a accepté de partager ses écrits : http://drghaheri.squarespace.com/blog/2014/10/2/tongue-tie-and-lip-tie-faq

Merci à lui!

1) Est-ce qu’un bébé qui a un frein de langue peut tirer la langue et la sortir de sa bouche ?

Absolument. Ce n’est pas parce que la langue est capable d’effectuer un mouvement dans un sens que la langue est capable d’effectuer les mouvements qu’elle est censée pouvoir faire dans tous les sens. Le mouvement le plus important pour la langue pendant les tétées est vers le haut pas vers l’avant, donc le mouvement vers l’avant de la langue a aussi peu d’importance qu’un mouvement d’épaule

 

2) Est-ce qu’une frénotomie au laser peut causer des tissus cicatriciels ?

Oui. N’importe quelle plaie peut causer des tissus cicatriciels. La précision du laser et le manque de dommages collatéraux grâce à la concentration font qu’on considère que la cicatrice reste aussi minime que possible.

Peu importe la technique utilisée, cependant, si la totalité de la langue est libérée (y compris la partie postérieure), alors il y a plus de risque qu’il y ait des tissus cicatriciels car la plaie est plus profonde et les bords opposés de la langue sont plus proches l’un de l’autre, augmentant les chances de cicatrices.

3) Les étirements sont-ils importants pour éviter la reformation du frein ?

Les étirements sont nécessaires pour empêcher la lèvre et le frein postérieur de s’attacher à nouveau/se reformer. Si quelqu’un libère juste la partie antérieure, je ne pense pas que les étirements aient de l’importance. Les bords opposés d’une blessure avec un frein de lèvre et un frein de langue sont trop proches et se reformeront à nouveau d’une certaine manière si aucun étirement est fait.

4) Ai-je besoin de faire faire l’intervention dans un service hospitalier si le frein est épais au cas où cela saigne ?

Non. Tout est question de préparation. Quand je coupais aux ciseaux, j’injectais simplement une petite quantité de médicament anesthésiant qui contenait de l’adrénaline. 10mn plus tard, il y avait peu de saignement, et la frénotomie pouvait se faire au cabinet.

5) Est-ce que des points empêchent la reformation du frein?

Si la frénotomie est faite parfaitement et les points faits avec précision, alors en théorie, la réformation est difficile. Ceci étant dit, mon expérience personnelle est que l’on peut seulement faire des points avec une anesthésie générale, et ceux qui font des points ne connaissent habituellement rien des freins postérieurs, donc même s’ils ne se reforment pas ils ne sont pas entièrement coupés.

6) A quelle fréquence il y a un frein de langue avec un frein de lèvre ?

Dans mon expérience, dans plus de 90% des cas.

7) Est-ce qu’il y a toujours un frein postérieur derrière un frein antérieur ?

Oui. Ce qui cause réellement la restriction avec un frein de langue est la partie postérieure (pour le mouvement nécessaire pendant l’allaitement).

8) Le frein de langue de mon bébé a été coupé. Pourquoi sa langue est-elle toujours en forme de cœur ? L’attache qui attachait la langue au palais bas vient de l’intérieur de la langue jusqu’au palais. Couper cette attache ne permet pas d’enlever la portion de celle-ci qui se trouve à l’intérieur de la langue. La langue peut avoir une apparence différente mais cela n’en affecte pas sa fonction.

9) Est-ce qu’un frein de langue peut poser des problèmes de langage ?

Absolument. Les lettres les plus souvent affectées sont R, S, L, Z, D, CH, TH, et SH mais il y a d’autres sons difficiles. Alors que certains enfants peuvent produire ces sons en isolation, les prononcer en association avec d’autres lors de prises de parole peut être très difficile.

Des études récentes ont montré quelques améliorations dans la fonction langagière suite à une frénotomie, bien que la majorité des études ne montrent pas des bénéfices évidents. Je pense que le langage peut être améliorer dans des cas spécifiques où la restriction est importante et l’enfant a vu un orthophoniste et aucune amélioration n’a été notée. Comme plus d’études sont faites, je pense que nous verrons des améliorations avec des mesures objectives du langage et une frénotomie, mais pas dans le cas de tous les patients.

10) Est-ce qu’un frein de lèvre peut causer des problèmes pour le langage ?

En général je dis non. Dans certains cas de freins très courts ou serrés, si le frein cause un inconfort lorsque l’enfant ouvre la bouche (à cause de la tension) cela peut altérer leur manière d’ouvrir la bouche pour avoir moins mal, ce qui peut affecter le langage.

11) Est-ce que les freins de langue causent une usure des dents?

Oui. Les dents les plus touchées sont les 2 dents de chaque côté de la lèvre supérieure (les incisives). Des caries sur les dents de l’arrière (molaires) arrivent du fait du frein de langue qui ne peut pas nettoyer dans cette partie de la bouche. Le Dr Kotlow a un article qui décrit l’impact du frein de lèvre sur les caries, si vous voulez l’imprimer et le donner à votre dentiste ou docteur, c’est par ici.

http://www.kiddsteeth.com/articles/The_Influence_of_the_Maxillary_Frenum_on_the_Development_and_Pattern_of_Dental_Caries_on_Anterior_Teeth_in_Breastfeeding_Infants_Prevention,_Diagnosis_and_Treatment010%5B1%5D.pdf

12) Je n’ai pas de difficulté d’allaitement mais on dirait que mon bébé a un frein de lèvre. Que dois-je faire ?

Profitez de votre relation d’allaitement normale.

 

 

 

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